« Il faut d’urgence plus de moyens pour lutter contre la pénurie de places et de personnel dans le secteur de la petite enfance »
Mardi 18 juillet, le PTB interpellait la ministre de l’Enfance, Bénédicte Linard au sujet de la crise du secteur de la petite enfance en Communauté française, à la suite de quoi le parti de gauche a déposé une motion qui sera soumise au vote dans la séance plénière de ce jour.
« Dans certaines crèches, il y a des listes d’attente de 18 mois. C’est complètement surréaliste, les parents doivent alors chercher une crèche avant même que la maman soit enceinte pour espérer avoir une place lorsque l’enfant aura 3 mois. Les parents sont angoissés, ils font parfois des demandes d’inscription dans plus de 20 crèches différentes sans réussir à trouver une place. Une directrice nous expliquait devoir refuser 800 demandes par an. À Seraing, dans ma région, c’est moins d’un enfant sur cinq qui aura une place d’accueil en crèche », explique Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au Parlement de la Communauté française.
Une situation qui génère du stress auprès des parents au cours d’une période qui est déjà suffisamment compliquée. La situation pénalise davantage les femmes qui sont majoritairement celles qui restent à la maison pour garder les enfants dans le cas où les parents ne trouvent pas de place en crèche. Pour Alice Bernard, au vu de l’importance du secteur, il faut agir immédiatement et avec force.
Le PTB pointe deux revendications qui permettraient au secteur d’assurer correctement ce service nécessaire : « Nous soumettons au vote de la séance plénière de ce jour une motion qui relaie la demande des organisations syndicales et patronales de mettre en place un organe incluant les différents gouvernements concernés afin de trouver des solutions financières structurelles. La Communauté française ne peut plus se cacher derrière ses problèmes de financement, le manque de places est un problème structurel qui touche énormément de familles. »
Pour le PTB, une augmentation du nombre de places ne sera pas possible sans une revalorisation des métiers de la petite enfance, notamment en augmentant la norme d’encadrement pour tous les milieux d’accueil à 1,5 équivalent temps plein pour 7 enfants. « Le gouvernement s’était engagé à mettre en place cette mesure, mais il a finalement décidé de renvoyer la balle à la législature suivante, faute de budget. Renforcer le personnel est cependant absolument indispensable pour améliorer les conditions de travail dans le secteur et donc lutter contre la pénurie de puéricultrices et d'accueillantes. C’est aussi la meilleure manière d’assurer un accueil de qualité pour les tout-petits. La surcharge de travail actuelle dans les milieux d’accueil est intenable », renchérit la députée. Qui conclut : « Les enfants sont notre avenir. Il faut tout faire pour leur assurer une place d’accueil dans un environnement épanouissant, il en va de l’avenir de la société. Le PTB continuera de se battre dans ce sens. »