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Quatre propositions pour avancer vers la gratuité scolaire

La rentrée scolaire a eu lieu il y a une semaine. Entre pertes de revenu à cause du coronavirus et coût des fournitures scolaires : de plus en plus de familles ont du mal à joindre les deux bouts. Pour le PTB, la gratuité scolaire est un droit et doit devenir une priorité, pas seulement dans les paroles, mais dans les actes.

Lundi 7 septembre 2020

La rentrée scolaire a eu lieu il y a une semaine. Entre pertes de revenu à cause du coronavirus et coût des fournitures scolaires : de plus en plus de familles ont du mal à joindre les deux bouts. Pour le PTB, la gratuité scolaire est un droit et doit devenir une priorité, pas seulement dans les paroles, mais dans les actes.

L’école n’est pas vraiment gratuite

À chaque rentrée scolaire se pose la question de la facture pour les familles. Selon l'étude de la Ligue des familles, cette année, la rentrée peut coûter jusqu'à plus de 400 euros par enfant dans le secondaire, par exemple. De nombreuses familles ont des difficultés à payer ces frais. Certaines s’endettent, d’autres rognent sur les budgets nourriture et chauffage.

C’est encore plus dur pour les familles frappées par les conséquences sociales de la crise du coronavirus. Une famille sur deux avec enfants peine à s’en sortir.
Cette situation est inacceptable. Pour le PTB, la gratuité scolaire est essentielle. C’est la garantie d'un accès à tous à un enseignement de qualité. Apprendre ne devrait pas être conditionné par une charge financière.

La gratuité scolaire est d'ailleurs un droit fondamental inscrit dans la Convention internationale des Droits de l'Enfant, que la Belgique a signée en 1992. L'accès gratuit à l'enseignement est aussi garanti par la Constitution belge. Pourtant, dans les faits, l’école n’est pas entièrement gratuite. Certaines écoles se servent même du coûteux voyage scolaire de fin de rhéto pour sélectionner et barrer l'accès aux familles ayant moins de moyens.

La gratuité scolaire : une priorité politique

Le PTB a quatre propositions pour avancer vers la gratuité scolaire : kit de rentrée scolaire gratuit ; fourniture des masques ; suppression de la taxe tartine et interdiction de l’envoi d’huissiers pour dettes scolaires.

1. Un kit de rentrée pour tous les élèves de l’enseignement obligatoire

La veille de la rentrée, le PTB Bruxelles a organisé une récolte et une distribution de kits scolaires pour 60 enfants. Une maman expliquait : « J’ai été licenciée de chez Swissport. Avec quatre enfants et mon mari qui ne travaille qu'à mi-temps, on est dans une situation difficile. Je n'ai pas encore reçu le chômage. »

Une autre maman déclarait : « Mon mari travaille chez Compass, pour les repas au Parlement européen. Mais 500 personnes vont être licenciées, comme chez Sodexo. Il attend un mail pour savoir s'il sera parmi les licenciés ou non. »

« On doit acheter des produits de marque, de la colle Pritt, des crayons couleur Staedtler, des marqueurs Bic, disait un père de famille. Mais ces marques sont très chères ! »

C’est une revendication tout à fait réalisable. Dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles, le PTB a mené, en 2018, une campagne en faveur du kit de rentrée gratuit. La campagne a été un succès et, aujourd’hui, les classes reçoivent le matériel nécessaire aux apprentissages.

Pour toutes les années, les écoles devraient pouvoir fournir aux élèves le matériel de base pour apprendre : cahiers, fardes, matériel d'écriture. Le kit de rentrée existe maintenant pour la 1ère et la 2ème années maternelles. Il sera prolongé jusqu'à la 3ème maternelle, mais rien n'est prévu pour la suite. Actuellement, certaines écoles le prennent en charge, d’autres pas.

Nous pensons que l'ensemble des élèves y a droit, comme cela se fait dans les pays nordiques, où chaque élève reçoit tout le matériel nécessaire pour étudier, manuels scolaires compris. Un kit de rentrée permettrait de donner le même départ à tous : un pas en avant vers la gratuité, mais aussi vers l'égalité. C'est aussi faire tomber le poids financier des épaules des familles pour qu'elles puissent se concentrer sur les apprentissages.

