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Que vous réserve le budget de la Vivaldi ? On vous dit tout

La semaine dernière, M. De Croo a prononcé son discours de politique générale présentant les grandes lignes de la politique du gouvernement Vivaldi pour les deux prochaines années.Il a commencé en citant l’ancien président des États-Unis Ronald Reagan : « A government’s first duty is to protect the people, not run their lives. » Le devoir premier du gouvernement, c'est de protéger les gens, pas de prendre leur vie en main. « C'est le défi que ce gouvernement s'est lancé : aider et protéger nos citoyens, nos indépendants et nos entreprises. Mais en tant que politiciens, nous nous devons également de rester modestes. En ces temps troublés, il n'y a pas de solution miracle. Le gouvernement peut atténuer le choc, mais je suis bien conscient que nous ne sommes pas en mesure de répondre à toutes les inquiétudes. » Pour la classe travailleuse, les solutions s'avèrent effectivement particulièrement modestes. Il ne reste pas grand-chose des innombrables promesses faites par les partis politiques ces dernières semaines. Elles se sont envolées.

Mardi 18 octobre 2022

Protéger les gens, cela signifie aujourd'hui, avant tout, donner à nos ménages et nos entreprises les armes pour faire face à la guerre énergétique. À cette fin, le gouvernement a choisi trois priorités. (...) Nous allons financer ce 'bazooka énergétique' en partie en écrémant les bénéfices excédentaires des producteurs d'énergie.

Ce n'est pas un chèque hiver de 196 euros qui va permettre aux ménages de passer l'hiver au chaud.

Alors qu'un ménage moyen paie aujourd'hui environ 5 000 euros de plus pour l'énergie qu'avant la crise, le gouvernement a décidé de distribuer un chèque hiver de 196 euros seulement pendant cinq mois. Au total, cela représente pour les ménages 980 euros de moins sur des factures annuelles d'un montant moyen de 6 800 euros. C'est totalement insuffisant pour absorber le choc de l'augmentation des prix de l'énergie. Le seul moyen de réellement protéger les ménages, les indépendants et les PME, c'est de ramener les prix de l'énergie à un niveau inférieur et de les y bloquer, comme le font d'ailleurs plusieurs autres pays.

Engie peut continuer à dormir sur ses deux oreilles.

Cela fait un an que le PTB insiste sur l'importance de s'en prendre aux surprofits. Au départ, les partis du gouvernement ont nié leur existence même. Cela a duré des mois comme ça. Le 10 septembre, le président du MR, Georges-Louis Bouchez affirmait encore dans une vidéo sur TikTok : « D'un point de vue juridique et économique, les surprofits n'existent pas ». Après cette phase de déni, le gouvernement a passé plusieurs mois à se retrancher derrière l'Europe ou des arguments juridiques. Mais sous la pression, l'impossible est devenu possible. Lors du conclave budgétaire, la ministre de l'Énergie Tinne Van der Straeten a proposé d'écrémer 4,7 milliards d'euros du secteur de l'énergie.

Le principe des surprofits est enfin reconnu. C'est une bonne chose. Vient maintenant la question de les écrémer. Et, à cet égard, l'annonce de la Vivaldi est bien moins ambitieuse que le montant annoncé par la ministre. Les multinationales de l'énergie vont conserver l'essentiel de leurs surprofits. Sur les 9 milliards d'euros de surprofits qu'Engie-Electrabel va empocher au cours de la période 2021-2024, seuls 2,2 milliards d'euros seront écrémés (en ce comprise la rente nucléaire d'un milliard qui existait déjà). Le gouvernement permet donc encore à Engie-Electrabel de s'enrichir de 6,8 milliards sur le dos des ménages, des petits indépendants et des PME.

Une baisse permanente de la TVA qui s'apparente à des vases communicants.

Les partis de la Vivaldi se vantent d'avoir fait passer la TVA sur le gaz et l'énergie de 21 à 6 %. Ainsi, après des années d'actions et une pétition qui a récolté plus de 300 000 signatures, l'un des principaux chevaux de bataille du PTB est enfin une réalité. Mais la situation est loin d'être parfaite. La TVA sur le mazout reste à 21 %. Et le gouvernement De Croo prévoit également une forte augmentation des accises lorsque les prix de l'énergie repartiront à la baisse. Cela montre qu'elle ne reconnaît toujours pas que l'énergie est un besoin fondamental, qui doit être taxé au même taux que les produits de base et pas un centime de plus.

Retirer le secteur de l'énergie des mains des multinationales.

