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Résolution de l'Arizona sur la Palestine : « Beaucoup de mots pour ne rien faire »

Le texte final de la résolution tant débattue sur la Palestine n’est pas encore disponible, mais d’après la version qui est actuellement en circulation, une chose est évidente : ce texte use d’une multitude de mots pour annoncer une stagnation totale.

Mercredi 14 mai 2025

La résolution rate surtout sa cible en dépeignant un univers parallèle où il n’y a ni occupant ni peuple opprimé ; où aucun agresseur ne rase méthodiquement des quartiers et villes entiers de la bande de Gaza tout en assassinant froidement des travailleurs humanitaires ; où aucun appareil militaire gigantesque ne force consciemment un peuple entier à fuir, ne le parque sur un minuscule territoire et ne prive des civils innocents de nourriture et de médicaments. Pourtant, Israël a été condamné d’innombrables fois et n’a jamais respecté plus d’une centaine de résolutions des Nations Unies traitant de l’occupation.

Il est révélateur, par exemple, que la résolution de la majorité cite une mesure spécifique issue de l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) du 18 juillet 2024, mais refuse de mentionner l’objet réel de cet arrêt. L’organe judiciaire suprême de l’ONU y statue que l’occupation israélienne des territoires palestiniens viole le droit international, qu’Israël doit y mettre fin, retirer tous les colons, et prendre des mesures pour réparer les dommages causés.

Aujourd’hui, nous assistons quotidiennement aux pires attrocités dans ce qui est le premier génocide diffusé en direct. Quelqu’un doit tout de même être responsable des 52 000 victimes palestiniennes? Quelqu’un a bien rompu le cessez-le-feu le 18 mars ? Les partis majoritaires semblent ignorer jusqu’à l’existence des « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ». Le mot « génocide » ne ressort pas de leur plume, sauf lorsqu’il figure dans le titre d’un document auquel ils doivent se référer.

Le résultat de ce parti pris, c’est que la résolution s’épuise en mots pour surtout... ne rien décider. Oui, on promet de « s’inscrire dans une initiative diplomatique pour reconnaître l’État palestinien », mais on y ajoute aussitôt suffisamment de conditions pour repousser le processus aux calendes grecques. Ils promettent de faire des choses qui relèvent simplement de l’évidence, comme soutenir la Cour pénale internationale et exécuter ses mandats d’arrêt. Il ne manquerait plus que ça. On répète de vieux engagements sur le contrôle douanier des exportations d’armes, et malgré leur inefficacité prouvée dans la pratique, aucune initiative supplémentaire n'est prise.

Pire, les partis au pouvoir parviennent même à imputer la faute principalement aux Palestiniens. La résolution devient ainsi un exercice de culpabilisation des victimes et d’ingérence néocoloniale. Ils veulent déterminer ce qu’est une bonne gouvernance du côté palestinien, sans émettre une seule critique à l’encontre du régime israélien d’apartheid corrompu. Ils estiment que l’Autorité palestinienne doit désarmer et poursuivre certains groupes, sans demander la même chose pour les colons israéliens armés. Au final, plus d’exigences sont imposées aux Palestiniens qu’à Israël. C’est le monde à l’envers.

Il n'y a aucun sentiment d’urgence. Il y a déjà eu au moins 52 000 morts, mais en 5 000 mots, il n'y a aucune mesure concrète pour réellement mettre fin au génocide et à la souffrance du peuple palestinien. Israël dépend du soutien militaire américain et de ses relations économiques privilégiées avec l’Europe pour maintenir son agression. Un embargo total sur les armes et une rupture radicale avec l’économie israélienne, voilà des mesures que nous pouvons prendre dès maintenant. Elles bénéficient d’un large soutien populaire, pour lesquelles il n’est pas nécessaire d’attendre. Et surtout... elles auraient un impact réel sur le terrain.