Le confinement a mis en lumière la fracture numérique. De très nombreux élèves n’ont pas pu suivre le travail scolaire. Selon une enquête de la FAPEO (Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel), plus d’un jeune sur deux ne dispose pas d’un ordinateur personnel. Cela les a empêchés d’avoir accès aux travaux, aux vidéoconférences, aux contacts avec enseignants et autres élèves, et cela a agrandi les inégalités ! Le PTB n’est pas resté les bras croisés. Les groupes PTB Enseignement de Bruxelles, Anvers et Charleroi ont organisé une collecte, rassemblé et reconditionné chacun une vingtaine d’ordinateurs. Ils ont été livrés à des associations afin qu'ils soient offerts à des jeunes dans le besoin.

2. En cette année particulière, les masques doivent faire partie du kit de rentrée

Le port du masque en secondaire, c'était une des conditions pour revenir à l'école. Il est imposé par les autorités et doit donc être fourni par les autorités. Si l'on opte pour des masques en tissu (en vente dans le commerce à 5 euros la pièce), il s'agit d'une dépense de 50 euros par semaine et par membre de la famille. En effet, il est recommandé de le changer toutes les quatre heures. Selon le même calcul (deux masques par jour), les masques jetables coûtent, eux, 360 euros par personne et par année ! Assia, éducatrice dans une maison de jeunes nous raconte : « Certains parents viennent nous demander de les dépanner en masques. Ils ont parfois trois enfants, tous en secondaire. C'est une dépense impossible à prendre en charge pour certaines familles. »

Suite à une question du PTB, la ministre de l’Enseignement Caroline Désir (PS) a déclaré qu’aucun nouveau masque ne sera fourni. Alors que toutes les classes vont reprendre le chemin de l’école (et pas seulement deux à trois années comme fin mai).

Cette dépense alourdit encore la facture de la rentrée pour les familles et également pour les membres du personnel (équipes éducatives, et personnel administratif et technique). Des masques réutilisables doivent être fournis à tous les élèves et enseignants.

3. Supprimer la taxe tartine et les frais de garderie

Nous nous battons aussi pour la suppression de la taxe tartine. Elle consiste à faire payer les enfants pour pouvoir manger leurs propres tartines à l'école. Dans l'ensemble de la Communauté française, c'est 20 % des enfants qui sont concernés par une taxe tartine allant de 40 centimes à 2,50 euros par jour ! Et à Bruxelles, la moitié des enfants est concernée.

Cette taxe doit être supprimée. Le temps de midi fait partie de la journée scolaire et doit être pris en charge par la collectivité.

4. Interdire l’envoi d’huissiers pour dettes scolaires

Pour récupérer une dette scolaire de 4 euros due par une mère de famille, la majorité communale PS-Ecolo de La Louvière a envoyé, l’année dernière, un huissier de justice, faisant grimper la facture à 611 euros. C'est un exemple de conséquence injuste et malsaine de la non-gratuité scolaire.

Nous refusons l’envoi d’huissiers de justice dans les familles qui n’arrivent pas à payer les frais de garderie et de repas scolaire de leurs enfants. Nous voulons que des assistants sociaux soient envoyés à la place. C'est par le dialogue et la médiation que l'on résout les problèmes, pas par les menaces et l'augmentation des dettes.

La gratuité doit devenir une priorité dans les actes

Le gouvernement doit faire de la gratuité une priorité dans les actes, pas seulement dans les paroles. C’est un élément très important pour diminuer les inégalités qui existent dans les écoles. Le gouvernement dit avoir pris des mesures pour limiter les coûts, notamment pour les maternelles, mais on voit dans l'étude de la Ligue des familles que même cela n'est pas respecté. Si la ministre Désir (PS) laisse faire, elle accepte dans les faits que certaines écoles pratiquent une forme de sélection sociale en réservant l’accès aux enfants des familles qui savent payer la note. C’est inacceptable. Tous les enfants doivent pouvoir apprendre dans des bonnes conditions. Et pour cela, des mesures fortes sont nécessaires.