Dans son discours, le Premier ministre De Croo a déclaré : « cela fait longtemps que le marché du gaz n'est plus un marché libre, mais une arme de guerre ». Cependant, la crise énergétique n'est pas le fruit d'une perturbation du marché. Elle est la conséquence directe du fonctionnement du marché. Depuis la libéralisation, les prix de l'énergie dépendent de spéculateurs occupés à jouer en bourse. Au moindre risque de pénurie, les marchés boursiers s'affolent et les prix explosent, ce qui permet aux multinationales de l'énergie d'empocher des surprofits insensés. La seule solution consiste à faire marche arrière sur la libéralisation et à faire à nouveau de l'énergie un secteur public. Comparons le secteur de l'énergie, libéralisé, à un secteur encore public tel que l'approvisionnement en eau. Cet été, avec la sécheresse, il y a eu une véritable pénurie d'eau. Des mesures drastiques ont été prises, notamment dans le secteur agricole, mais les factures d'eau n'ont pas explosé pour autant.

Découvrez ici le plan du PTB pour l'énergie : https://www.ptb.be/le_plan_du_ptb_pour_faire_baisser_les_prix_et_faire_payer_engie

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Main basse sur la sécurité sociale

De Croo :

Grâce au milliard que nous débloquons, nos PME et nos entreprises qui travaillent dur en ces temps difficiles vont pouvoir souffler un peu. Nous leur proposons une exonération des cotisations patronales sur les augmentations d'index pour les deux premiers trimestres de 2023 et un report pour les deux derniers trimestres.

Un saut d'index au niveau de la sécurité sociale.

La Vivaldi réduit les cotisations patronales sur les salaires bruts pour les deux premiers trimestres de 2023 de 25 % à 17,93 %, ce qui représente une baisse de 7,07 %. Les cotisations du deuxième trimestre pourront être échelonnées jusqu'en 2025. Les cotisations patronales financent la sécurité sociale. Elles constituent le salaire indirect de la classe travailleuse. La Vivaldi ne cesse de revenir sur l'« accessibilité financière » de nos pensions et de nos soins de santé mais, avec cette mesure, elle déleste les caisses de la sécurité sociale d'un milliard d'euros. C'est ni plus ni moins un qu’saut d'index au niveau de la sécurité sociale.

Cette réduction vient s'ajouter à la diminution des cotisations patronales de 33 % à 25 % déjà décidée par le gouvernement Michel dans le cadre de son taxshift. La Belgique est ainsi une championne de ce type de subventions salariales aux entreprises. Le Bureau du Plan a calculé que, d'ici 2027, la contribution des entreprises sous forme de cotisations sociales sera 16,7 milliards d'euros inférieure à ce qu'elles serait sans ces abattements généraux et spécifiques. Cela représente près de 13 % des dépenses de sécurité sociale prévues en 2027.

La Vivaldi se fait le laquais de la FEB, les sociaux-démocrates oublient leurs promesses.

Les dirigeants de la FEB et d'autres groupes proches de la fédération se penchent sur la question depuis juin. « Aujourd'hui, l'indexation automatique est plus source de troubles que d'apaisement. C'est une mesure qui pourrait mettre à mal notre tissu économique. Tout ce que nous demandons, c'est l'ouverture d'esprit nécessaire pour ajuster le système, ne serait-ce que temporairement. » C'était ce qu'ils voulaient et ils l'ont obtenu.

Une semaine avant le discours de politique générale, les sociaux-démocrates affirmaient encore tout le contraire lors de la séance de questions au gouvernement. “Pour les socialistes détricoter l’indexation des salaires, c’est non ! Défiscaliser l’indexation des salaires, c’est non !” déclare Lacroix ( PS). Depraetere (Vooruit) : « Pour les socialistes, c'est clair comme de l'eau de roche. [Toucher à l'index] est une vraie ligne rouge, pas une demi-ligne rouge, pas une ligne rouge temporaire, pas une ligne rouge en pointillés. Tant que Vooruit sera au gouvernement, il n'y aura pas de saut d'index ».

La réduction des cotisations patronales n'aide ni les indépendants ni les PME, mais constitue avant tout un cadeau aux grandes entreprises qui font du profit.

Le ministre Dermagne (PS) se montrait catégorique une semaine avant le discours de politique générale : tout « report des cotisations patronales » devrait être « ciblé » et « assorti de conditions ». Or, cette mesure n'est ni conditionnelle, ni ciblée et, dans la moitié des cas, le report sera dans les faits une suppression. Des entreprises comme Total, AB Inbev, Pfizer et même Engie, qui engrangent déjà des milliards de profits, vont ainsi recevoir plusieurs millions supplémentaires chacune.

Les PME et les petits indépendants, quant à eux, ne vont pas particulièrement y gagner, bien au contraire : en Belgique, 74 % des indépendants n'emploient pas de personnel. Le problème de l'écrasante majorité des entreprises, c'est l'explosion des prix de l'énergie, pas les salaires. Un blocage des prix leur aurait été d'une grande aide, à eux aussi.

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Toujours plus de flexibilité, de déréglementation et de chasse aux malades de longue durée

De Croo :

Le pacte pour l'emploi a été voté il y a peu dans ce Parlement. Nous le complétons avec un nouveau paquet destiné à faciliter le recrutement. Les étudiants seront autorisés à travailler davantage, jusqu'à 600 heures. Les flexijobs arrivent également dans l'agriculture, l'événementiel et la culture, les soins de santé et le sport. Les personnes qui touchent des allocations vont être incitées financièrement à aller travailler.

