Chers amis, chers camarades,
Avant de débuter ce speech, je voudrais témoigner ma solidarité et mes condoléances au peuple marocain, qui a été frappé par un séisme cette nuit.
Mes pensées vont aux familles des victimes et à leurs proches.
Je pense aussi à toutes celles et ceux qui en Belgique ont des attaches et des racines au Maroc et dont les familles sont touchées par ce drame. Notre histoire nous unit et nous partageons votre douleur.
Cette catastrophe naturelle nous rappelle la nécessité d'être unis et solidaires. Comme nous l’avons toujours été avec les victimes de toutes les catastrophes, à Verviers, en Turquie, en Grèce, partout dans le monde. La solidarité est la tendresse des peuples. C'est dans ce genre de moments qu'elle doit s'exprimer avec le plus de générosité.
Et la solidarité, chers amis, c’est le cœur de notre fête, ManiFiesta.
Je suis heureux de vous revoir à l’occasion de cette magnifique édition de ManiFiesta. Le temps est superbe, tout comme toutes celles et ceux qui nous entourent. Nous sommes plus de 15 000 réunis aujourd'hui. Je veux commencer par remercier tous les bénévoles qui rendent cette fête possible. Ils sont plus de 2 000, venus de tout le pays. Ils donnent leur temps et leur énergie sans compter pour le montage, pour l’accueil, pour l’organisation des concerts, des activités ou encore pour faire le service au bar. C’est important. Certains et certaines sont là depuis plusieurs jours.
Aucun autre festival ne repose autant sur l’engagement de bénévoles. Cet engagement, c’est l’ADN de cette fête et nous pouvons en être fiers. Sans eux, il n’y aurait tout simplement pas de ManiFiesta. Alors je vous demande un énorme applaudissement pour tous les bénévoles de ManiFiesta.
Je suis vraiment ravi d’être avec vous aujourd’hui, avec des milliers de personnes qui veulent changer le monde. Nous devrons être nombreux, chers amis, car là-haut, à la rue de la Loi, ils semblent avoir beaucoup de mal à écouter les gens. J’ignore pourquoi. Peut-être que les fenêtres du Parlement les isolent trop bien du bruit. C’est vrai qu’ils sont dans leur tour d'ivoire. Et l'ivoire, ça isole plutôt bien, non ?
Mais bon, ils essaient de faire comme s’ils étaient à l’écoute. Le 21 juillet, la veille de son départ en vacances, le Premier ministre De Croo s’est payé une page dans tous les journaux pour faire savoir « qu'il allait écouter les gens ». Et le gouvernement flamand de Jan Jambon, qui soutient que « ce que la Flandre fait elle-même, elle le fait mieux », n’a d’oreilles que pour des cabinets de consultance hors de prix. Ils ne savaient même plus ce que tout ça avait coûté. Un milliard ? 400 millions ? 200 millions ? Personne n'avait tenu le compte.
Non, chers amis et camarades, le fait qu’ils n’écoutent pas n'est pas dû à un problème d'audition. Il s’agit plutôt d’un problème de classe. En Belgique, nos ministres n'écoutent que les plus hautes sphères de la société, l'élite fortunée et les multinationales comme Engie et Shell, qui continuent à faire des superprofits sur notre dos. Elles peuvent se permettre d’appeler directement les ministres et leur cabinet. Et ça, les gens commencent à en avoir vraiment assez.