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Pourquoi le mouvement pour la paix a tout notre soutien

L’immense majorité des gens veulent la paix. Mais la guerre est une affaire d’argent et de pouvoir. Certaines forces veulent donc nourrir la guerre. C’est pour cela qu'il faut que celles et ceux qui souhaitent la paix se fassent entendre. 

Le mouvement pour la paix ne trouvera pas d’alliés parmi ceux qui cherchent à retirer un profit politique ou financier dans la guerre, pas plus que chez les profiteurs de guerre ou les spéculateurs. Le mouvement pour la paix est une force tenace et courageuse qui s’oppose au militarisme des puissants. 

Le mouvement pour la paix a une longue et riche histoire. Il a le potentiel de toucher beaucoup de gens, car la majorité de la population veut la paix.

Transformer les émotions en actions

Se sentir en sécurité est un besoin fondamental. La guerre menace ce sentiment dans son essence même. C’est anxiogène. En effet, même si pour beaucoup de gens ici en Belgique la guerre a semblé très éloignée pendant de nombreuses années, aujourd'hui la guerre en Ukraine, aux frontières de l'Europe, suscite de l’anxiété. Cela entraîne aussi un sentiment de colère contre une guerre qui est menée pour les intérêts dʼon ne sait pas trop qui, mais certainement pas ceux de la classe travailleuse. Heureusement, le sentiment de compassion et de solidarité avec tous ceux qui souffrent de la guerre déborde.

Si nous voulons combattre la guerre et le militarisme, si nous voulons défendre la paix, nous devons aussi transformer ces émotions en actions. Des actions qui peuvent faire tache dʼhuile. Des actions qui font pression sur les rapports de force politiques. Des actions qui sensibilisent les autres. Des actions que l’on ne mène pas seul, mais ensemble, dans un vaste mouvement pour la paix.

Un mouvement de paix suffisamment fort pour faire pencher la balance du côté de la paix. Un mouvement qui ne reste pas dans son propre cercle, mais qui agit avec d'autres mouvements de lutte comme les syndicats, les organisations de jeunes pour le climat, les organisations de femmes.

Une histoire riche

Aujourd'hui, il semble que le mouvement pour la paix doive ramer à contre-courant. N'est-ce pas fou ? Opter pour la paix devrait être lʼévolution logique et naturelle de la société. Dans l'histoire récente, il y a eu à plusieurs reprises de grandes mobilisations de masse pour la paix, en Belgique, en Europe et à l'échelle mondiale. Nous pouvons y puiser de l'espoir et de l'inspiration. Et nous voulons en même temps lui donner une forme et une conduite qui conviennent à notre époque.

En 1950, le Conseil mondial de la paix lance un appel à l’interdiction complète des armes nucléaires, à l’initiative du physicien communiste français Joliot-Curie. Cet appel est connu sous le nom d’Appel de Stockholm, et il récolte 300 millions de signatures en quelques années à peine. À l’initiative de Bertrand Russell et d’Albert Einstein, 52 lauréats du prix Nobel lancent en 1955 une déclaration similaire contre les armes atomiques, répondant ainsi à la politique agressive de guerre froide. Dans les années 1960 et 1970, une partie du mouvement pour la paix s’est lié au mouvement pour les droits civiques aux États-Unis, à la lutte anticoloniale et à la résistance contre la guerre au Vietnam.

Dans la première moitié des années 1980, notre pays a connu les plus grandes manifestations de son histoire : contre le déploiement de missiles nucléaires en Europe, avec des centaines de milliers de manifestants à plusieurs reprises. C’était le résultat d’une forte mobilisation de centaines de comités locaux, des syndicats, d’ONG et du monde associatif.

Un mouvement large

Les personnes qui veulent la paix sont nombreuses. Extrêmement nombreuses. Elles sentent et savent que la mentalité de « bloc », la course aux armements croissante, la menace nucléaire n'apporteront que plus de misère et de malheur. Si nous élevons nos voix ensemble, haut et fort, nous pouvons arrêter les surenchères militaires, l'augmentation des budgets militaires et la guerre. Et nous pouvons ouvrir la voie à la paix, à travers la diplomatie de la paix, les initiatives européennes pour la sécurité et la coopération, les accords de désarmement, l'élimination de toutes les armes nucléaires.

Avec Pax Christi, Greenpeace, Vrede vzw, intal, le CNAPD et de nombreuses autres organisations et militants pacifistes, le PTB a protesté depuis le premier jour contre la guerre de Poutine en Ukraine. La plateforme qui coordonne ces actions exige un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes de tout le territoire ukrainien et des négociations avec tous les pays et institutions internationales concernés. Et elle exprime soutien et solidarité avec les mouvements de paix en Ukraine et en Russie.

Militantisme pour la paix

Chaque fois qu'une guerre éclate, les militants pour la paix sont mis à rude épreuve. On les traite de naïfs, on juge leur point de vue inadéquat. « Le pacifisme, c'est bien en temps de paix, mais en temps de guerre, il faut s'en débarrasser au plus vite. » C'est pourtant justement en temps de guerre que le mouvement pour la paix doit hausser le ton pour faire passer son message. Comme l'écrit le journaliste et activiste britannique Owen Jones : « Nous avons plus que jamais besoin d'un mouvement d'opposition à la guerre ferme et courageux (...) Ce mouvement ne trouvera aucun allié parmi ceux qui cherchent à tirer un profit politique ou financier de la guerre, mais doit chercher des alliances au sein de la base dans chaque pays. Il ne sera peut-être pas populaire (dans l'immédiat, du moins), mais il aura raison ».

