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Suppléments d'honoraires : le plan en quatre points du PTB pour économiser 1 milliard

Le PTB veut supprimer les suppléments d'honoraires et les salaires exorbitants des médecins spécialistes, et octroyer les moyens ainsi libérés aux soins et personnel infirmier.

Jeudi 7 février 2019

Une nouvelle étude de l'Agence intermutualiste (AIM) montre que les suppléments d'honoraires facturés lors d'une hospitalisation ont explosé. Le patient paie de sa propre poche en moyenne 1 065 euros de suppléments d'honoraires. Les patients voient parfois leur facture s'élever jusqu'à 10 000 euros et plus.

« Pour ne pas couler eux-mêmes financièrement, les hôpitaux soutirent un maximum aux patients, explique Peter Mertens, le président du PTB. Cela fait des années que nous dénonçons le problème du sous-financement structurel des hôpitaux. Un hôpital sur trois est dans le rouge. Les suppléments d'honoraires de plus en plus élevés servent à combler ces déficits. Et le patient ? Il est saigné à blanc. »

Tout comme les mutuelles, Peter Mertens met en garde contre une privatisation rampante des soins de santé : « Pour pouvoir payer leurs factures, les patients recourent aux assurances hospitalisation privées. Mais là aussi, les primes deviennent de plus en plus chères. On avance ainsi toujours plus dans la voie d'une médecine à deux vitesses. »

Le PTB a élaboré un plan pour mettre fin à ce cercle vicieux. Les points centraux de ce plan sont la suppression complète des suppléments d'honoraires et l'octroi d'un salaire fixe aux spécialistes. Le service d'études du PTB a calculé que cela rapporterait 1 milliard à l'Inami.

« Cet argent serait investi de manière directe dans les soins et le personnel infirmier, précise Peter Mertens. Dans notre plan, la priorité va au personnel infirmier qui aujourd'hui croule sous la pression de travail. En Belgique, dans un hôpital, un infirmier est en charge de 11 lits, alors qu'ailleurs en Europe c'est en moyenne 8,3. Avec les moyens libérés, nous pouvons gommer cet écart. »

LE PLAN EN QUATRE POINTS DU PTB POUR DES SOINS HOSPITALIERS ABORDABLES ET DE QUALITÉ

  1. Nous supprimons complètement les suppléments d'honoraires. Tous les médecins appliquent les tarifs convenus. Cela représente une économie immédiate pour le patient (563 millions de suppléments d'honoraires en 2017) et rend également les onéreuses assurances hospitalisation quasiment inutiles.
  2. Nous mettons fin aux salaires exorbitants des spécialistes. Certains spécialistes (comme les néphrologues, radiologues et biologistes cliniques) gagnent plus de 450 000 euros bruts (après déduction du montant rétrocédé à l'hôpital). C'est intenable. Nous octroyons un très bon salaire fixe à tous les spécialistes, comme c'est le cas dans les hôpitaux universitaires, avec tous les droits de pension et de sécurité sociale. En payant les spécialistes d'un salaire annuel brut de 180 000 euros, ce qui reste plantureux, cela rapporte une économie de 700 millions d'euros.
  3. Nous mettons fin à la « prestatite ». Aujourd'hui, les médecins sont payés à la prestation, ce qui stimule fortement la surconsommation. Nous le constatons dans le nombre d'opérations du genou, d'examens gastriques ou de CT-scans. En payant les médecins via un salaire fixe, on supprime les stimulants financiers à la « prestatite ». Les médecins peuvent alors se concentrer entièrement sur ce pour quoi ils sont qualifiés : soigner le patient. L'économiste de la santé Lieven Annemans (Université de Gand) a calculé que cette réforme signifierait une économie de 375 millions d'euros pour l'État.
  4. Le montant d'1 milliard d'euros économisés est directement investi dans les soins infirmiers. La priorité doit aller au personnel infirmier. Quatre infirmiers sur dix déclarent que, si c'était à refaire, ils choisiraient un autre métier. La raison : ils croulent sous la pression de travail. La charge de travail et les sous-effectifs constituent un grave problème dans de nombreux services. En Belgique, il y a 11 lits par soignant, dans le reste de l'Europe, c'est en moyenne seulement 8,3. Nous investissons les moyens libérés pour rattraper cet écart et faire en sorte que le personnel soignant ait la possibilité de soigner les patients de manière optimale.