Réforme du statut des parlementaires de l’Arizona : un pas en avant mais la plupart des privilèges restent intacts
« Au début du mois d'avril, nous avons révélé avec le PTB que les ministres et les députés continuaient à bénéficier d'une foule de privilèges en matière de retraite. Aujourd'hui, les partis de l'Arizona ont annoncé une révision du statut parlementaire et des pensions. Sous la pression, les choses bougent et c'est une bonne chose, mais il faut dire la vérité : contrairement au commun des mortels, les politiciens continueront à vivre dans une bulle », affirme Sofie Merckx, cheffe de groupe PTB à la Chambre.
Ce qui ne changera pas en effet, c'est la rémunération des députés. « L'indemnité parlementaire s'élève actuellement à près de 9 000 euros bruts par mois. L'indemnité de frais non imposée de 2 650 euros mensuels ne sera pas non plus touchée. Ce sont des frais qui ne doivent pas être déclarés ni justifiés », poursuit Sofie Merckx.
Par ailleurs, une série d’autres privilèges restent intacts. « Le système d'indemnités de sortie des parlementaires est maintenu. Les politiciens pourront continuer à recevoir jusqu'à 125 000 euros après un mandat. Qu'ils retrouvent ou non un emploi, précise Sofie Merckx. Quel travailleur ordinaire peut profiter d’un tel privilège ? Pour nous, il n'y a qu'une seule solution : donner aux parlementaires un statut normal de salarié. Après leur mandat, ils pourront alors faire appel à une allocation de chômage si cela s’avère nécessaire. »
Les députés et ministres entrés en fonction avant 2014 et 2019 peuvent encore prendre leur retraite à 60 et 62 ans. « Aujourd'hui même, Hervé Jamar (ancien député et ministre MR) a annoncé qu'il partait en prépension à 60 ans et qu'il recevrait 2 900 euros. D'ici deux ans, il prendra peut-être effectivement sa pension et ce montant passera alors à 4 500 euros », poursuit Sofie Merckx.
Les politiciens perçoivent également 75 % de leur salaire de référence comme montant maximal de la pension, contre 60 % pour les salariés de ce pays. « Après seulement 12 ans au parlement, un politicien constitue ainsi une pension équivalente à celle d’un travailleur ordinaire », explique Sofie Merckx.
« Ce qui est sur la table aujourd'hui sert à l’Arizona pour faire passer la pilule des mesures antisociales à la population. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Avec les syndicats et le mouvement social, nous poursuivrons la lutte. Contre les privilèges des politiciens et pour une pension décente pour tous les travailleurs et les travailleuses de notre pays », conclut Sofie Merckx.