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Budget des médicaments : deux mesures que De Block devrait prendre (plutôt que de passer des accords secrets avec Big Pharma)

On apprend ce 21 octobre qu’1,4 milliard d'euros supplémentaires seraient nécessaires d'ici 2024 pour couvrir les coûts des médicaments. « Si, plutôt que de passer des deals secrets avec l’industrie pharmaceutique, Maggie De Block instaurait des licences contraignantes et le modèle kiwi, deux mesures avancées par le PTB, nous n’en serions pas là », réagit Sofie Merckx, députée et spécialiste santé du PTB.

Lundi 21 octobre 2019

Selon le dernier rapport du Comité de monitoring, d'ici 2024, les finances publiques auront besoin de 1,4 milliard d'euros supplémentaires pour payer la facture des médicaments. « Ce sont surtout une poignée de médicaments de dernière génération, comme les thérapies géniques contre le cancer ou le traitement de maladies rares comme celle qui a touché la petite Pia, qui font dérailler le budget, explique Sofie Merckx. Et ce, avec l’aide précieuse de Maggie De Block, qui conclut des accords secrets avec Big Pharma à travers les “conventions article 81”. »

Maintenant que les best-sellers du siècle dernier ne génèrent plus les mêmes profits, les grandes entreprises pharmaceutiques ont trouvé leur nouvel Eldorado dans ces médicaments innovants. Ils font payer aux patients et aux mutuelles le prix le plus élevé que ceux-ci sont prêts à payer.

Ces prix sont totalement disproportionnés par rapport aux coûts réels de recherche et développement des sociétés pharmaceutiques. Sofie Merckx : « La grande majorité de la recherche sur ces médicaments se fait dans les universités et les instituts de recherche publics. Ce n'est qu'à la toute fin que les géants pharmaceutiques entrent dans le mouvement pour commercialiser le médicament. Ils parcourent constamment le marché à la recherche de la poule aux œufs d'or et achètent les découvertes les plus prometteuses afin d'en tirer d'énormes profits. »

L'histoire du Zolgensma est une parfaite illustration de cette mécanique. « La découverte scientifique de ce médicament a été rendue possible grâce au laboratoire de recherche public Généthon, financé par des fonds publics, raconte Sofie Merckx. Par la suite, la start-up américaine Avexis a acheté la licence pour 13 millions d'euros. Ils ont investi 446 millions d'euros pour les essais cliniques. Ce n'est que lorsqu'ils ont vraiment réalisé sur quelle mine d'or ils étaient assis que le géant pharmaceutique Novartis a acheté la start-up pour 6,2 milliards d'euros. C'est cet investissement que Novartis veut aujourd'hui récupérer et sur lequel il veut réaliser des marges bénéficiaires indécentes. »

La ministre de la Santé Maggie De Block affirme qu'il n'existe aucune solution miracle pour contrôler les dépenses en médicaments. Une déclaration qui fait bondir Sofie Merckx : « Quand, il y a quelques semaines, il est apparu clairement que le système de sécurité sociale se dirigeait vers un déficit de 6 milliards d'euros d'ici 2024, les partis de droite criaient unanimement à l’austérité. Maintenant qu'il est clair qu'un quart de ce montant est dû au budget des médicaments, il n'y a pas d'alternative. Il n’y a d’austérité que sur le dos des patients et de la collectivité. Mais, dès qu’il s’agit de toucher aux profits de Big Pharma, il n’y a plus personne. »

Depuis des années, le PTB propose des solutions concrètes pour mettre un terme à ce véritable hold up de la sécurité sociale. Sofie Merckx : « La ministre de la Santé pourrait intervenir avec des licences contraignantes pour obliger les firmes pharmaceutiques à fournir des médicaments essentiels à des prix décents. C’est appliqué avec succès dans d'autres pays, alors pourquoi pas chez nous ? Par ailleurs, le modèle kiwi, qui consiste en l’instauration d’appels d’offre publics pour les médicaments, permet de diminuer le prix de ceux-ci tant pour la sécurité sociale que pour les patients. »

Pour le parti de gauche, il doit également y avoir des changements fondamentaux dans l'industrie pharmaceutique. « Pour nous, c'est clair : les gens et la santé doivent passer avant le profit maximum. Notre système de santé est beaucoup trop important pour être laissé au profit des multinationales pharmaceutiques. Le développement de nouveaux médicaments innovants et de leurs fruits doivent rester entre les mains du secteur public. C'est l'un des scénarios d'avenir que le Centre fédéral d’expertise des soins de santé a déjà esquissé en 2016, mais la proposition n’a pas été retenue. Nous voulons la remettre à l'ordre du jour », conclut Sofie Merckx.

Baissons les prix des médicaments