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Non au plan néocolonial de Trump et Netanyahou pour la Palestine

Le plan « en vingt points » de Donald Trump pour Gaza, accueilli avec enthousiasme par Benjamin Netanyahou, n’est pas un plan de paix, mais un ultimatum unilatéral américano-israélien. C’est une capitulation imposée qui ne fera que mettre la guerre génocidaire à Gaza en pause, sans y mettre fin.

Mardi 30 septembre 2025

Peter Mertens voor het Centraal Station van Antwerpen

Peter Mertens

Le mouvement international de solidarité était en train d’isoler Israël. Avec ce plan, Trump et Netanyahou veulent inverser les rôles. Leur objectif central est d’isoler les Palestiniens. L’intention est de les contraindre à accepter des conditions néocoloniales impossibles. S’ils refusent, Trump et Netanyahou  les présenteront comme des « obstructionnistes ». Et alors Washington promettra son « soutien total pour terminer le travail », c’est-à-dire annexer complètement Gaza dans un « Grand Israël ».

Une occupation permanente

Que nous propose-t-on ? Un plan qui parle de mettre fin à l’occupation ou à l’annexion, mais qui, à y regarder de plus près, regorge de pièges explosifs permettant à Netanyahou d’occuper Gaza pour toujours. Ainsi, le retrait de l’armée israélienne (IDF) est surtout fictif : les zones tampons restent, les postes-frontières demeurent sous contrôle israélien, et le « désarmement » des combattants palestiniens n’est pas un pas vers la paix, mais un mécanisme destiné à éliminer tout rôle politique de l’ensemble du mouvement palestinien.

Le cœur de la tromperie réside dans la promesse de retrait israélien. Netanyahou a clairement affirmé en hébreu qu’Israël n’avait aucune intention de retirer ses troupes de Gaza. Dans une vidéo qu’il a lui-même publiée hier, un journaliste lui demande : « Monsieur le Premier ministre, avez-vous accepté un État palestinien ? » Netanyahou répond : « Absolument pas, et ce n’est pas dans l’accord. Mais nous avons bien dit une chose : nous nous opposerons fermement à un État palestinien. Le président Trump l’a aussi dit, il a affirmé qu’il comprenait cela. »

Ce n’est pas un accord de paix, mais la formalisation du statu quo d’occupation et de violence. Israël refuse de reconnaître la Palestine. Le retrait israélien est conditionné à un objectif néocolonial de démilitarisation, destiné à briser la Palestine pour toujours. De plus, Israël annexe avec ce plan toujours plus de territoires palestiniens. Les lignes de retrait graduelles de la carte de Trump ne correspondent pas aux lignes convenues lors du cessez-le-feu de janvier 2025, par exemple. La carte actuelle de Trump accorde à Israël le contrôle de près de la moitié de la bande de Gaza, y compris de larges parties de Rafah, Khan Younis, Jabalia, Beit Lahia et Beit Hanoun.

Ce plan ne mettra pas fin au génocide. Il ne prévoit qu’une pause temporaire de celui-ci aux conditions américaines et israéliennes, à savoir une occupation illimitée de Gaza par les États-Unis et Israël sous la forme d’une nouvelle force d’occupation contrôlée par Washington et Tel-Aviv.

La botte coloniale de Tony Blair

Pour gérer ce « projet immobilier mégalomane » bâti sur une fosse commune, Tony Blair est sollicité. Blair, l’ancien Premier ministre britannique et architecte de la guerre illégale en Irak, dirigerait l’« Autorité transitoire internationale de Gaza ».

Ce rôle confié à Blair représente le retour de la botte coloniale du mandat britannique. C’est un modèle de « néo-tutelle », où un contrôle externe s’exerce sur le territoire, la législation et les flux financiers de la reconstruction.

Ce plan équivaut à une annexion personnelle de Gaza par Donald J. Trump, dans lequel les Palestiniens devraient accepter de renoncer à tous leurs droits politiques et humains.

Un plan contraire à tout droit international

Le plan est conçu pour isoler la lutte palestinienne et anéantir toutes les aspirations nationales. Les exigences imposées aux Palestiniens équivalent à une reddition totale :

  • Négation d’un État palestinien : Netanyahou a explicitement déclaré qu’il n’avait pas accepté un État palestinien, et que ce n’était pas dans l’accord. Lui comme Trump considèrent qu’un État palestinien représente « un danger pour Israël ».
  • Division définitive des territoires palestiniens : le plan implique une séparation complète des territoires palestiniens occupés, Gaza étant juridiquement séparée de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, où Israël peut poursuivre sans entrave son nettoyage ethnique.
  • Attaque frontale contre le droit international : les arrêts de la Cour internationale de Justice, qui exigent sans équivoque qu’Israël se retire des territoires occupés et garantisse le droit au retour des réfugiés palestiniens, sont jetés à la poubelle. Saper ainsi les piliers des Nations unies et du droit international démontre que ce plan ne vise pas la paix, mais à institutionnaliser l’absence de droits.

En outre, il n’existe aucune garantie que Netanyahou  respectera ce plan, même si le Hamas se pliait à toutes les conditions. Après le cessez-le-feu de janvier 2025, Netanyahou a déjà rompu presque tous ses engagements, sans que Trump ni les gouvernements occidentaux ne le critiquent.

Une autre logique est nécessaire

Pour sortir de l’impasse, il faut une tout autre logique. Les premières étapes après un cessez-le-feu pourraient être :

  1. Laisser entrer une aide humanitaire et médicale illimitée dans toutes les zones touchées ;
  2. Libérer tous les otages, tant les 40 Israéliens encore retenus que les 13 500 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ;
  3. Retrouver et inhumer les corps des Palestiniens ensevelis depuis des mois sous les décombres ;
  4. Traduire les criminels de guerre israéliens devant la Cour pénale internationale ;
  5. Mettre fin à l’occupation israélienne et garantir le droit au retour des Palestiniens expulsés de leurs foyers depuis 1948 ;
  6. Verser des réparations au peuple palestinien ;
  7. Assurer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

Conclusion : intensifier la pression

Gaza n’est pas un territoire vide, mais une terre riche d’une histoire ancienne, habitée par un peuple qui a droit à l’autodétermination. Dans le plan Trump, le droit de millions de Palestiniens est piétiné, leurs familles séparées pour des années, leur avenir pris en otage. Israël peut à tout moment suspendre le « processus de paix » pour justifier une nouvelle offensive.

Ce plan repose sur la soumission totale des Palestiniens et écarte toute médiation internationale des Nations unies, des mouvements de défense des droits humains et des organisations indépendantes.

Il cherche à ramener l’humanité à la « loi du colonisateur occidental ». Il vise à détourner l’attention des mouvements de masse qui se lèvent partout dans le monde contre le génocide, l’occupation et l’annexion israélo-américains. Ce mouvement international a son propre agenda et ne doit pas se laisser distraire par ce plan néocolonial absurde, conçu par trois criminels de guerre internationaux.

Maintenant, il est temps de renforcer encore la pression. La paix ne peut être atteinte que par :

  • un embargo économique et militaire total contre le régime génocidaire ;
  • la poursuite des responsables devant la Cour pénale internationale ;
  • une fin définitive de la colonisation et de l’occupation illégales de la Palestine ;
  • la reconnaissance inconditionnelle du droit des Palestiniens à l’existence et à l’autodétermination ;
  • une force internationale de protection sous mandat des Nations unies.