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Les 5 arnaques antisociales de Marine Le Pen

En France, beaucoup de gens sont (à juste titre) en colère contre la politique menée par l’actuel président Emmanuel Macron (La République En Marche). Son opposante Marine Le Pen affirme défendre, elle, les intérêts du peuple, des gens ordinaires. Mais, dans les faits, on constate que son parti, le Rassemblement national, est au service des plus riches. Voici cinq arnaques antisociales révélées à propos de Marine Le Pen.

Samedi 23 avril 2022

Marie-Lou Badie

1. Le Pen s’oppose à l’augmentation du salaire minimum

Alors que de très nombreux Françaises et Français ont du mal à finir le mois et sont confrontés à la hausse des prix, Marine Le Pen a expliqué le 31 mars 2022 sur la chaîne publique France 2, qu’elle s’opposait à l’augmentation du salaire minimum (SMIC).

Au lieu de cela, elle propose d’offrir aux patrons qui décident d’augmenter les salaires de 10 % une baisse des cotisations patronales. L’augmentation des salaires est donc laissée au bon vouloir des patrons et, si jamais elle a lieu, elle se fait au détriment du financement de la sécurité sociale, c’est-à-dire des pensions et des soins de santé des travailleuses et des travailleurs. Marine Le Pen donne d’une main ce qu’elle reprend de l’autre. Et les patrons sont les grands gagnants. Avec son parti, elle a aussi voté contre la protection sociale pour les travailleurs d’Uber et des autres plateformes du même type au niveau européen.

2. Marine Le Pen s’oppose à l’impôt sur les grandes fortunes

Marine Le Pen est contre le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) supprimé par Macron au début de son mandat. Il s’agit d’un cadeau de plusieurs milliards d’euros aux plus grandes fortunes françaises. Elle défend, à la place, une version light inoffensive pour les plus riches.

Et ce n’est pas tout : Marine Le Pen a repris telle quelle la demande des patrons français de réduire les impôts de production à hauteur de 30 milliards d’euros sur 15 ans. En février 2022, devant la plus grande organisation patronale française, le MEDEF, la candidate d’extrême droite a affiché clairement ses accointances : « À vous [les chefs d’entreprise, NDLR] de conquérir le monde, à l’État de vous en donner les moyens. » Elle propose aussi dans son programme la suppression de la cotisation foncière des entreprises (CFE, un impôt portant sur les biens immobiliers des entreprises).

3. Le Pen est contre la baisse de l’âge de départ à la pension (et veut même supprimer les critères de pénibilité)

En France, l’âge de départ à la retraite est passé de 60 ans à 62 ans en 2011, sous Nicolas Sarkozy. Marine Le Pen s’oppose à ce qu’elle soit ramenée à 60 ans alors que de nombreux travailleuses et travailleurs et syndicats le revendiquent. Elle défend la pension à 62 ans avec 42 années complètes de cotisation pour bénéficier d’une pension complète – sauf pour une toute petite minorité de gens qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui, sous certaines conditions, pourraient partir à 60 ans. Un jeune qui fait des études et qui commence à travailler à 24 ans devra donc en réalité bosser jusqu’à 66 ans pour avoir une pension complète.

Par ailleurs, Le Pen déclare fièrement : « Ma réforme règle le problème de la pénibilité. » Comment ? En supprimant tout simplement le règlement actuel qui permet encore aujourd’hui à celles et ceux qui effectuent un métier pénible de partir plus tôt à la retraite. Tant pis pour les travailleuses et travailleurs à pause, les maçons, les infirmières, etc. Une mesure complètement anti-sociale.

4. Le Rassemblement National : un parti de profiteurs

En plus de son salaire de 8 400 euros mensuel comme députée, Marine Le Pen s'est octroyé un revenu de 5 000 euros mensuel via son parti. Avec plus un salaire de plus de 13 000 euros par mois, la cheffe de file de l'extrême-droite française est loin de la réalité des travailleurs en France.

Par ailleurs, la famille Le Pen est connue pour sa fortune estimée à plus de 4,5 millions d’euros en avoirs financiers et bancaires (ce n’est pas pour rien qu’elle s’oppose à la réintroduction de l’impôt sur la fortune…). Mais en plus de ça, Jean-Marie Le Pen, le père de Marine, a été directement cité dans l’affaire des Panama Papers, avec l’existence d'une « société cachée aux Îles vierges britanniques, un compte secret à Guernesey et, à la clé, 2,2 millions d’euros en billets de banque, lingots et pièces d’or sonnantes et trébuchantes », comme le précise Le Monde. Ils sont, depuis, visés par une enquête pour fraude fiscale.

Enfin, l'Office européen de lutte antifraude a ouvert une enquête qui pointe des sommes injustement perçues ou détournées par Marine Le Pen ainsi que d'autres députés européens du Rassemblement National.

5. Le Pen veut semer la division et la haine dans la classe travailleuse

L’ensemble des mesures sociales mises en avant par la candidate d’extrême droite doit par ailleurs être regardée à travers le prisme de sa proposition phare : la « préférence nationale ». La préférence nationale est un projet ouvertement raciste qui permet d’inscrire une distinction fondamentale entre les Français et le reste de la population vivant en France. Il s’agit de donner la priorité aux Français dans l’attribution des aides sociales, comme par exemple l’accès au logement social. Marine Le Pen veut assurer une priorité nationale également pour l’emploi et dans tous les autres domaines de la société.

Elle veut également donner plus de pouvoir aux forces de l’ordre, avec notamment une loi de « présomption de légitime défense » pour les policiers. Elle ne vise pas les grandes multinationales ou les grandes fortunes, mais tout son projet politique est basé sur la remise en cause de l’égalité entre les individus, la division, le racisme et la haine. Une société fracturée, organisée entre citoyens et sous-citoyens. Cela serait un désastre social pour toute une partie de la classe travailleuse qui, pourtant, vit, travaille et contribue au financement de l’État français. Mais cela serait aussi un désastre pour la classe travailleuse dans sa totalité, qui s’en trouverait durablement divisée et affaiblie.

En conclusion

Le Rassemblement National cherche à se profiler comme un parti social. Marine Le Pen veut convaincre les gens qu'elle est une alternative à la politique antisociale et d'austérité de Macron. Mais le verni social dissimule en réalité un parti de droite dure qui, sur le plan socio-économique, est profondément néolibéral et se positionne dans le camp de l’élite et des patrons. Ne nous laissons pas avoir par cette grande arnaque antisociale. Montrons le vrai visage de l’extrême droite. Celui d’un projet néolibéral qui s’appuie sur le racisme et la violence, et qui, si jamais il parvenait au pouvoir, ne mènerait pas de politique en faveur des travailleuses et des travailleurs, mais contre eux.

La véritable l’alternative à l’extrémisme du marché macronien et à l’extrémisme nationaliste de Le Pen viendra de celles et ceux, très nombreux, qui ont soutenu Mélenchon et son programme de gauche authentique. Lire plus à ce sujet ici.