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« La sécurité sociale, c'est notre cathédrale. Bas les pattes ! »

« Nous demandons et une bonne pension pour tout le monde, avec 1500 euros nets minimum, et une fiscalité juste. Nous ne voulons pas de taxe carbone ou d’autres taxes injustes pour les travailleurs, mais qu’on supprime les niches fiscales pour les multinationales. » À Liège, le porte-parole du PTB, Raoul Hedebouw, a défendu notre sécurité sociale dans son discours du 1er Mai, tout en lançant un appel à voter pour la gauche authentique le 26 mai prochain.

Mercredi 1 mai 2019

Voir ici le discours en vidéo.

Cher.e.s ami.e.s et camarades, je vous souhaite d’abord un bon 1er Mai festif et combatif.

Aujourd'hui, je voulais vous parler d'une cathédrale qui brûle. Je ne parle pas de Paris. Je veux parler d'une cathédrale qui brûle et cette cathédrale, c'est notre sécurité sociale.

Notre sécurité sociale qui a été bâtie année après année, lutte après lutte, poutre après poutre, pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Elle a été construite par le combat pour les congés payés. Elle a été construite par le combat pour l'assurance maladie. Elles a été construite avec le droit au chômage, pour tous nos amis et camarades qui n'ont pas la chance d'avoir un travail. Elle a été construite avec des poutres grosses comme ça, auxquelles personne ne pouvait toucher.

Une cathédrale dont le patronat n'a jamais voulu. Parce que, pour la cathédrale parisienne, il donne des millions. Mais pour celle-ci, il n'y a jamais personne au balcon.

C'est une cathédrale qu'aujourd'hui de plus en plus de partis veulent attaquer. Alors, évidemment, les partis de la droite sont les premiers. Ils attaquent cette sécurité sociale. Avec notamment un tax shift non financé qui coûte des milliards.

Et cette sécurité sociale, je vous le rappelle, a des fondations. Et Dieu sait que la cathédrale est grande, donc ses fondations doivent être solides. Et ses fondations, ce sont les cotisations sociales. Ces cotisations que tous les travailleurs ont décidé de mettre ensemble dans un seul pot, qu'on appelle la sécurité sociale.

Et aujourd'hui, après avoir été lire les programmes électoraux, je peux vous dire que tous les partis traditionnels ont repris dans leur programme des diminutions des cotisations sociales. Certains pour donner directement au patronat, certains pour favoriser certains secteurs... Mais tous sont d'accord de diminuer les cotisations sociales.

Eh bien nous sommes très fiers de présenter aux électeurs le seul programme qui dit clairement qu'il faut arrêter de diminuer les cotisations sociales pour refinancer notre sécu. C'est ça, le programme du PTB, camarades.

Une pension à 1500 euros nets

Un des domaines de notre sécurité sociale qui nous tient particulièrement à cœur, ce sont les pensions. Les montants des pensions dans notre pays est vraiment un scandale. Est-ce que vous avez une idée d'à combien s'élève la pension moyenne en Belgique ? 1100 euros pour les hommes, et 900 euros pour les femmes.

Et, à votre avis, quel est le prix moyen pour une maison repos ?

1700 euros. Avec le PTB, nous ne pouvons plus accepter de vivre dans un pays où le monde politique décide consciemment qu'alors que les maisons de repos coûtent 1700 euros, les pensions restent à 1000 euros. On organise la misère des pensionnés. Pour nous, cela doit changer !

D'ailleurs, ils sont mal sur les pensions. Et il y en a un qui est un peu plus mal que les autres, c'est Daniel Bacquelaine (MR), le ministre des Pensions.

