Gouvernement wallon MR-Engagés : un ajustement qui confirme une politique antisociale et inefficace
« Le gouvernement wallon prétend nous présenter un ajustement budgétaire qui ne serait que technique, mais c’est faux » affirme Germain Mugemangango, chef de groupe PTB à propos de l'ajustement budgétaire qui sera discuté cette semaine au Parlement Wallon. « C’est un ajustement qui fait des choix politiques désastreux pour la population. »
Un gouvernement qui abandonne les communes
Le PTB s'inquiète par exemple pour les communes. « Il n’y a rien dans cet ajustement qui vient soutenir les communes, qui sont pourtant de plus en plus en difficulté, souligne Germain Mugemangango. Une étude de l'Iweps démontre que plusieurs communes wallonnes n'ont même plus la capacité de garantir l'accès à des droits aussi fondamentaux que le droit à une alimentation suffisante, le droit au logement ou même le droit à l'énergie et à l'eau. C’est dramatique. Et face à ça, la réponse du gouvernement wallon c’est de toujours mettre plus de pression sur les communes pour qu’elles fassent des économies. Le résultat, ce sont des communes qui augmentent des taxes, qui augmentent les impôts communaux et le précompte immobilier, qui suppriment des services ou qui les rendent payants. Le résultat, ce sont des citoyens qui vont payer toujours plus de taxes alors que le gouvernement wallon MR-Engagés prétendait justement ne pas imposer de nouvelles taxes. Et ce sera encore bien pire lorsque les 55 000 chômeurs wallons seront exclus et viendront, pour partie, frapper à la porte des CPAS. »
Un gouvernement qui met en danger la santé des gens
Le député de gauche s’inquiète aussi simplement pour la santé des gens : « Dans certaines communes, les gens ne peuvent même plus manger leurs œufs ou les légumes du jardin de peur d’être empoisonnés. Et face à ça, la passivité du ministre wallon de la santé Yves Coppieters (Engagés) et de son gouvernement est incompréhensible. Qu’est-ce qu’on attend pour mettre en place des mesures pour soutenir les personnes dont la santé serait affectée par ces substances dangereuses, les PFAS ? Qu’est-ce qu’on attend pour imposer une norme contraignante sur les quatre PFAS les plus dangereux et prendre des mesures pour interdire l’utilisation de ces substances dangereuses pour la santé ? Face à cette urgence, on ne voit aucune nouvelle mesure mise en place pour protéger les gens. Ils attendent quoi ? »
En matière de santé, d’autres mesures choquent le député : « En effet, ce gouvernement retire 26 millions d’euros à l’Aviq1, définance le fond qui soutient la construction de places en maisons de repos et ne prévoit aucun montant supplémentaire pour le secteur du non-marchand alors que des accords sont en cours de négociation. Ce gouvernement économise donc sur notre santé et sur notre bien-être. »
Un gouvernement qui détruit les emplois
« Une autre illusion qui éclate comme un ballon de baudruche est celle de croire que ce gouvernement veut mettre les gens au travail, poursuit Germain Mugemangango. Le leitmotiv de ce gouvernement qui prétend vouloir augmenter le taux d’emploi est contredit par les faits. D’abord face à la série de mauvaises nouvelles concernant des pertes d’emplois ou des risques de licenciements (Cora, Audi, Univecells, Thalès…), le ministre Pierre-Yves Jeholet (MR) est d’une inaction saisissante. Ensuite ce gouvernement a lui-même décidé de menacer des milliers d’emplois en retirant son soutien aux emplois locaux ou associatifs qui sont pourtant indispensables. Ce gouvernement pourrait utiliser les millions d’euros de subsides publics distribués aux multinationales pour garantir le maintien ou la création d’emploi en les conditionnant, mais ne le fait pas et leur donne cet argent sans retour pour les citoyens. Et pour couronner le tout, ce gouvernement s’attaque aux structures comme le Forem, les CISP2ou les MIRE3dont la mission est précisément de rapprocher les publics les plus difficiles d’une perspective d’emploi. Ce n’est pas le gouvernement de l’emploi, c’est celui du job précaire. »
Un gouvernement qui maintient ses propres privilèges
Enfin, Germain Mugemangango critique ce qu’il nomme « le deux poids, deux mesures » en faisant référence aux avantages dont bénéficie la classe politique wallonne. « Ce gouvernement trouve normal de demander à tout le monde de se serrer la ceinture alors que ministres et députés continuent à mener la belle vie. Aucune mesure n’est prise pour diminuer les rémunérations à 7000 euros par mois pour les députés ou à 11 000 euros par mois pour les ministres. Les indemnités de départ qui peuvent aller jusqu’à frôler les 300 000 euros sont maintenues. Les ministres qui ne sont même plus ministre bénéficient de collaborateurs payés par les fonds de la Région wallonne. Comme au fédéral, les ministres wallons bénéficient, en plus de leur salaire, d’allocations de logement et de confortables frais de représentation qu’ils ne doivent même pas justifier. Les cabinets nous coûtent 28 millions d’euros et les pensions des députés et des ministres à 4000 euros par mois ou 5000 euros par mois sont toujours aussi élevées alors que les pensions des travailleurs sont attaquées de toute part. Donc pendant que les gens souffrent, les politiciens font bombance. C’est réellement indécent. »
1 Agence pour une vie de qualité.
2 Centre d’insertion socio-professionnelle.
3 Mission régionale pour l’emploi.