Faire payer davantage les patients pour combler le déficit budgétaire ? Le PTB tire la sonnette d'alarme et propose une alternative
« Faire payer plus cher les soins aux patients ? Non seulement cela va à l'encontre d'une promesse électorale des Engagés, mais cela risque aussi de nuire davantage à notre système de santé que de lui être bénéfique. Pourquoi le gouvernement ne s'en prend-il pas à Big Pharma ? », réagit Sofie Merckx, cheffe de groupe PTB et médecin, à la proposition d'augmenter le ticket modérateur pour les médicaments et les consultations chez le médecin généraliste. Le PTB demande au gouvernement de se pencher sur les prix exorbitants des médicaments plutôt que sur les patients.
« Aujourd'hui, les Belges paient déjà en moyenne beaucoup plus de leur poche pour les soins de santé que nos pays voisins », explique Sofie Merckx. « En 2024, 1 Wallon sur 2 déclare avoir reporté des soins. Les experts recommandent donc de rendre les soins de santé plus accessibles, et non l'inverse : ce que le gouvernement s’apprête pourtant à faire. »
Augmenter le ticket modérateur sur les médicaments ou chez le médecin généraliste est en outre contre-productif selon la députée du PTB : « Les personnes qui ont besoin de médicaments pour réduire leur taux de cholestérol risquent de moins prendre ces comprimés, ce qui peut entraîner une augmentation du nombre de crises cardiaques. Et à long terme, l'accessibilité des soins de première ligne est tout aussi importante pour maîtriser les coûts des soins de deuxième ligne. C'est ce que démontrent les recherches scientifiques. »
Alors que des voix s’élèvent au sein de l’Arizona pour envoyer la facture au patient, ils ne disent mot sur le véritable responsable du dépassement du budget des médicaments : les profits de BigFarma. « Des études ont montré que ce sont les hausses de prix des nouveaux traitements contre le cancer et des immunothérapies qui pèsent le plus lourdement sur le budget, poursuit Sofie Merckx. Mais cela semble un tabou pour le gouvernement. »
Le PTB propose une alternative concrète : s'attaquer aux prix des médicaments plutôt qu'aux patients. « Nous pouvons fixer les prix des médicaments sur la base de critères objectifs et d'un taux de profit raisonnable, conclut Sofie Merckx. Selon la mutuelle, cela permettrait d'économiser 1 milliard d'euros par an sans toucher les patients. Mais cela demande du courage politique : l'Arizona osera-t-il s'attaquer aux géants pharmaceutiques ? Ou va-t-il pénaliser les patients ? La promesse de ne pas faire d'économies sur les soins de santé semble de plus en plus lointaine. »
