Delhaize : le PTB dépose sa proposition de loi pour interdire le travail étudiant lors de grève
« La direction de Delhaize a tout fait pour briser le mouvement de grève, en vain. Elle a embauché des étudiants pour remplacer les travailleurs grévistes et s’assurer que les magasins restent ouverts. Nous déposons notre proposition de loi pour interdire cette pratique et garantir le droit à l’action collective », explique la députée fédérale Nadia Moscufo.
Depuis cinq mois, les travailleuses et travailleurs de Delhaize se battent et ne lâchent rien face à une direction arrogante qui veut franchiser ses 128 magasins. Un combat que les organisations syndicales mènent aux côtés des travailleurs et qui reçoit un large soutien : il y a les clients, mais également des organisations d’étudiants (Fédération des étudiant.e.s francophones,...), des artistes, des universitaires...
« La direction ne s’attendait pas à une telle réaction et sort son lot de pratiques plus détestables les unes que les autres. Elle a envoyé les huissiers et la police sur les piquets, fouillé les représentants syndicaux avant les réunions, embauché des vigiles devant les magasins, remplacé les grévistes par des étudiants… Nous n’acceptons pas ces méthodes et déposons une proposition de loi pour renforcer le droit des travailleurs à s’opposer à l’arrogance de ces grandes multinationales. »
La loi prévoit déjà l’interdiction d’employer des travailleurs intérimaires durant des mouvements de grève. Selon la députée du parti de gauche, qui a été elle-même syndicaliste pendant 21 ans chez Aldi, cette interdiction est nécessaire, mais largement insuffisante si l’on veut s’assurer que le droit de grève ne soit pas contourné.
« Lorsque l’emploi, les conditions de travail, les salaires ou la représentation syndicale sont menacés, les travailleurs doivent pouvoir faire mal au portefeuille de la multinationale Delhaize pour se faire entendre. Nous proposons dès lors de soutenir la demande des syndicats et des associations d’étudiants et d’étendre l’interdiction prévue pour le travail intérimaire au travail étudiant. Une mesure importante pour les travailleurs en lutte aujourd’hui, mais également pour les travailleurs et les combats de demain. »