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Une taxe kilométrique de 200 euros par mois à Bruxelles ? Le PTB refuse cette taxe injuste et inefficace

Le gouvernement bruxellois (PS-Ecolo-Défi-s.pa-Groen-Open vld) a annoncé à travers la voix de la ministre Groen de la Mobilité Elke Van Den Brandt vouloir instaurer une taxe kilométrique à Bruxelles. « Voilà donc la première mesure phare que veut mettre en œuvre le « progressiste » gouvernement bruxellois : une taxe injuste et inefficace », dénonce Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au Parlement bruxellois.

Mercredi 28 août 2019

« Une taxe kilométrique telle qu’envisagée par le gouvernement bruxellois est peu efficace tant qu'il n'existe pas d'alternatives, poursuit la députée régionale. Et surtout injuste, car elle ne tient pas compte de vos revenus. Que vous gagniez 1 300 ou 10 000 euros par mois, vous paierez le même forfait. Et beaucoup de travailleurs n'ont pas toujours la possibilité de se déplacer en transports en commun. Le gouvernement bruxellois nous pousse vers une mobilité à deux vitesses : ceux qui ont les moyens continueront à rouler tranquillement, tandis que les autres seront freinés dans leurs déplacements. Et ceux qui n’auront pas d’autre choix que d’utiliser quand même la voiture le feront au prix de leur fin de mois. »

La cheffe de groupe est loin d’être convaincue du caractère « intelligent » de cette taxe, pourtant présentée comme telle : « Beaucoup de techniciens, de soignants qui se déplacent à domicile, de travailleurs qui travaillent en pauses, n'ont pas toujours le luxe de choisir leurs horaires pour pouvoir s'adapter à une taxe plus élevée en heure de pointe. En 2014, l'étude Stratec, commandée par la Région bruxelloise, estime le montant pour réduire significativement la pression automobile de 12 euros par jour. Une taxe kilométrique équivalente devrait donc coûter plus de 200 euros par mois. »

Par ailleurs, une taxe « à l'utilisation » existe en fait déjà, à travers l’imposition sur le carburant. Françoise De Smedt : « Les utilisateurs de la voiture seraient donc ainsi doublement, voire triplement, taxés : sur la possession d’un véhicule avec la taxe automobile, sur l’utilisation par les accises sur le carburant, et sur le fait de rouler avec une taxe kilométrique. Et, bien que le gouvernement bruxellois annonce vouloir coupler cela à une diminution de la taxe annuelle, ce ne serait pas le cas pour les non-bruxellois, qui seraient encore plus touchés. Le PTB n'accepte pas ce deux poids, deux mesures. »

Pour tenter de « verdir » cette nouvelle taxe, la ministre de la Mobilité Elke Van Den Brandt parle d'offrir des alternatives aux Bruxellois, comme les transports en commun et le vélo. « Mais où sont les budgets pour cela ? interpelle Françoise De Smedt. Et pourquoi la priorité n’est-elle pas mise là-dessus au lieu de directement commencer par faire payer les travailleurs ? »

La mobilité est un enjeu majeur aux niveaux social et écologique. Le PTB a présenté au gouvernement bruxellois un plan chiffré pour rendre la STIB gratuite et diminuer le nombre de voitures à Bruxelles, en faisant contribuer les grandes entreprises au financement de la gratuité. « Nous avions proposé de rendre accessible aux abonnées l'ensemble des transports publics – STIB, TEC, SNCB, De Lijn. Cela permettra de diminuer de 5 % immédiatement la pression automobile, sans grand coût supplémentaire. Mais ce gouvernement "progressiste" ne veut pas de cela. Pour le PTB, il n’est pas question d’accepter ce genre de taxes injustes, ni à Bruxelles, ni dans les autres régions du pays. Nous demandons l'abandon de la taxe kilométrique, avec ou sans concertation avec la Flandre et la Wallonie, ainsi que des transports en commun renforcés et gratuits. »

Le PTB interpellera donc le gouvernement bruxellois à ce sujet.