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Si l’enseignement est essentiel, il est temps que la ministre écoute son personnel

Le 10 février dernier, 10 000 membres du personnel de l’enseignement descendaient dans la rue pour manifester leur ras-le-bol. Une première depuis 11 ans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la colère n’est pas redescendue. Le front commun syndical a ainsi annoncé deux nouvelles dates de mobilisation : le 29 mars à Mons et le 5 mai à Liège.

Vendredi 25 mars 2022

Les raisons de la colère ne manquent pas. Désinvestissement chronique, bâtiments vieillissants, décrets et réformes à la pelle qui augmentent la surcharge administrative et isolent de plus en plus les enseignants face à leur classe. Et par-dessus le marché, un mépris grandissant de la part du politique.

Face à ces défis, le PTB propose un plan ambitieux de diminution de la taille des classes. Il est urgent d’inverser la tendance et de donner de vrais leviers pédagogiques aux enseignants. C’est dans la génération future que nous investissons. Ne l’oublions pas.

Nous exigeons aussi l’annulation pure et simple de la réforme de l’évaluation du personnel. Plutôt que de réfléchir à comment sanctionner les enseignants, il nous semble plus pertinent d’augmenter leur accompagnement.

Enfin, au vu de l’explosion des prix du carburant, le non-remboursement des frais de déplacement pèse lourd dans les dépenses du personnel de l’enseignement. Pour le PTB, la ministre de l’Enseignement, Caroline Désir (PS), doit prendre ses responsabilité.

Diminuer la taille des classes

La taille des classes est évidemment très importante pour les conditions de travail des enseignants. Donner cours dans une classe de 30 élèves ou dans une classe de 15, ce n’est pas du tout la même chose.

Non seulement pour l’enseignant, mais aussi pour les élèves. Plusieurs études, notamment l’étude STAR réalisée sur le long terme aux États-Unis (1), ont démontré que les élèves apprennent beaucoup mieux dans les petites classes. Surtout dans leurs premières années de scolarité. Point intéressant : c’est les élèves gardent un avantage même s’ils sont ensuite replacés dans des classes plus nombreuses.

C’est pourquoi, avec le PTB, nous avons calculé le coût d’une mesure qui limiterait à 15 le nombre d’élèves pour les maternelles et les deux premières années de primaire. Cela s’élèverait à environ 325 millions d’euros. Soit moins de 3 % du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Tant d’un point de vue pédagogique qu’en termes de conditions de travail (et donc d’apprentissage), cela se justifie complètement.

Il est donc nécessaire d’établir un plan concret avec un phasage qui donne des perspectives aux enseignants pour mettre cette réduction de la taille classe en place le plus vite possible. Et dans l’intervalle, des actions sont déjà possibles.

Rendre structurelles les mesures prises pour répondre à la crise sanitaire, par exemple. Dans ce cadre, les écoles ont reçu des moyens pour engager des enseignants, des éducateurs ou des puériculteurs, entre autres. Mais ces moyens ne sont prévus que jusqu’aux vacances de Pâques. Les effets de la crise continueront pourtant à se faire sentir pendant longtemps. Et les moyens dégagés ne sont pas du luxe. C’est pourquoi il est nécessaire de les maintenir. Le PTB a déposé une proposition de décret qui va dans ce sens.

Par ailleurs, dès la rentrée de septembre, il est impératif que les normes actuelles d’encadrement soient respectées strictement. Les normes actuelles, déjà fort élevées, ne sont pas respectées à de nombreux endroits. Le PTB exige un respect strict de ces normes d’encadrement dès l’année prochaine. Cela constituerait une première étape indispensable dans la bonne direction.

Pas d’évaluation sanction !

Un deuxième élément de la colère des enseignants est la mise en place d’une évaluation du travail des enseignants qui pourrait déboucher sur un licenciement, même pour des enseignants nommés. Ce serait un coup de poignard terrible dans le statut du personnel enseignant.

L’année dernière déjà, la ministre Désir avait proposé aux syndicats un texte qu’ils avaient jugé tout à fait imbuvable. Elle l’avait momentanément rangé dans un tiroir, mais tout indique qu’il est sur le point d’en ressortir. La ministre a en effet annoncé qu’elle acceptait de reporter à plus tard l’une ou l’autre mesure, mais pas celle-là.

Dans le contexte de pénurie actuel, c’est d’autant plus scandaleux. Ce n’est pas une telle mesure qui va rendre le métier attractif. Ce décret doit être définitivement balayé, car il pourrait constituer un dangereux précédent. Si les enseignants nommés ne sont plus sûrs de leur emploi, les autres fonctionnaires ne resteront pas longtemps en sécurité dans une société où les services publics sont de plus en plus attaqués.

Soulager les profs qui doivent se déplacer en voiture 

La crise énergétique que nous vivons fait exploser les frais des automobilistes. Les mesures prises par le Gouvernement fédéral sont largement insuffisantes. Les dernières mesures annoncées ne permettent de gagner que 10 € sur un plein qui dépasse 100 euros. Or, de nombreux enseignants n’ont pas d’autre choix que de se déplacer en voiture. Ceux qui habitent ou travaillent dans les régions rurales, par exemple, mais aussi ceux qui font plusieurs écoles, parfois le même jour. C’est pourquoi nous avons lancé, avec le PTB, une pétition afin de limiter le prix du carburant à 1,4 euros le litre.

En attendant, le gouvernement de la Communauté Française ne peut pas abandonner ses employés. Il doit intervenir dans le remboursement des frais de déplacement. Actuellement, seuls les frais de transport en commun ou de vélo sont remboursés. Or, il n’est pas toujours possible pour le personnel enseignant de remplacer la voiture dans ses déplacements. Il faut donc une intervention rapide.

(1) Student-Teacher Achievement Ratio 1985/1989, University Tennessee.