Pendant que le MR et les Engagés organisent le vol de nos pensions, les élus wallons continuent à s'accorder des privilèges de pension
Ce mercredi, le Parlement wallon vote une modification du règlement relatif au régime de pension de ses députés. Malgré quelques concessions faites sous la pression du PTB, le texte adopté, qui s’inspire largement de la réforme prise cet été au niveau fédéral, conserve un régime de faveur pour les élus.
« Alors que les travailleuses et travailleurs de tout le pays luttent depuis un an contre le vol de leurs pensions orchestré par le gouvernement fédéral, soutenu par le MR et les Engagés, les députés wallons continuent de s’accorder des privilèges inacceptables, » dénonce le député de gauche.
« Avec cette réforme, » explique Germain Mugemangango, « les élus wallons bénéficieront encore de montants très généreux, pouvant aller jusqu’à 7.100 € bruts par mois pour une carrière complète. La nouvelle formule de calcul, basée sur le salaire moyen des dix dernières années (et même des cinq dernières années pour les députés nés avant le 1er janvier 1962), signifie que, pour les députés wallons, 10 à 12 ans de mandat suffiront encore pour atteindre la pension moyenne d’un travailleur salarié. De plus, les indemnités de fin de mandat continueront d’être assimilées à 100% pour l’âge et le montant de la pension, alors que les périodes de chômage des travailleurs, elles, sont assimilées de manière bien moins favorable. Enfin, certains députés ayant siégé avant 2019 pourront même accéder à une partie de leur pension dès 62 ans. »
« Sous la pression du PTB, qui avait notamment révélé les suppléments de pensions illégaux versés aux anciens députés fédéraux, plusieurs avancées sont néanmoins actées. Le plafond Wijninckx s’appliquera aussi aux pensions étrangères, la pension parlementaire ne sera plus calculée sur le dernier salaire et le pécule de vacances, qui auparavant était versé à tous les députés, sera aligné sur le régime des pensions publiques ordinaires, qui le rend inaccessible aux pensions les plus élevées. Mais ne nous trompons pas : ce régime reste un régime de faveur, » souligne le député de gauche.
« On ne peut pas, d’un côté, demander aux travailleurs de travailler plus longtemps pour moins de pension, et de l’autre, maintenir pour les politiciens des règles taillées sur mesure. Nous continuerons le combat. D’une part, pour que les caisses de pension spéciales des parlementaires soient abolies et que la gestion des pensions des représentants politiques revienne au SPF Pensions. Et, d’autre part, pour protéger le droit des travailleuses et travailleurs au repos et à la liberté à la fin de leur vie. », conclut Germain Mugemangango.