Factcheck : 5 déclarations de Georges-Louis Bouchez réfutées par des faits

Raoul Hedebouw réagit : 

« Nous allons réfuter ces accusations par des faits concrets et des chiffres, pour que la vérité puisse être dite au grand jour. Toutes les sources permettant de réfuter les propos de Georges-Louis Bouchez se trouvent ci-dessous. Voici cinq mensonges diffusés par le président du MR :

1. Sur le blocage des salaires

Selon Bouchez, c'est faux que - pendant les deux prochaines années - les salaires seront bloqués (au-delà de l'inflation). Mais regardez la photo de l'arrêté royal en pièce jointe. Ce document prouve que, pour la période 2025-2026, le gouvernement interdit toute augmentation salariale pour tous les travailleurs et travailleuses. Bouchez essaye de tromper les gens en disant que l’indexation interviendra pour augmenter le pouvoir d’achat : il ne manquerait plus que ça... Mais l’indexation n’est PAS une augmentation de salaire, c’est uniquement une adaptation (d’ailleurs insuffisante) des salaires à l’inflation, à l’augmentation du coût de la vie.

Avec le PTB, nous avons démontré que - au cours des 10 dernières années - plus de 10 milliards d’euros se sont envolés des poches des travailleurs pour aller dans celles des actionnaires. La Banque nationale a récemment confirmé nos chiffres dans une nouvelle étude.

2. Sur le fait de travailler plus longtemps

Bouchez dit que "les gens ne devront pas travailler jusqu'à 67 ans. On n’a pas changé les conditions de calcul des pensions”. C’est faux.

Par exemple, concernant la pension anticipée, actuellement, une année de carrière est comptabilisée après 104 jours travaillés ou équivalent. Avec la réforme du gouvernement Arizona, il faudra désormais avoir 156 jours travaillés ou équivalent pour avoir droit à une pension anticipée. Selon le rapport 2025 du Comité d’étude sur le vieillissement, cette modification obligerait 40 % des femmes et 30 % des hommes à reporter leur départ à la retraite, car ils ne rempliront pas cette condition. Le but est de forcer de plus en plus de gens à travailler de plus en plus tard.

3. Sur le malus pension

Bouchez dit : “Il y a un malus pension, mais ça, c’est un de vos plus gros mensonges : les gens qui ont travaillé pendant 35 ans à mi-temps n’auront pas le malus pension." C’est aussi faux. Pour ne pas être frappé par le malus pension, il y a deux conditions à remplir :

• avoir 35 années de carrière comptant chacune au moins 156 jours de travail effectif

ET

• avoir 7 020 jours de travail effectif sur l'ensemble de votre carrière.

C’est cette dernière condition qui, toujours selon le Service fédéral des Pensions, ne sera pas remplie par une femme sur deux en Belgique. Une personne qui travaille à mi-temps pendant 35 ans n'aura accumulé que 5 460 jours de travail et ne pourra pas bénéficier d'une retraite anticipée.

4. Sur les milliards pour l'armement

Lorsque j’ai dit que, après des années où on nous a répété sans cesse qu’il n’y avait plus d’argent pour nos pensions, ce gouvernement a trouvé - en trois semaines - 34 milliards d’euros pour investir dans l’armée, M. Bouchez à crié “faux !”. Mais dans la vision stratégique défense 2025 de Theo Francken, que le gouvernement a déjà approuvée, le montant des nouveaux investissements “en matériel majeur” (armes, frégates, F-35, etc.) s’élève à 34 milliards. Cela montre bien qu'il y a de l’argent et que couper dans nos pensions, c’est un choix politique.

5. Sur l'âge de la pension

À la fin de l'émission, M. Bouchez m’a demandé : “Quel est l'âge moyen de départ à la retraite en Belgique?” Il a affirmé que l’âge moyen est de 61 ans, mais selon les chiffres les plus récents du SPF Pensions (ces données se réfèrent aux personnes ayant pris leur retraite en 2023), l'âge effectif de la retraite est d'environ 63,7 ans.

Détail important : l'espérance de vie en bonne santé est aussi de 63,7 ans ! Ceci est la démonstration que, pour beaucoup de gens, travailler jusqu'à 67 ans n’est pas faisable.

Bref, pour nous, en tant que marxistes, les faits comptent. Bouchez essaye de faire croire que presque personne ne sera touché par ses réformes, mais c’est évidemment faux : ils vont couper des milliards dans les pensions et la protection sociale, quasiment tous les travailleurs et les travailleuses seront touchés.

C’est pour cela que nous devons être très très nombreux et nombreuses dans les rues de Bruxelles ce mardi 14 octobre pour répondre à l’appel des syndicats : pour envoyer un signal clair à De Wever et Bouchez, et construire le rapport de force pour les faire reculer ! »