La demande du Délégué général aux droits de l’enfant pour le refinancement de l’aide à la jeunesse mérite mieux que le mépris du gouvernement
« L’aide à la jeunesse mérite d’être refinancée », voilà le propos du nouveau Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE), Solaÿman Laqdim, qui présentait son premier rapport d’activité annuel. Cela a provoqué l’agacement de la ministre qui l’a accusé de tenir des propos inexacts « qui pourraient décrédibiliser son institution ».
« La manière dont la ministre s’est permis de traiter le nouveau DGDE est tout à fait inappropriée. Le rapport que M. Laqdim nous a présenté correspond parfaitement à la réalité qui nous a été décrite durant cette année par le secteur de l’aide à la jeunesse qui s’est mobilisé à de nombreuses reprises pour exiger des renforts afin de pouvoir accueillir les enfants dignement », déplore Alice Bernard, cheffe de groupe pour le PTB au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Aujourd’hui, le secteur de l’aide à la jeunesse est en proie à de grandes souffrances. Un refinancement a eu lieu et des embauches sont prévues, c’est vrai. Cependant, sur le terrain la situation reste pour le moment sensiblement la même. Les agents sont toujours débordés, les demandes de prises en charge toujours plus nombreuses que ce que le secteur peut absorber et les places d’hébergement créées compensent à peine celles qui ont dû fermer leurs portes » explique la députée du PTB.
« Selon le DGDE, si l’on veut répondre aux besoins basiques du secteur et à politiques inchangées, il faudrait porter le budget du secteur à 1 milliard d’euros. Or le budget est aujourd’hui de 370 millions d’euros et le refinancement opéré dans le budget 2024 est de l’ordre d’une vingtaine de millions d’euros. Si la ministre souhaite, comme elle l’a indiqué au DGDE, “ne pas trouver dans son prochain rapport le fait que l’aide à la jeunesse doit être refinancée”, elle devrait alors commencer par se rendre compte de l’insuffisance de l’action de son gouvernement et plaider pour un véritable refinancement de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de débloquer les moyens de pouvoir réellement soutenir et aider les jeunes en difficulté », conclut Alice Bernard.