Le droit du travail piétiné avec l'élargissement des contrats de travail précaires.

Après le pacte pour l'emploi avec la journée de 10 heures et l'extension du travail de nuit, le gouvernement poursuit sur sa lancée. Jusqu'ici, les flexijobs étaient limités aux secteurs de l'horeca et du commerce de détail. M. De Croo ouvre aujourd'hui ce système à l'agriculture, à la culture, aux soins de santé et au sport, sous prétexte de « combler plus facilement les postes vacants ». Lorsque le gouvernement Michel a créé les flexijobs en 2015, Ecolo et le PS s'y étaient fermement opposés, Frédéric Daerden les jugeant « dangereux » et Georges Gilkinet (Ecolo) « problématique pour les droits des travailleurs ». En 2017, on comptait 26 000 travailleurs en flexijobs ; en 2022, ils seront 104 000. Avec ce nouvel élargissement, le nombre de travailleurs en flexijobs va exploser. Est-ce comme cela que M. De Croo compte protéger les citoyens et citoyennes contre la hausse des prix ? En leur permettant de prendre un flexijob pour payer leurs factures ?

Les flexi-jobs, c'est l'américanisation du marché du travail. Ce sont les pensionnés ou des travailleurs en 4/5e qui y ont recours pour arrondir leurs fins de mois. Ce système de travail ultra flexible propose des salaires au rabais et des horaires précaires. Ce système de travail ultra flexible propose des salaires au rabais et des horaires précaires. Les flexi-jobs sapent également le financement de la sécurité sociale et ne créent pas de nouveaux emplois. “Une grave violation du droit à la négociation collective, du droit à un travail décent ainsi que du droit à la protection sociale”, selon les syndicats.

Durcir la chasse aux malades de longue durée.

En poussant plus rapidement les malades de longue durée vers n'importe quel emploi, la Vivaldi entend économiser 67 millions d'euros supplémentaires sur les indemnités de maladie en 2023 et 2024. Cela s'ajoute aux économies déjà prévues de 161,4 millions d'euros (2023) et de 243,1 millions d'euros (2024). La Vivaldi mise plus que jamais sur les trajectoires de retour au travail. Conner Rousseau ne dit pas le contraire : « Les personnes qui ne veulent pas [travailler] vont se faire botter le derrière à un moment donné ». C'est pourtant le travail qui a rendu ces gens malades. Un coup de pression supplémentaire de la part du gouvernement, sous peine de sanctions, ne va en rien aider les malades à long terme. Au lieu de s'attaquer aux causes, la Vivaldi les nourrit encore davantage via le pacte pour l'emploi et l'élargissement des flexijobs. Pour le PTB, « mieux vaut prévenir que guérir » : ramener l'âge de la retraite à 65 ans, renforcer l'inspection du travail, réduire les mesures de flexibilité, tester la semaine de 30 heures et reconnaître le burn-out en tant que maladie professionnelle.

La réduction du crédit-temps aggrave la crise dans le secteur de l'accueil des enfants.

La Vivaldi a décidé d'économiser 17 millions d'euros sur le dos des parents qui travaillent et tentent de concilier leur vie professionnelle et la prise en charge de leurs enfants ou de leurs proches. Cette réduction du crédit-temps vient s'ajouter à la crise dans le secteur de l'accueil des enfants. En Flandre, des crèches sont actuellement fermées en raison d'un manque de personnel, dû à des années de coupes budgétaires dans le secteur. Pour les ménages qui travaillent, et en particulier les parents isolés, les services d'accueil des enfants sont vitaux. Mais maintenant, le gouvernement fédéral va encore compliquer la vie de ces parents en réduisant la durée du crédit-temps. Jusqu'à présent, les parents pouvaient rester à la maison pour s'occuper de chacun de leurs enfants jusqu'à l'âge de huit ans. Désormais, ce sera jusque cinq ans. Et ce crédit-temps durera aussi moins longtemps : 48 mois au lieu de 51. Conséquence : l'un des parents qui travaille devra prendre un temps partiel pour pouvoir s'occuper des enfants comme il se doit. En réalité, ce sera généralement la femme. La réduction du crédit-temps constitue donc un pas en arrière en matière d'égalité entre hommes et femmes.

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Les épaules les plus fortes ne portent pas les charges les plus lourdes

On ne fait pas contribuer les plus riches.

Au 1er Mai 2022, cinq des sept partis de la Vivaldi (PS, Vooruit, Ecolo, Groen, CD&V) se prononcent en faveur d’une taxation des plus riches. Et le 7 octobre, juste avant le conclave budgétaire du gouvernement, le président du PS, Paul Magnette, déclare sur les antennes de la RTBF qu’une « une contribution de crise sur tous les hauts revenus serait vraiment bienvenue » et qu’il faut aussi « augmenter les prélèvements sur la fortune. » Des fuites dans la presse feront également état d’un relèvement du taux de la taxe sur les comptes-titres.