Les militants pour la paix savent que l'on ne garantit pas la paix en armant des militaires jusqu'aux dents. « Poutine aurait-il hésité si la Belgique avait consacré 2 % de son PIB à l'armée ? », s'interroge Gie Goris, ex-rédacteur en chef du magazine MO. Si nous sommes aujourd'hui apparemment impuissants face à l'agression de Poutine, ce n'est pas par manque d'investissements militaires. Pour Gie Goris, c'est même tout à fait l'inverse : « C'est peut-être justement à cause de notre obsession pour la défense, qui nous empêche de travailler à la paix et de prendre des mesures qui suscitent la confiance. »

Les militants pacifistes n'attendent pas que les armes parlent pour descendre dans les rues. Ils savent très bien que la paix est un processus qui ne s'accomplit pas du jour au lendemain. Et leur foi en la possibilité d'un monde et d'une humanité différents est inébranlable. Est-ce naïf ? Ou est-ce le fait de croire que la surenchère militaire, le financement d'armes vont amener la paix qui est naïf ? Proposer la paix est tout le contraire d'un aveu de faiblesse. C'est également l'avis de l'homme politique de gauche britannique Jeremy Corbyn : « Face au conflit actuel, être prêt à affirmer qu'il doit être résolu et que nous devons œuvrer pour la paix est un signe de force. Nous avons donc besoin de plus de voix en faveur de la paix, de plus de militants anti-guerre dans le monde, qui exposent les dangers et la folie de la guerre et s'élèvent contre les actes de leurs gouvernements. »

Avec le mouvement syndical

Pour faire pencher la balance du côté de la paix, nous avons besoin de la large classe travailleuse, avec la force de son nombre, avec la puissance de son mouvement syndical. Les syndicats belges, européens et internationaux se font entendre contre la guerre en Ukraine et pour la paix, dans un objectif de solidarité syndicale internationale. La CSC « condamne l’attaque militaire russe en Ukraine et appelle la Belgique et l’Union européenne à s’engager en faveur d’un processus de paix qui respecte la démocratie, les droits humains et les traités internationaux  ». 

La FGTB condamne également l'agression contre l'Ukraine : « Avec l’ensemble du mouvement syndical international, la FGTB soutient aussi tous ceux qui en Russie et dans la région expriment publiquement leur opposition à l’intervention militaire. Il est du devoir de toutes les organisations syndicales de la région d’œuvrer ensemble pour faciliter une résolution pacifique du conflit et assurer un avenir commun, sans violence, ni guerre. » 

Europe for Peace, une Europe pour la paix. Une large coalition de syndicats, d'organisations pacifistes et de la société civile est descendue dans les rues de Rome le 5 mars. De la CGIL à la Rete Italiana Pace e Disarmo, les syndicats veulent que la guerre en Ukraine cesse. La large coalition condamne la guerre que la Russie a lancée en Ukraine. Elle appelle à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes.

Elle attend des initiatives politiques et de négociation de la part de l'Italie et de l'Europe. Une politique de neutralité active et de désarmement. Elle défend la protection, l'aide humanitaire et les droits de tous les habitants de l'Ukraine, quelles que soient leur langue et leur culture. Leur appel : « Plus d'armes, plus de violence, plus de guerre ! Nous voulons une Europe de la paix. » 

Un mouvement international

Il est très important que le mouvement pour la paix aujourd'hui se montre et se développe également comme un mouvement international. Il y a de bons exemples de cela, avec la coalition Stop the War et la campagne pour le désarmement nucléaire au Royaume-Uni, et divers réseaux pour la paix aux États-Unis et dans le monde, y compris dans le Sud. Cela permet d'avoir une vision large et internationale de la guerre et de la paix, de leurs causes et de leurs conséquences.

Des personnes comme Jeremy Corbyn, l'ancien leader du parti travailliste du Royaume-Uni, attirent également l'attention sur d'autres guerres que l'Otanet les pays alliés de lʼOccident mènent ou soutiennent, et qui passent trop inaperçues : au Yémen, en Libye, en Irak, au Mali, en Palestine...

En Ukraine et en Russie, de nombreuses voix s'élèvent contre la guerre et pour la paix. Elles sont attentives à la situation de l'autre, au mépris de tout nationalisme, dans une solidarité mutuelle.

Yurii Sheliazhenko, secrétaire du Mouvement ukrainien pour la paix, a déclaré dans une interview récente : « Il est décevant que le soutien à l'Ukraine en Occident consiste principalement en un soutien militaire et en l'imposition de sanctions économiques douloureuses à la Russie. J'admire les rassemblements massifs contre la guerre en Russie, les courageux citoyens pacifiques qui résistent de manière non violente à la machine de guerre de Poutine sous la menace d'une arrestation et d'une sanction. »

En Russie, 600 ONG, principalement du secteur de la santé, s'élèvent contre la guerre : « Nous nous opposons aux actions militaires menées par notre pays sur le territoire de l'Ukraine. Tout notre travail consiste à nous battre pour la dignité humaine, pour sauver des vies. La guerre est une catastrophe humanitaire qui multiplie la douleur et la souffrance. Nous appelons à un cessez-le-feu et à l'ouverture de négociations. » Une pétition contre la guerre lancée par des informaticiens russes a recueilli plus de 30 000 signatures en un rien de temps. Ils expriment également leur inquiétude « quant au sort de leurs collègues ukrainiens, de leurs amis et de leur famille ».

Et, dans une lettre ouverte contre l'invasion militaire russe en Ukraine, 350 mathématiciens travaillant en Russie présentent un message en faveur de la coopération internationale : « Les scientifiques du monde entier travaillent sur des projets qui ne connaissent pas de frontières nationales, pour le bien de toute l'humanité. La coopération internationale, la diffusion des connaissances par-delà les frontières et les valeurs humanistes sont les fondements sur lesquels la science se construit. »