Affaire Reynders : Les banques donnent des réponses insuffisantes au parlement
L’audition des banques belges dans le cadre de la loi anti-blanchiment se sont poursuivies en Commission Finances à la Chambre : la banque ING – au centre de l’Affaire Reynders – était très attendue. Mais leurs réponses, ainsi que celles des autres banques, ont plus que déçu Sofie Merckx, cheffe de groupe du PTB à la Chambre, qui s’est exclamée : « Vous pensez vraiment vous en sortir avec ces non-réponses ? »
« Au fil des auditions, on a compris à quel point le cas Reynders aurait dû être facilement détecté et signalé aux autorités, souligne Sofie Merckx. Mais au lieu de reconnaître cette évidence et d'admettre que cette affaire n’aurait jamais dû se produire, ING continue à se justifier avec des généralités. Par exemple, ils affirment qu' “il ne faut pas regarder au passé avec les lunettes d'aujourd'hui”. Mais avant 2017, il y avait déjà une loi anti-blanchiment en Belgique et cette loi prévoyait des dispositions qui obligent les banques à surveiller spécifiquement l’utilisation du cash et les transactions qui ne correspondent pas au profil du client. »
Pour rappel, Reynders aurait effectué des dépôts en espèces auprès de la banque ING pour un total de 700 000 euros pendant la période 2008-2018 : selon la presse, c’est à ce moment que la banque ING aurait interrogé l’ancien ministre MR sur ces versements. Suite à cet épisode, M. Reynders a interrompu les versements en espèces et a commencé à acheter des tickets de la Loterie Nationale en masse. Élément crucial dans l’affaire : ING aurait signalé ces transactions aux autorités uniquement en 2023.
Pendant les auditions, toutes les banques ont aussi rappelé que « dans la lutte contre le blanchiment, il y a toujours un élément de jugement humain ». Selon Sofie Merckx, cette affirmation, au lieu de dédouaner les banques de leur responsabilité, aggrave la situation : « Ceci veut donc dire que pendant 10 ans, les responsables de la banque ING ont jugé conforme que M. Reynders dépose 700 000 euros en cash auprès de leur établissement : c’est complètement lunaire ! »
« Aucune clarté n’a été faite à la suite de ces auditions : nous allons donc déposer une résolution demandant une commission d’enquête parlementaire, conclut Sofie Merckx. Nous exigeons des réponses précises sur l’origine du cash que M. Reynders a déposé, sur les liens entre M. Reynders et ING et sur le rôle de celle-ci dans les pratiques de M. Reynders. »