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Six raisons de participer à la première grève des femmes en Belgique le 8 mars prochain

C’est une première. Un appel à la grève des femmes en Belgique a été lancé par le collecti.e.f 8 maars. Plusieurs centrales syndicales ont rejoint cet appel à débrayer. Le PTB et son mouvement de femmes, Marianne, soutiennent cet appel et participeront aux différentes actions qui auront lieu ce jour-là. Voici au moins six bonnes raisons de le faire.

Vendredi 22 février 2019

Le 8 mars 2018, en Espagne, cinq millions de femmes – principalement, mais aussi des hommes – ont fait grève et participé à des actions pour les droits des femmes. C’est notamment en s’inspirant de cette mobilisation impressionnante que le collecti.e.f 8 maars s'est créé chez nous et a lancé un appel à la grève des femmes en Belgique. Un appel repris par plusieurs centrales syndicales. Mais pourquoi un tel appel ? Et pourquoi faire grève pour les droits des femmes ?

Raison n°1 : Toujours pas d’égalité pour la moitié de l’humanité

Les femmes représentent 51% de la population, mais elles sont encore loin d'être les égales des hommes. Certains diront que, sur papier, l’égalité est acquise dans notre pays, mais les faits montrent que c’est encore loin d’être le cas.

Les femmes sont en fait doublement exploitées. D'une part, au niveau du travail, où elles sont plus discriminées que les hommes. D'autre part, par le fait qu'elles prennent majoritairement en charge les tâches ménagères et les soins à la famille (enfants, parents…).

Ce sont en effet encore les femmes qui prennent majoritairement en charge ces tâches. Elles sont 82 % à s'occuper de la cuisine ou des tâches ménagères chaque jour, pour seulement 32 % des hommes. Les femmes consacrent en moyenne 8h de plus par semaine à s'occuper des enfants et du ménage que les hommes. 

Toute cette part de travail « gratuit » que les femmes prennent en main permet en fait de ne pas devoir trop investir dans des services publics. En effet, tant que les femmes prendront en charge les soins aux enfants ou aux parents directement, les pouvoirs publics ne doivent pas investir dans des infrastructures comme des crèches ou des maisons de repos de qualité. De quoi faire des économies et éviter encore une fois aux plus riches de contribuer à la société en payant des impôts. À l’inverse, les mesures d’austérité contre les services publics mises en place pour épargner les multinationales et les millionnaires touchent en premier lieu les femmes et renforcent l’inégalité.

Raison n°2 : 20 % de salaire en moins

Même si des lois existent pour garantir l'égalité salariale, dans la réalité, ce n'est pas le cas. L'écart salarial en Belgique est de plus de 20 % entre les femmes et les hommes. Alors d'où cela vient-il ?

Certains secteurs de travail qui emploient majoritairement des femmes n'offrent que des temps partiels (la grande distribution, par exemple). La conciliation entre vies familiale et professionnelle est aussi trop compliquée. 

Les femmes travaillent le plus souvent aussi dans des secteurs avec des salaires plus bas. Ou encore où les avantages extra-légaux ne sont pas présents, comme les pensions complémentaires. 

Ce sont ainsi encore trop souvent les femmes qui prennent un temps partiel pour s'occuper des enfants, car elles ont un salaire souvent plus bas que les hommes. Résultat : 45 % des femmes se retrouvent à travailler à temps partiel. Dans la majorité des cas il ne s'agit pas d'un choix de leur part, mais bien de contraintes économiques. 

Ce travail à temps partiel a aussi des conséquences sur les pensions. La carrière moyenne d’une femme est de 36,6 ans. La majorité des femmes n'atteignent donc jamais une carrière suffisante pour avoir une pension complète. L'écart des pensions entre les femmes et les hommes monte à 30 %, et 59 % des pensionnées vivent avec une pension sous le seuil de pauvreté. 

La solution n’est pourtant pas si difficile à trouver : si les services collectifs (comme les crèches) étaient plus développés – pour accueillir les enfants, notamment – et si le temps de travail était mieux réparti (en appliquant la semaine de 30 heures sans perte de salaire, par exemple) pour offrir plus de temps pleins à toutes et tous, l'écart salarial pourrait se réduire. Cela poserait également les bases pour un meilleur partage des tâches.

Raison n°3 : Le gouvernement qui n’aimait pas les femmes

Depuis quatre ans, le gouvernement Michel-De Wever a pris toute une série de mesures dont les principales victimes sont les femmes.

Au niveau des pensions, avec la pension à 67 ans ou encore le durcissement des conditions d'accès à la pension anticipée. Il faut maintenant 44 ans de carrière pour avoir droit à la pension anticipée à 60 ans. Autant dire qu'aucune femme n'y aura accès. 

