Norme Otan : « Entre les paroles et les actes des partis de l'Arizona, il y a un fossé aussi grand que le Grand Canyon »
Vendredi, le conseil des ministres fédéral a donné son feu vert à une augmentation des dépenses militaires jusqu’à atteindre la norme Otan de 5 %. Et ce, malgré les propos enflammés tenus dans la presse par plusieurs présidents de parti et figures de proue du gouvernement Arizona à l’encontre de cette même norme. Peter Mertens, secrétaire général du PTB et député fédéral, interpellera demain matin le gouvernement à ce sujet à la Chambre.
« Entre leurs paroles et leurs actes, il y a un fossé aussi large que le Grand Canyon. Conner Rousseau qualifiait les 5 % de “ridicules”, Sammy Mahdi (cd&v) de “dingues”, et Georges-Louis Bouchez (MR) parlait d’ “hystérie collective”. Mais voilà qu’on apprend maintenant qu’ils avaient déjà donné leur accord au sein du gouvernement », déclare Peter Mertens.
« L’argument de certains selon lequel c’est l’Otan qui décide et que la Belgique n’a rien à dire ne tient pas, explique le député. La norme Otan n’est pas une obligation légale. Les États membres conservent leur souveraineté en matière de politique de sécurité et de défense. Le gouvernement peut donc s’opposer à une norme plus élevée. Surtout s’il la qualifie lui-même de dingue, ridicule et fruit d’une hystérie collective. Jeudi, notre résolution contre une augmentation de la norme Otan sera soumise au vote. Nous donnons aux autres partis l’occasion d’agir conformément à leurs paroles. »
Demain, mardi, le Premier ministre Bart De Wever (N-VA), le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot (Les Engagés) et le ministre de la Défense Theo Francken (N-VA) fourniront des explications au parlement. « Il est temps pour les autres partis de montrer leur vrai visage. Vooruit, le cd&v et le MR répéteront-ils leurs déclarations percutantes ou admettront-ils qu’il ne s’agissait que d’un spectacle ? », conclut Peter Mertens, qui participera au débat en commission. « Car ce qu’ils décident aura des conséquences très lourdes. 24 milliards d’euros de plus pour les dépenses militaires sur cinq, huit ou dix ans, ce serait une déclaration de guerre à notre sécurité sociale. Theo Francken est clair : c’est là qu’il veut aller chercher les milliards supplémentaires. Une hausse des dépenses militaires ne rendra pas notre monde plus sûr, bien au contraire. »