Je ne sais pas si vous avez remarquer, mais le MR étais à Jodoigne l'année passée pour le 1er Mai, et cette année ils sont à Hannut. Ils se rapprochent, là, au MR... Et Daniel Bacquelaine n'a pas réussi à trouver un argument pour justifier ses mesures contre les pensions depuis cinq, six ans. Et ne voilà-t-il pas qu'il vient mentir ! Écoutez comment un ministre libéral ment. Il dit partout qu'il a augmenté toutes les pensions minimales. Vous avez entendu ? Le problème - c'est toujours comme ça, comme dans les modes d'emploi -, c'est qu'en tout petit, il est mis « pour les personnes qui ont une carrière complète ». Or quand on sait que trois quarts des femmes n'ont pas de carrière complète, on peut dire que Monsieur Bacquelaine est un menteur qui attaque les pensions des femmes. C'est un scandale.

C'est la raison pour laquelle, avec le PTB, nous relançons en ce 1er Mai, veille de campagne électorale, notre proposition de pension minimale de 1500 euros nets par mois pour les pensionnés.

Rappelez-vous, nous avons lancé cette proposition il y a deux ans à ManiFiesta, la fête de la Solidarité annuelle. Et, comme beaucoup d'idées du PTB ces derniers temps, de plus en plus de partis la reprennent. Chez nous, il n'y a pas de copyright, il n'y a que du copyleft, qu'on reprenne nos idées !

Arrêtez de dire qu'il n'y a pas d'argent en Belgique

Alors comme toujours on va me dire « Raoul, il n'y a pas d'argent. Comment payer tout ça ? » C'est toujours la même question.

Eh bien écoutez. Petit à petit, les bilans annuels des entreprises sont en train d'arriver. On ne sait pas encore faire notre top 50 annuel des entreprises qui ne paient pas d'impôts, parce que tous les chiffres sont là qu'en septembre-octobre, mais nous avons déjà reçu un chiffre. Il s'agit de l'entreprise de feu Albert Frère, le holding GBL. Ce groupe a réalisé pour l'année 2018 un bénéfice de 1,6 milliard d'euros. Et combien ce groupe a-t-il payé d'impôts, à votre avis ? 0 euro d'impôts sur 1,6 milliard d'euros.

Et ce n'est pas tout. Parce que, comme vous le savez, il y a eu un décès dans la famille. À votre avis, combien a payé la famille d'Albert Frère en droits de succession ? 0 euro d'impôts. Cela a mené à une situation jamais vue dans l'histoire de ce groupe. Il y a eu une assemblée des actionnaires du groupe. Donc ils sont là, les 500, pleins de fric. Et il y en a deux qui sont intervnus pour dire : « Franchement, la famille Frère, c'est quand même exagéré que vous ne payez pas de droits de succession. » Donc même chez les plus riches certains disent que c'est un scandale.

Cher.e.s ami.e.s et camarades, pour nous, ce genre de ristournes fiscales, qui font que ces multinationales paient moins d'impôts que n'importe quelle PME, que n'importe quel petit indépendant, que n'importe quel travailleur... Nous disons stop !

J'en profit pour chiffrer cette mesure. Quand on nous dit que le PTB n'a pas de mesures fiscales, en voilà une. En réduisant toutes ces niches fiscales, nous pouvons récupérer 3 milliards d'euros, qui peuvent intégralement être réinvestis pour les pensions. Voilà une alternative fiscale claire. Qu'on arrête de dire qu'il n'y a pas d'argent en Belgique. 12 000 nouveaux millionnaires par an en Belgique et on nous dit qu'il n'y a pas d'argent. C'est inacceptable. Nous proposons aujourd'hui la suppression des niches fiscales pour les multinationales, qui rapporterait 3 milliards d'euros.

Alors vous avez vu qu'il est de bon ton de reprendre aujourd'hui dans son programme la suppression de ces niches fiscales, mais nous n'oublions pas, notre électorat n'oubliera pas, l'ensemble du peuple de gauche n'oubliera pas que ces mesures comme les intérêts notionnels ont évidemment été produites par la droite mais ont été votées aussi par les partis qui se revendiquent de la gauche. Nous ne voulons plus de cette concurrence fiscale au profit des grandes multinationales, et c'est la raison pour laquelle nous demandons le même impôt pour toutes les sociétés et la fin des cadeaux aux multinationales.

