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Wallonie : un nouveau tarif de l’électricité qui changera tous les quarts d’heure et qui sera plus cher pour les ménages

Le nouveau décret « Market Design », proposé par Philippe Henry, ministre wallon de l’Énergie (Ecolo), sera débattu en commission Énergie du Parlement wallon ce mardi 19 avril 2022. sur les communautés d’énergie et sur la mise en place d’une tarification dynamique de l’électricité. Pour le PTB, le Gouvernement wallon fait entrer le loup dans la bergerie.

Mardi 19 avril 2022

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Ce décret prévoit un tarif supplémentaire disponible pour l’électricité qui variera au cours de la journée, quart d’heure après quart d’heure. Selon Engie, les prix seront plus élevés quand les prix sur les marchés de gros seront plus hauts et plus bas quand les marchés seront bas.

Pour le PTB, le Gouvernement wallon fait entrer le loup dans la bergerie. « Personne ne soupera à 15h ou ne donne le bain du bébé à 11h du matin, dénonce Germain Mugemangango, chef de file PTB au Parlement wallon. Si ce tarif est appliqué aux familles, les montants des factures vont augmenter et le montant de la facture sera incontrôlable. »

La crise énergétique s’inscrit dans la durée. Aujourd’hui, les fournisseurs ne proposent plus de tarif fixe pour les factures de gaz et d’électricité, mais uniquement des tarifs variables. Que va-t'il se passer si un nouveau tarif, plus variable encore, est mis en place ?

« Le gouvernement PS-MR-Ecolo du Ministre-Président Elio Di Rupo (PS) veut déréguler davantage les tarifs d’électricité en appliquant une tarification dynamique des prix de l’électricité qui pourront varier toutes les 15 minutes selon l’offre et la demande d’électricité, explique Germain Mugemangango. Aujourd’hui déjà, les tarifs variables sont une grande source d’insécurité pour les ménages. Si ce décret est appliqué, il pourrait y avoir une hausse de 15 % sur la partie énergie de la facture, selon la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG). Par ailleurs, les ménages devront alors eux-mêmes supporter le risque de fluctuation des prix sur les marchés causé par la spéculation. C'est contraire à la direction qu'il faut prendre pour aider les ménages qui ont besoin de stabilité sur le long terme. »

Cette tarification dynamique existe déjà en Flandre où seule Engie la propose à ses clients depuis 1 an. Pour l’instant, aucune évaluation n’a été faite sur cette offre tarifaire « Mais les risques de ce genre de contrat ont bien été démontrés, explique le député de gauche, puisqu’Engie, sur son site internet, explique que pour que ce tarif soit intéressant, le consommateur doit avoir la faculté technique de programmer une grande partie de sa consommation pendant les heures creuses. Sinon, comme le dit la VREG, le régulateur flamand, une famille ou une entreprise qui consomme beaucoup durant les périodes où les prix à l’heure sont élevés risque, avec ce type de contrat, de voir sa facture d’énergie augmenter. »

En février 2021, au Texas, il y a eu une vague de froid pendant une semaine. 700 000 foyers ont été privés d'électricité. Quant aux autres, ils ont subi des augmentations allant jusqu'à 20 000 dollars sur leur facture d’énergie. Dans cet État, les prix sont complètement dérégulés. « Est-ce vers ce modèle que veut nous entraîner le ministre Henry ?, s’interroge le député wallon. Dans ce cas, nous risquons une augmentation de la précarité énergétique dans le futur. Cette précarité énergétique était déjà de 27 % avant la crise énergétique. »

Pour le PTB, il faut abandonner ce décret : « En pleine crise énergétique, c’est incompréhensible que la majorité PS-MR-Ecolo veuille rajouter encore plus d’instabilité pour les consommateurs qui choisiraient cette nouvelle tarification dynamique. D’ailleurs, par mail, la Commission wallonne pour l'énergie (CWaPE) nous confiait qu’elle ne pensait pas que ce nouveau décret allait diminuer les factures des familles. » Et Germain Mugemangango de conclure : « Nous demandons la création d’un pôle public de l’énergie. L’énergie est un bien de base qui ne peut subir les aléas du marché libéralisé. Nous plaidons pour que les autorités établissent un plan d’investissements publics pour produire de l’énergie verte, locale et surtout avec un prix stable pour les familles. »