Or, le gouvernement ne va rien chercher chez les grandes fortunes. Pourtant, en Belgique, le 1 % le plus riche de la population belge possède autant que les 74 % les moins riches de la population (74%). Ce 1 % le plus riche possède une fortune de 662 milliards €, c’est-à-dire plus que le PIB, tout ce que la Belgique produit annuellement. Chaque 1 % d’impôt qu’on appliquerait sur le patrimoine de ce 1 % de riches rapporterait 6,62 milliards !

La taxe sur les comptes-titres ne touche pas les plus fortunés de ces riches – comme les familles milliardaires de Spoelberch (AB Inbev), Janssen (UCB), Colruyt (groupe Colruyt), etc. – puisqu’elles ne détiennent pas leur immense patrimoine sur des comptes-titres. Pourtant, même cette taxe placebo, le gouvernement a refusé de la revoir à la hausse, comme évoqué à un moment. Par contre, les grandes sociétés de ces hyper-riches vont profiter pleinement du cadeau d’un milliard d’euros que le gouvernement leur offre sous forme d’une réduction des cotisations sociales dites patronales (mais qui sont en réalité du salaire indirect des travailleurs, voir plus haut).

Les mesures visant les entreprises sont des pétards mouillés.

Le Parti socialiste se glorifie d’avoir arraché des mesures faisant payer les entreprises, mais si on les scanne, on constate qu’il s’agit plutôt de pétards mouillés.

• La suppression des intérêts notionnels : en réalité, ils ont déjà été supprimés pour l’essentiel lors de la réforme de l’impôt des sociétés de 2017. La preuve : le tableau budgétaire prévoit un montant de 40 millions pour 2023, alors que dans le passé, ils ont coûté jusqu’à 6 milliards. (Initialement, la déduction s’appliquait sur l’ensemble des fonds propres des sociétés, mais depuis la réforme, elle s’applique seulement sur hausse de fonds propres, c’est-à-dire 20 fois moins en moyenne).

• La révision de la taxe bancaire : elle sera taxable à 80 % alors qu’elle était fiscalement déductible jusqu’ici. On aurait pourtant attendu une mesure à hauteur des gigantesques bénéfices du secteur : le gouvernement va chercher 111 millions € en 2023 sur les banques et les compagnies d’assurance, mais rien que les quatre principales banques du pays ont réalisé 6,5 milliards € de bénéfices en 2021. Prenons le cas de BNP Paribas Fortis. La mesure du gouvernement va lui coûter 40 millions €, alors que la banque a réalisé un bénéfice de 2,3 milliards € en 2021. La mesure représente donc… 1,7 % de son bénéfice.

• La taxe minimale sur les multinationales : ce n’est en rien une nouvelle puisque le gouvernement l’avait déjà décidée et intégrée au budget pluriannuel auparavant. Et la Belgique ne fait que suivre une initiative internationale. De plus, les multinationales pourront continuer à profiter des niches fiscales comme la déduction des plus-values sur actions. On continuera à avoir des multinationales qui payent moins d’impôts que leur concierge.

Des accises sur le carburant qui diminuent... pour ensuite remonter.

Le gouvernement prolonge les mesures relatives aux accises et à la TVA sur les produits énergétiques, censées aidées les ménages face aux fortes hausses de prix. Mais ces mesures sont parfois aberrantes.

Prenons la baisses des accises sur l’essence. Il avait déjà fallu cinq mois au gouvernement pour introduire en mars 2022 cette baisse qui allait être caduque cinq jours plus tard, la petite baisse étant totalement mangée par la hausse des prix. Mais le plus fou, ce sont les modalités mises en place.

Primo, le gouvernement n’a baissé les accises que de 14,5 cents par litre, pour les mettre à 45,56 cents, alors que le minimum imposé par la législation européenne est fixé à 35,9 cents.

Secundo, le gouvernement a introduit le système dit du cliquet positif : lorsque le carburant passe sous 1,70 € par litre, le montant des accises remonte automatiquement. Mais sans prévoir l’inverse : un cliquet négatif réduisant les accises quand le prix augmente.

Suivons ainsi l’évolution réelle du prix de l’essence.
• Le 10 septembre 2022, comme le prix est passé sous 1,70 €, les accises sur l’essence sont remontées de 3,99 cents par litre (TVA comprise).
• Mais quand le prix est remonté à 1,721 € du litre le 14 septembre, puis à 1,744 € du litre le 23 septembre, les accises n’ont pas été diminuées.
• Pire : à partir du 28 septembre, le prix a diminué légèrement et les accises ont encore augmenté de 1,30 cent par litre (TVA comprise) alors que le prix n’était même pas repassé sous la barre de 1,70 €/litre.
• Idem le 07/10/2022, les accises sur l'essence ont encore augmenté de 1,20 cents par litre (TVA comprise), alors que le prix n’était même pas passé sous la barre de 1,70 €/litre.
• Finalement, la réduction initiale d’accises de 17,5 cents par litre (14,5 cents hors TVA) a fondu et, au 7 octobre , elle ne s’élevait plus qu’à 11,01 cents par litre.