Les AGR (Allocations de garantie de revenus, perçues lors de temps partiels) ont été revues à la baisse et des contrôles de disponibilité ont été mis en place. Or ce sont principalement des femmes qui en bénéficient.

Les trois quarts des emplois créés sous le gouvernement Michel (2014 -2017) sont des emplois à temps partiels ou intérimaires. La loi Peeters sur la flexibilisation du travail complique encore plus la conciliation entre vie de famille et professionnelle, particulièrement pour les familles monoparentales, qui sont majoritairement composées de femmes seules en charge d’enfants.

Le gouvernement a aussi fait une proposition de loi sur la sortie de l'avortement du code pénal en juillet 2018. Une sortie du Code Pénal qui n’en est pas une, puisque les sanctions pénales sont maintenues à l’égard des femmes. Un simple transfert de chapitre.

Le relèvement à 1500 euros pour la pension minimale sont des revendications d'autant plus importantes pour les femmes. De même une véritable dépénalisation de l’avortement, qui supprime toute sanction vis-à-vis des femmes, est un minimum.

Raison n°4 : Stop aux violences faites aux femmes

En 2018, 35 femmes sont mortes en Belgique parce qu'elles étaient des femmes. C'est ce qu'on appelle des féminicides. On estime que, dans notre pays, 100 viols sont commis chaque jour. Seules 11 % des femmes portent plainte. Une femme sur quatre est forcée à des relations sexuelles par son partenaire. Un quart des femmes interrogées ont été importunées physiquement sur leur lieu de travail.

La violence envers les femmes est un problème structurel dans notre société. Il est minimisé parce qu’il n’existe pas de statistiques valables des faits de violence, mais une femme sur trois y est confrontée pendant sa vie. Le mouvement #MeToo a montré l’ampleur du problème, quand des milliers de femmes de partout ont témoigné de ce qu’elles ont vécu. Ces témoignages ont également mise en évidence le fait que le problème ne se limite pas à d’autres pays ou à certains groupes de la population. Cela nous regarde tous, toutes les couches sociales sont concernées. 

La violence est aussi souvent liée à des situations de domination (du chef de service sur son employée, du metteur en scène sur ses artistes…).

Les femmes ont droit à vivre en sécurité, que ce soit dans leur couple, dans leur entourage, au travail ou dans la rue. Nous avons pour cela besoin de beaucoup plus de prévention et de moyens pour l'assistance aux victimes de violence.

Raison n°5 : Faire sortir les femmes de l’ombre 

Les stéréotypes bien ancrés tentent toujours de réduire les femmes à des rôles d'arrière plan. Pourtant, elles ont toujours été bien présentes dans les différents mouvements sociaux. Et elles le sont encore aujourd'hui. 

Des marches gigantesques de femmes ont eu lieu aux États-Unis contre les politiques de Trump. En Pologne, en Irlande, en Argentine, le combat des femmes pour le droit à l'avortement les a fait sortir par milliers dans les rues. 

Chez nous également, elles sont présentes dans le mouvement des Gilets Jaunes pour défendre notre pouvoir d'achat, ou encore dans les grèves des écoliers pour sauver le climat. Ce mouvement inédit a à sa tête plusieurs jeunes filles. 

Se mobiliser le 8 mars permet de faire prendre conscience à encore plus de femmes de leur capacité à changer la société, d'où qu'elles viennent. 

Raison n°6 : Faire progresser les droits des travailleuses, c’est faire progresser les droits de toutes et tous

Temps partiels, bas salaires, conciliation entre la vie familiale et professionnelle difficile… Comme les femmes sont plus souvent discriminées et dans des situations précaires, elles n'ont souvent pas d'autre choix que d'accepter de moins bons emplois pour s'en sortir. C’est ainsi que les grands patrons, aidés par le gouvernement et ses politiques anti-femmes, utilisent les femmes comme main d’œuvre bon marché et flexible pour faire pression vers le bas sur l'ensemble des salaires. Une forme de dumping social, en somme. 

Quand nous luttons pour les droits des femmes, pour l'augmentation de leur salaire, pour une meilleure répartition du temps de travail et des tâches domestiques, contre les violences qu'elles subissent… tout le monde, femmes et hommes, vont en bénéficier. 

Il est donc temps de gagner l’égalité. Et, comme pour tous nos acquis sociaux et démocratiques, il ne suffira pas de demander au gouvernement, il faudra se mobiliser. Rendez-vous le 8 mars ? 

Les rendez-vous du PTB et Marianne (liste provisoire, d'autres activités seront annoncées)