Les jeunes ont montré que la lutte sert à quelque chose

Je ne pourrais évidemment pas aborder ce 1er Mai sans souligner ce fait incroyablement nouveau, qui a vraiment jailli aujourd'hui en Belgique d'une manière formidable : la lutte des jeunes. Il y en a beaucoup qui sont présents ici aujourd'hui, et je voudrais saluer et remercier les jeunes qui sont venus rejoindre le PTB ces derniers mois. Le PTB est votre parti, prenez-y votre place, mettez-vous à l'aise.

Ce qui est formidable, dans cette lutte des jeunes, c'est qu'ils ont réussi à matérialiser ce que, depuis quatre ans et demi, nous disions avec Marco Van Hees au niveau du Parlement fédéral et Frédéric Gillot au Parlement wallon, à savoir que le centre de gravité de notre démocratie n'est pas dans le Parlement mais dans la rue. En l'espace de trois mois, les jeunes ont imposé au Parlement un débat que personne ne voulait avoir. Ils ont mis le thème à l'agenda. C'est bien la preuve que la lutte sert à quelque chose. Mais s'il y a quelque chose qui m'énerve, c'est ceux qui disent que la question climatique c'est au-dessus des partis, au-dessus de la gauche et la droite. Il y en a même qui sont devenus spécialistes du « ni gauche ni droite », ce qui revient souvent à être « ni gauche ».

Mais rien n'est moins vrai. Bien sûr qu'il y a une gauche et une droite sur la question climatique. Bien sûr qu'il y a un enjeu de lutte de classe pour savoir qui va payer pour la nécessaire transition écologique. Et là il y a une véritable hypocrisie au niveau politique. À la fin novembre de l'année passée, les quatre partis traditionnels ont voté une résolution qui demande la mise en place en Belgique d'une taxe carbone. C'est en gros ce que Macron a mis en place en France. La ministre Marghem a calculé que ça coûterait environ 200 euros par an par ménage.

Mais dans les programmes électoraux, il n'y a pas un mot sur cette taxe carbone. C'est-à-dire qu'ils sont en train de nous la refaire comme avec la pension à 67 ans ou le saut d'index. Ce n'était dans aucun programme, mais tout le monde sait très bien que ce sera appliqué après les élections.

Et bien notre programme, cher.e.s ami.e.s et camarades, c'est le vrai programme. Nous ne mentons pas aux gens. Notre programme sera le même avant et après les élections. Nous ne voulons pas de taxe carbone en Belgique.

Et pourquoi pas ? Pour la bonne et simple raison que toutes les études en France, où la mesure a été appliquée, démontrent clairement que cette taxe carbone touche beaucoup plus les travailleurs, les pauvres. C'est une taxe, comme la TVA, qui ne varie pas en fonction des rentrées qu'on a. Ce n'est pas une taxe qui fait payer les plus riches. C'est une taxe qui fait payer les travailleurs.

Et l'hypocrisie des partis traditionnels est de dire qu'il faut bien payer cette transition écologique et que ce sont les gens qui doivent payer. Au PTB, nous disons clairement que les grandes entreprises doivent payer. Des entreprises comme BNP Paribas, qui aujourd'hui investit des millions dans l'énergie fossile ; comme Umicore, qui se dit aujourd'hui le chantre de l'écologie mais qui a pollué la moitié des terres ici à Liège. Ces entreprises n'ont aucune légitimité et c'est à elles de payer pour la transition écologique.

C'est pourquoi nous disons clairement que c'est aux 300 multinationales qui produisent 40 % du CO2 en Belgique de payer pour la transition écologique, et pas aux petites gens.

Vers une percée de la gauche authentique dans tous les parlements

Le moment est évidemment crucial. Crucial, parce que, dans quatre semaines, nous irons voter. Et, vous le savez, pour la première fois depuis 20 ans, nous pouvons assister à une véritable percée majeure dans les différents parlements d'une gauche authentique, une gauche marxiste qui dit clairement que le problème est le système capitaliste.