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Des coupes budgétaires dans les secteurs du chemin de fer, des soins de santé, de la fonction publique et de la police

De Croo :

Notre assurance maladie doit tenir comme une digue. Même si le coronavirus est derrière nous, nous continuerons à investir dans notre personnel soignant et dans nos établissements de soins. Dans de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail, dans la formation de nouveaux travailleurs et dans l'attractivité des métiers. Parce que les soins de santé sont aussi un métier en pénurie, à l'heure actuelle. Ce gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour trouver suffisamment de gens prêts à aider le secteur.


De Croo :

Nous investissons aussi dans le rail. Avec des gares remises au goût du jour et des trains plus confortables. Pour que le voyage en train soit une réelle alternative.

Pour le personnel soignant, après les applaudissements pendant la pandémie, retour à l'austérité.

La Vivaldi ampute le budget des soins de santé de 320 millions d'euros. Et pourtant, dès son entrée en fonction, le gouvernement a clamé haut et fort que le moment était venu d'investir dans les soins de santé. Son accord de coalition a gravé dans le marbre la hausse de la norme de croissance à 2,5 %. Les gouvernements successifs, avec Di Rupo et De Block, avaient grignoté cette norme de croissance. Après une brève période où le personnel soignant et les patients ont eu un semblant de perspectives, la Vivaldi ramène maintenant la norme de croissance à 2 %. Tous les beaux discours sur l'investissement dans le personnel soignant, l'amélioration des salaires et des conditions de travail et la réduction des factures des patients ? Envolés. La norme de croissance est calculée sur la base des besoins en soins de santé, du vieillissement de la population et de l'augmentation des maladies chroniques. Même avant la crise du coronavirus, le Bureau du Plan a calculé qu'une norme de croissance de 2,2 % était nécessaire.

Lors de son discours au parlement, le Premier ministre De Croo a affirmé que « notre assurance maladie devait tenir comme une digue en ce moment ». Sur le terrain, dans le secteur des soins de santé, la réalité est que cette digue s'effondre. 25 000 postes d'infirmiers sont vacants dans notre pays. Une infirmière sur quatre souhaite quitter le secteur. Le gouvernement veut s'attaquer à la pénurie de personnel dans le secteur des soins de santé en l'ouvrant aux flexijobs et en faisant appel à des étudiants. Ce n'est pas en accroissant encore la flexibilité et en favorisant les contrats bon marché que nous allons sauver notre secteur des soins de santé. Pour le PTB, la revalorisation de notre personnel soignant doit être une priorité. Cette priorité doit se traduire par une revalorisation des salaires, une compensation correcte des horaires irréguliers, une reconnaissance du métier en tant que métier pénible et en doublant le fonds Blouses blanches afin qu'il puisse y avoir plus de personnel par lit.

En revanche, ce sur quoi le gouvernement peut épargner, il ne le fait pas afin de ne pas nuire aux intérêts de Big Pharma. Le dernier rapport de l’INAMI sur le budget consacré aux médicaments montre qu'en 7 ans, les dépenses ont augmenté de 40 % pour atteindre 5,5 milliards d'euros. La part des contrats secrets (contrats que le ministre conclut avec Big Pharma pour des médicaments innovants et coûteux) a également augmenté pour atteindre 35 % du budget en 2020. Cependant, l'accord de coalition prévoit d'examiner « le contrôle du budget des médicaments et la responsabilité budgétaire du secteur » . La mise en pratique chez Vandenbroucke : il permet à Big Pharma de piller la sécurité sociale par le biais des contrats secrets. Au lieu d’épargner à ce niveau, il coupe dans la norme de croissance.

Le rail n'est pas le grand gagnant de ce conclave budgétaire.

Le 5 octobre, jour de la grève du personnel des chemins de fer, Gilkinet (Ecolo), le ministre de la Mobilité, a déclaré que c’était le « money time pour le train » - 400 millions d'euros par an - , mais une semaine plus tard, les trois quarts de cet argent s’étaient volatilisés. La Vivaldi a décidé d'injecter des fonds supplémentaires dans les chemins de fer, avec seulement 116 millions d'euros en 2023 et 84 millions en 2024. Le discours de Gilkinet ? Le rail est « le grand gagnant du conclave budgétaire » . La SNCB n’est plus capable d’exploiter le réseau actuel. Selon la SNCB et Infrabel, au moins 3,4 milliards d’euros sont nécessaires en 10 ans uniquement pour exploiter le réseau actuel. Et encore, il ne s’agirait que d’une simple compensation pour les économies réalisées par la Suédoise du gouvernement Michel.

