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Hôpitaux : les chiffres de Belfius confirment la détresse sur le terrain

Deux fois plus de malades de longue durée que dans le reste du monde du travail. 4 690 emplois vacants. Un quasi doublement du travail intérimaire en deux ans. « La nouvelle étude MAHA de Belfius décrit en chiffres la détresse du personnel, constate Sofie Merckx, cheffe de groupe PTB à la Chambre. La réponse du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit)? Des flexijobs sous-payés. Ce qu'il faut faire ? Le contraire. »

Vendredi 18 novembre 2022

Les chiffres de la nouvelle étude MAHA de la banque Belfius interpellent. Le Fonds Blouses Blanches voté en 2019 et pérennisé en 2020 a abouti à la création de 2 995 emplois supplémentaires. Mais le nombre d'emplois vacants a entre-temps grimpé de 36 % (1240 emplois vacants supplémentaires pour arriver à un total de 4 690). Parmi les emplois occupés, on trouve un nombre croissant de malades de plus ou moins longue durée. Sofie Merckx : « Ces chiffres expliquent pourquoi les investissements du Fonds Blouses Blanches sont peu ressentis sur le terrain. Trop peu, trop tard. Il y a une hémorragie grave au sein du personnel hospitalier. Il faut beaucoup d'ambition pour l'arrêter. Ça commence par montrer du respect pour toutes celles et ceux qui sont encore au poste aujourd'hui. »

Or, les mesures prises vont dans un tout autre sens. Le ministre Vandenbroucke vient d'autoriser des flexijobs sous-payés dans les hôpitaux. Une assistante logistique avec cinq ans d'expérience gagnera un tiers de salaire en moins avec un flexijob qu'avec un contrat normal. Alors que la plupart d'entre elles gagnent déjà aujourd'hui moins de 14 euro brut de l'heure. « Il est malhonnête de prétendre qu'on va encourager les gens à rester dans le secteur avec des conditions salariales pareilles, s'inquiète Sofie Merckx. Sans parler de tous les travailleurs avec une longue expérience qui n'ont pas reçu un seul euro d'augmentation malgré toute la crise du covid. »

La forte croissance du travail intérimaire inquiète également la cheffe de groupe : « Pour faire face à la pénurie, les hôpitaux sont contraints de payer des agences d'intérim à des prix exorbitants. Ces agences privées exigent pour leurs travailleurs les meilleurs horaires, ce qui augmente encore la pression sur les équipes fixes. Et ce faisant, elles s'enrichissent sur le dos de la sécurité sociale. Cette commercialisation du travail infirmier est une bombe à retardement. Qu'attend le ministre pour légiférer ? »

Le personnel soignant et toutes les composantes du personnel hospitalier ont besoin d'un signal fort. Le signal qu'ils sont indispensables pour assurer des soins accessibles et de qualité pour l'ensemble de la population. Le signal qu'on a besoin qu'ils tiennent le coup et qu'on va s'en donner les moyens. La députée de gauche appelle le ministre à revoir ses plans de réforme au vu de l'urgence et de la gravité de la situation : « Comme source d'inspiration, le PTB a présenté un plan à court terme pour sauver les soins de santé, avec entre autres une augmentation salariale de 10 % et le droit à la pension dès 60 ans. A moyen terme, le PTB propose de responsabiliser les hôpitaux pour augmenter le bien-être au travail de leur personnel en leur donnant un budget garanti et de les évaluer sur ce point dans cinq ans. »