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Taxe « prosumer » : ne pas tomber dans le panneau

Le tarif « prosumer » est une redevance dont les propriétaires de panneaux voltaïques vont devoir s’acquitter à partir du 1er janvier 2020. Problème : une nouvelle fois, il s’agit d’une taxe injuste, payable par les « petits » et non par les « gros »…

Mercredi 22 mai 2019

Le ministre wallon de l’Energie Jean-Luc Crucke (MR) veut imposer une nouvelle taxe sur les panneaux photovoltaïques. Une taxe qui risque de toucher 150 000 ménages wallons…

« Nous sommes opposé à cette taxe. Des citoyens font l’effort de placer des panneaux sur leur toit, ils aident la Région wallonne à respecter les objectifs d’énergies renouvelables… Il serait paradoxal de s’en prendre à ces citoyens-là », explique Germain Mugemangango, dans La Meuse du jour. Les objectifs dont parle le porte-parole francophone du PTB sont en effet loin d’être atteints. La part du renouvelable dans la consommation finale s’établissait à 9,5 % en 2017 alors que la Belgique doit la porter à 13 % pour 2020. La Flandre porte 51 % de l’effort renouvelable, la Wallonie 30 %, Bruxelles 2 % et le Fédéral 17 %. En Wallonie, le comité d’experts sur le climat a recommandé au gouvernement de définir des niveaux d’ambition plus importants pour la décennie qui vient pour mieux coller à l’objectif de neutralité carbone de 2050.

Encourager ces consommateurs, pas les faire payer

« Bien qu’ils soient bien trop bas, la Région wallonne est loin d’atteindre ses objectifs de réductions de gaz à effet de serre et de mise en place de capacité de production en matière d’énergies renouvelables. Plutôt que de mettre en place et de diriger elle-même en plan public de développement de la production d’énergie verte, la Région a décidé de ne pas prendre ses responsabilités en sous-traitant le placement de panneaux photovoltaïques aux privés et particuliers. Pour nous, c’était déjà une mauvaise idée de ne pas garder une main publique sur cet enjeu majeur. La solution de ne pas encourager ces consommateurs privés qui mettent en place une capacité de production d’énergies renouvelables qui n’est pas prise en main par la Région est encore pire. Si le gouvernement voulait les vacciner contre la transition énergétique, il ne pourrait pas mieux s’y prendre », réagit Germain Mugemangango.

D’où vient cette taxe ? Les utilisateurs d’énergie verte réinjectent leur énergie produite inutilisée dans le réseau. On leur fait payer une sorte de « location » du réseau. Seulement, l’alternative consistant à stocker son énergie non consommée n’est pas à la portée de n’importe quelle bourse. « Ceux qui pourraient s’équiper de batteries ne devraient pas payer cette taxe alors que ceux qui ne savent pas s’en équiper devraient payer cette taxe. On fait payer aux détenteurs de panneaux les moins fortunés un phénomène qu’ils ne contrôlent pas : le caractère non continu de la fourniture d’électricité via les panneaux photovoltaïques. Ce n’est pas juste », réagit le porte-parole francophone du PTB.

Reste une question. Ou plutôt LA question : qui doit payer ? « Le financement doit être assuré via les bénéfices engrangés dans le secteur, répond Germain Mugemangango. Il faut s’adresser à Engie, qui en a bien profité pendant des années et en profite toujours, pas aux consommateurs. »