Selon sa Vision du rail 2040, Gilkinet souhaite presque doubler la part de marché des passagers et des marchandises d'ici 2040. Le rail doit devenir la « colonne vertébrale de notre mobilité ». On en est loin. Le bilan de Gilkinet depuis son entrée en fonction : 10 % de passagers en moins qu'avant sa prise de fonction, plus de 30 000 trains supprimés en 2022 en raison d’un manque de personnel, 700 km de voies menacées de fermeture en raison de leur mauvais état, une augmentation du prix des billets de 10 % en février, 90 000 jours de récupération dont le personnel de la SNCB ne peut pas profiter. Gilkinet prétend apporter des solutions pour les chemins de fer, mais elles semblent apparemment toutes prévues pour la prochaine législature.

Verlinden et De Sutter ne tiennent pas leur parole.

L'augmentation de salaire promise aux policiers et aux fonctionnaires fédéraux ne se concrétisera pas, ceux-ci recevront un chèque-repas. En 2022, les ministres Petra de Sutter (Groen) et Annelies Verlinden (CD&V) ainsi que les syndicats de fonctionnaires et de policiers ont trouvé des accords pour la revalorisation des salaires dans ces deux secteurs. Ces deux accords ont été bafoués par le gouvernement.

La revalorisation salariale prévue de 5% en moyenne pour les policiers, applicable à partir de janvier, et déjà jugée insuffisante par beaucoup, ne sera pas attribuée mais échelonnée sur plusieurs années. Les 65.000 fonctionnaires (entre autre agents pénitentiaires, le personnel d’accueil et le personnel logistique) n’auront finalement que des chèques-repas, et seulement en 2024, au lieu d’une augmentation de salaire d’une valeur d’au moins 200 euros brut par mois. De Sutter avait même promis 7% pour les niveau C, pour les gardiens, cela veut dire 500€ net / an en plus. Elle a aussi promis d'augmenter la prime de fin d'année pour arriver à un vrai 13e mois.

En juin dernier, De Sutter déclarait encore : « Les fonctionnaires n’ont pas reçu une seule augmentation de salaire supérieure à l’indice au cours des 20 dernières années. Il est donc normal que leur rémunération augmente »… Face à l’inflation, la Vivaldi laisse tomber ses fonctionnaires et ses policiers. C’est une grave rupture d’accord.

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L’intérêt du Premier ministre pour le climat est uniquement pour la forme

De Croo:

Au travers du plan de relance européen, nous engageons la lutte contre les changements climatiques en réalisant près d'un milliard et demi d'investissements dans notre pays l'an prochain, des investissements largement au service des objectifs climatiques. (…) La crise climatique nous rappelle également qu'il est dans notre intérêt de dépasser nos frontières. C'est pourquoi nous soutenons les pays les plus vulnérables. Ils sont les premières victimes du réchauffement climatique. (…) Nous sommes la première génération à ressentir les effets de la crise climatique, mais aussi la dernière génération capable de la contenir.

Malgré l'urgence, aucun nouvel investissement fédéral pour le climat. 

Malgré les propos du Premier ministre, qui affirme être conscient de l'urgence climatique, aucun nouvel investissement fédéral n’est prévu l'année prochaine concernant le climat. Seuls les investissements déjà prévus dans le cadre du plan de relance ont été reconfirmés. Les 1,5 milliard d'euros qui seront investis par le gouvernement fédéral l'année prochaine sont issus du plan de relance européen, et la moitié seulement sera consacrée à des projets liés au climat. Pendant ce temps, la grande majorité des mesures de la Feuille de route fédérale sur le climat 2021-2030 attendent toujours un budget pour être mises en œuvre. Sachant que 10 milliards d'euros d'investissements climatiques supplémentaires par an seront nécessaires pour rendre la Belgique climatiquement neutre d'ici 2050, et que ni les régions ni le secteur privé ne débloqueront ce montant, le bilan des investissements climatiques de ce gouvernement fédéral semble bien maigre.  

La Belgique se rend une fois de plus les mains vides au sommet des Nations unies sur le climat. 

La COP27 est également baptisée « COP des promesses non tenues » , car l'Occident a abandonné une grande partie de sa politique climatique après le début de la guerre en Ukraine. L'incapacité de la Belgique à tenir ses promesses en matière de climat ne constitue toutefois pas une première. Le fait que notre pays se rende à un sommet sur le climat les mains vides parce qu'en interne, les gouvernements fédéral et régionaux ne parviennent pas à s'entendre, est presque devenu une tradition annuelle. Sans surprise, la Belgique n'a pas aligné son objectif climatique national sur celui visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, alors qu'il a été convenu à Glasgow que chaque pays devait s’y tenir. Il n'est pas non plus question d’augmenter la contribution de la Belgique au financement international en faveur du climat, alors que l'objectif mondial n'a pas été atteint pendant trois années consécutives en raison de la négligence coupable de pays riches comme la Belgique. La Belgique continue à ne contribuer qu'à un quart de sa juste part environ, et la majorité de cette contribution provient du greenwashing du budget consacré au développement.  

