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Pacte de Stabilité : le PTB demande au ministre Van Peteghem de bloquer l’accord

Ce mercredi 20 décembre a lieu une réunion extraordinaire des ministres des Finances européens. À l’agenda : les nouvelles règles budgétaires de l’Union européenne. Hier, la France et l’Allemagne se sont mis d’accord in extremis sur une proposition. Le PTB veut que le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem, s’oppose à l’accord. « La proposition actuellement sur la table entraînera des coupes dramatiques dans les services publics et empêchera les investissements publics dont nous avons besoin », dénonce le député européen du PTB, Marc Botenga.

Mercredi 20 décembre 2023

Marc Botenga

« Aujourd’hui, les ministres des Finances veulent décider, en dehors de tout débat politique large dans la société, d'un carcan austéritaire pour les politiques économiques et budgétaires dans tous les pays de l'Union Européenne. Ils veulent priver les gens de toute alternative à la politique néolibérale européenne avant même les élections de juin 2024, dénonce Marc Botenga. C'est inacceptable et antidémocratique. Nous ne pouvons pas accepter qu’on cadenasse toute politique pour les années à venir. »

Les règles budgétaires européennes étaient suspendues depuis la pandémie de Covid-19. Les nouvelles règles pourraient imposer des coupes jusqu’à 5 milliards par an à la Belgique.

Le PTB exige que le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), bloque le retour des règles budgétaires. Selon le parti de gauche, le résultat des négociations aura des implications majeures sur les investissements sociaux, les services publics et l'indexation salariale. « Ces trois domaines politiques sont concrètement en ligne de mire des ‘recommandations’ faites à la Belgique par les institutions européennes. Accepter ce nouveau cadre signifie cautionner des attaques contre les acquis sociaux des travailleurs. »

Marc Botenga s’interroge aussi sur le mandat avec lequel le ministre participe aux négociations : « Est-ce que les partis socialistes et verts présents au sein du gouvernement belge ont cautionné ce retour à l’austérité ? »

Le PTB est d’autant plus critique qu’un critère additionnel sur la réduction des dépenses publiques ferait son apparition, en plus de la réduction de la dette et du déficit public. « Là où, avec l’ancien Pacte, un pays pouvait, au moins en théorie, essayer de respecter les critères en augmentant ses rentrées, l’introduction d’un critère de réduction nette des dépenses publiques imposerait des coupes sèches », observe Botenga.

Les ministres européens risquent ainsi de répéter les recettes antisociales qui ont plongé l'Union européenne dans la stagnation économique les quinze dernières années : « Nous avons tous constaté lors de la pandémie de Covid-19 à quel point l’austérité a détruit nos hôpitaux. Aujourd’hui, on nous parle de transition climatique, mais on coupe dans les investissements dans les chemins de fer, qui devraient être la colonne vertébrale d'une autre mobilité. »

Les nouvelles règles s’annoncent donc plus strictes que les anciennes, avec une application et des sanctions automatiques, constate le PTB. Les pays avec une dette publique importante, comme la Belgique, la France ou l’Italie, seraient en effet poussés à réduire leur déficit bien en dessous des 3 % prévus par les critères de Maastricht. Des coupes budgétaires seraient concentrées sur une période de 4 à 7 ans afin de garantir un équilibre budgétaire pour la décennie à venir.

Les ministres européens devraient en outre inclure une réduction chiffrée linéaire de la dette publique. La Commission européenne avait abandonné l’idée afin de permettre une plus grande flexibilité. Mais, sur demande du gouvernement allemand, la nouvelle proposition sur la table inclurait quand même un pourcentage annuel fixe. « C’est un coup de vis supplémentaire limitant les investissements publics pourtant nécessaires afin, par exemple, d’atteindre les objectifs climatiques, comme l'ont relevé les syndicats européens », considère Botenga.

Par ailleurs, si l’indexation automatique des salaires est en ligne de mire des institutions européennes, des exceptions pour les dépenses militaires seraient en revanche prévues. « Les choix des défenseurs de ce pacte sont donc clairs : les travailleurs et travailleuses doivent se serrer la ceinture, pendant que les multinationales de l’armement continuent à engranger des surprofits indécents. »

Et de conclure : « Les dirigeants européens n’ont manifestement pas entendu l’appel des milliers de travailleurs et travailleuses qui ont défilé dans les rues de Bruxelles le 12 décembre dernier. Nous allons continuer à soutenir leur combat dans la rue et à relayer leurs revendications dans les parlements, contre l’austérité et pour des investissements sociaux et écologiques. »