Cette percée est possible. Mais, pour ça, on aura besoin de vous tous.Nous aurons besoin que vous alliez discuter autour de chez vous. Dites partout autour de vous que le vote pour le PTB sera un vote utile. Il sera un vote utile car ce sera un vote de conviction, pour un parti qui a des principes. On nous demande beaucoup si nous allons prendre nos responsabilités. Bien sûr que nous allons les prendre. Bien sûr que nous voulons peser sur l'exécutif. Bien sûr que notre vocation est de diriger la société dans une certaine direction. Mais pas à n'importe quel prix.

Cela fait 25 ans qu'on nous bassine qu'il n'y a pas d'alternative. 25 ans que des partis de gauche, au nom du « Il n'y a pas d'alternative », votent une chasse aux chômeurs. Qu'ils estiment qu'il faut appliquer des écotaxes. Qu'ils font des coalitions à tout-va. Nous avons des principes nous avons des points de rupture. Il est indispensable d'avoir la pension à 1500 euros, qu'on supprime complètement toutes ces niches fiscales pour les multinationales, que nous fassions sauter cette austérité européenne, qui a été signée par les quatre partis traditionnels, pour investir dans la transition écologique.

De plus en plus de gens comprennent l'utilité de ce vote. Nous n'allons pas nous fier aux sondages. Nous nous fions à ce que nous entendons autour de nous. Les gens ont vu que, pendant cinq ans, nous nous sommes battus dans la rue, dans les entreprises, dans les quartiers, au sein des mouvements sociaux, mais aussi au Parlement.

Au Parlement, on n'était que deux. Je ne sais pas si vous avez vu, quand on fait nos vidéos au Parlement, mais, quand je parle, il n'y a que Marco qui applaudit. Il y a 148 députés qui tirent la gueule, et Marco qui me dit « Bien joué ». Rien que pour ça, camarades, ce serait bien qu'on soit plus que cinq la prochaine fois.

Cette vague, on la sent et elle devient de plus en plus large. Et c'est un grand honneur qu'hier, nous avons pu rendre public un appel de personnalités d'horizons différents pour appeler à voter PTB. Je parle notamment de Paul Lootens, ancien secrétaire général de la Centrale générale de la FGTB, un véritable militant combatif qui a vu sur le terrain que nous étions un parti de principes, qui était aux côtés de ses camarades dans le secteur de la construction, le secteur de la chimie, dans les secteurs de la Centrale générale. C'est un honneur pour nous d'avoir quelqu'un comme Josy Dubié, ancien sénateur Ecolo de combat sur le terrain.

Mais, évidemment, et là c'est le cœur qui parle, c'est un honneur pour nous d'avoir cet appel à voter PTB de la part de Carine Russo. Quelqu'un avec un cœur grand comme ça, qui s'est battue toute sa vie contre la justice de classe, pour les valeurs de gauche. C'est vraiment un honneur pour nous. Carine, merci beaucoup, et nous allons tout faire pour être dignes de cet appel à voter pour faire cette percée de la gauche.

Pour conclure, je voudrais encore dire que ce 1er Mai n'est qu'une étape. C'est une étape et je voudrais vous appeler déjà aux prochaines étapes parce que les semaines à venir vont être chaud boulette.

D'abord, je vous invite aux grands meetings du PTB qui auront lieu dans les semaines à venir.

À Charleroi,

à Liège,

à Bruxelles,

à Namur.

Ensuite, je vous invite à participer le 14 mai à la manifestation de la FGTB, à laquelle nous serons bien entendu présents.

Enfin, je vous invite surtout le 26 mai. N'oubliez pas de vous réveiller, hein ! Rendez-vous donc le 26 mai pour réaliser une percée historique d'une vraie gauche de gauche, une gauche qui ose et qui dit « Les gens d'abord, pas le profit ».

Bon 1er Mai à vous !