La politique climatique fédérale est une coquille vide. 

Pour contribuer au renforcement de l'objectif climatique européen pour 2030, qui souhaite passer de 40 à 55 % de réduction des émissions par rapport à 1990, la ministre fédérale du Climat a élaboré la « Feuille de route fédérale sur le climat » . L’expression « feuille de route » semble toutefois un peu exagérée, car il ne s'agit que d'un inventaire des mesures prévues par les différents membres du gouvernement qui, de près ou de loin, pourraient contribuer à la réalisation des objectifs climatiques. Il s'agit de tout sauf d'un plan ambitieux et chiffré permettant d’atteindre les réductions d'émissions nécessaires. L'efficacité des mesures visant à réduire les émissions de CO2 a à peine été calculée. La plupart des mesures ne sont pas entièrement budgétisées et on ne leur a attribué aucun budget. De nombreuses mesures qui devraient déjà être mises en œuvre ne le sont pas encore en raison d’un manque de personnel et de moyens. La ministre du Climat, Zakia Khattabi, a affirmé que cette feuille de route mettrait fin aux approximations dans la politique climatique. En réalité, c'est tout le contraire.

Walk for your Future.

Ce n'est pas la politique climatique pour laquelle des milliers de jeunes sont descendus dans la rue ces dernières années. Ils exigent une véritable politique climatique qui garantisse leur avenir. Ce n’est pas pour rien que cette année, la grande marche pour le climat a été baptisée « Walk for your Future » . Le PTB sera à leurs côtés dans la rue le 23 octobre. Nous voulons une révolution climatique sociale, qui s’attaque aux principaux pollueurs et qui garantisse à chacun l'accès à une énergie verte, bon marché et publique.

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La feuille de vigne des salaires ministériels et de la dotation

L'austérité politique ne se limite pas à prélever un pourcentage sur les salaires excessifs des ministres.

C’est au nom de l'« austérité politique » que De Croo souhaite que les ministres réduisent leur salaire de 8 %. Plus concrètement, cela signifie que les quatre dernières indexations seront supprimées. Il attend une initiative similaire de la part des parlementaires. Sur un salaire ministériel de 250 489 euros brut par an, cela revient à 20 039 euros. Il s’agit donc d’une économie de 456 000 euros en 2023. L'austérité politique ne se limite pas à réduire de quelques pourcents les salaires exorbitants des ministres et des députés. Les politiques ne ressentent pas la crise avec des salaires plusieurs fois supérieurs au revenu moyen. M. De Croo figure parmi les dix chefs de gouvernement les mieux payés au monde. Les ministres vivent dans une bulle, contrairement à de nombreux ménages et PME qui ne parviennent plus à payer leurs factures. Si les salaires des parlementaires étaient plus proches d'un revenu moyen, les politiques auraient pris des mesures plus tôt contre les factures d’énergie élevées.

Un gel des dotations des partis : quand les restrictions budgétaires vous concernent, c’est moins facile.

La deuxième mesure adoptée par la Vivaldi au nom de l'austérité politique est le gel des dotations des partis. Faire des économies sur le dos d’autrui ne pose pas de problème au gouvernement, mais quand il est lui-même concerné par des restrictions budgétaires, c’est une tout autre histoire. Soudain, on ne peut pas aller plus loin que le gel. La Belgique est championne d’Europe en termes de financement des partis politiques. Les partis obtiennent quatre fois plus par voix qu'aux Pays-Bas et deux fois plus qu'en Allemagne. L'année dernière, les partis ont empoché plus de 75 millions d'euros de fonds publics. Leur actif total, quant à lui, atteint 156,8 millions d'euros, un montant record.

Le système de financement des partis politiques est problématique à de nombreux égards, mais l’importance du montant alloué constitue le problème le plus urgent. Une seule et unique mesure impérative s'impose ici : une réduction immédiate de moitié.

Nous devons réduire de moitié la dotation, non seulement au niveau fédéral, mais également au niveau des régions, des communautés et des provinces. Cette réduction doit aussi s’appliquer aux subventions accordées aux groupes politiques dans tous ces parlements. Cela ne nécessite plus de longs débats et de consultations entre tous les parlements. Cela peut facilement être voté au parlement fédéral. Le PTB a d’ailleurs déposé une proposition de loi à cet égard : https://www.dekamer.be/FLWB/PDF/55/1828/55K1828001.pdf.

En outre, les coupes doivent également porter sur d'autres privilèges accordés à la caste politique, comme les indemnités de départ, les prestations de pension, les abonnements gratuits à la SNCB pour les anciens députés, les frais de représentation, les allocations de logement, les généreux remboursements de frais, etc. Le Sénat peut également être supprimé.

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Il faut arrêter la guerre et mettre un terme à l’escalade

De Croo :

Le temps de la naïveté est révolu. Le 25 février, au lendemain de l'invasion de l'Ukraine par les Russes, le conseil des ministres a décidé d’augmenter de façon croissante le budget de la Défense, qui constituera 1,54 % PIB en 2030, soit une augmentation de 75 % par rapport à il y a cinq ans. Il devrait passer à 2 % d’ici 2035. Le gouvernement augmente également la capacité de déploiement de la Défense, avec un milliard d'euros supplémentaires pour la période 22-24. (...) Nos efforts ne renforcent pas uniquement la contribution de la Belgique auprès de l'OTAN et de la capacité militaire européenne. Ils devraient aussi davantage profiter à notre propre industrie de la défense.

De Croo adopte un langage de guerre au lieu d'un discours de paix.

La guerre en Ukraine constituait presque le leitmotiv du discours sur l'état de l'Union du Premier ministre De Croo. Le mot « guerre » y apparaît à 19 reprises. Le mot « paix » pas une seule fois. Pour M. De Croo, l'invasion russe en Ukraine constitue la cause de tout ce qui ne va pas en Belgique et dans le monde, de l'inflation à l'explosion des factures d’énergie en passant par la crise alimentaire mondiale et la transition énergétique qui s’éternise. Il est donc étrange qu'à aucun moment le premier ministre n'ait parlé d'efforts diplomatiques pour mettre fin à cette guerre, ou de la désescalade de la violence. En effet : si l'inflation et les prix de l'énergie augmentaient déjà avant la guerre et n'ont pas été causés par celle-ci, la guerre - et les sanctions européennes contre la Russie - rendent la gestion de toutes ces crises bien plus délicate. Mettre fin à ce conflit le plus rapidement possible doit donc être une priorité, non seulement pour le peuple ukrainien, qui en est directement affecté, mais aussi pour la classe travailleuse européenne, qui paie - littéralement - la facture, et pour les populations de régions du Sud pour lesquelles la hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie est synonyme de famine.

Il faut investir dans la paix, pas dans la guerre et dans ceux qui en profitent.

« Le temps de la naïveté est révolu » , dit De Croo. La vraie naïveté consiste à poursuivre l’escalade de la guerre. C'est ce que fait ce gouvernement. La Défense est le seul département où l'argent afflue comme jamais auparavant. La Vivaldi a confirmé d’énormes investissements dans la Défense : un total d’environ 11 milliards supplémentaires sera investi dans la Défense d'ici 2030, ce qui portera le budget de la Défense à 1,54 % du PIB. Leur objectif sera ensuite de passer à 2 % du PIB d'ici 2035. Groen, qui était fortement opposé à l'augmentation du budget de l'armée, a dû reconsidérer sa position.
Ensemble, les quatre principaux pays de l’OTAN consacrent plus de 900 milliards de dollars par an à leur défense, contre 62 milliards pour la Russie. Ce n’est donc pas une question de budget de Défense. Une logique d'escalade purement militaire n'est pas une solution à cette guerre et encore moins aux nombreuses crises qui affectent le monde et notre pays.

Pendant ce temps, les ménages se voient offrir des chèques de 196 euros, on procède à des coupes dans le budget des soins de santé et aucun argent supplémentaire n’est consacré à la lutte contre le réchauffement climatique. Partout, la guerre accroît les inégalités : un petit groupe d'actionnaires de multinationales - producteurs d'armes, géants de l'énergie, monopoles de l’alimentation - amassent des fortunes. Davantage de dépenses en matière de défense, cela veut aussi dire davantage de gaz à effet de serre. L'industrie de l'armement est responsable de plus d'émissions que les secteurs aérien et maritime réunis. À elle seule, l'armée des États-Unis émet plus qu'un pays comme l'Espagne. Sans parler de l'énorme coup porté à la lutte contre le réchauffement climatique, alors que l'Allemagne et d'autres pays se tournent à nouveau vers le charbon pour remplacer le gaz russe. Le boycott européen du gaz et du pétrole russes profite, quant à lui, aux producteurs de gaz de schiste étasuniens, à la compagnie pétrolière d'État saoudienne Aramco et à Israël, qui vient de signer un nouveau contrat de fourniture de gaz à l'Europe. Ces pays n’ont pas à rougir face à la Russie en termes de crimes de guerre et de violations des droits humains.

Pour un monde sûr et prospère, nous devons investir dans la solidarité internationale, et non dans les capacités militaires. Pour résoudre la crise climatique, nous avons besoin de coopération, pas d'hostilité. Nous devons sortir de la spirale de la violence, abandonner la logique de bloc héritée de la guerre froide et concevoir une nouvelle architecture de sécurité dans laquelle la sécurité et la prospérité d'un pays ne se font pas au détriment de celles d'un autre. Nous n’avons pas besoin d’une alliance militaire, mais d’une structure de sécurité collective. Au lieu d'investir 11 milliards en matériel militaire, la Belgique pourrait ouvrir la voie et adopter une doctrine de désarmement et de coopération.

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