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Pacte migratoire : la position du PTB

Le Pacte de l'Onu sur les migrations n'est pas un Pacte « frontières ouvertes ». Il réaffirme des droits déjà existants et ouvre timidement des pistes pour répondre aux questions des migrations, comme le fait d'agir sur les causes qui poussent des gens à quitter leur pays. Alors pourquoi une telle campagne contre de la part de la N-VA et du Vlaams Belang ? Manipuler le contenu de ce Pacte permet d'amener leur agenda du « diviser pour régner ».

Vendredi 7 décembre 2018

Tous les autres partis traditionnels, y compris la N-VA et le Vlaams Belang, ont voté pour bombarder la Libye

Le Pacte ouvre au moins le débat sur les causes des migrations

Aucun pays au monde n'a à devoir supporter seul une crise migratoire

Des enfants sont à nouveau mis en centre fermé malgré le traumatisme que cela crée

Le Pacte ne crée aucun nouveau droit pour les migrants. Par contre, il réaffirme les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

La campagne mensongère contre le Pacte vise à faire encore plus pression sur les droits humains élémentaires qu'il rappelle

Quelques questions sur le pacte

L'affirmation de l'extrême-droite que le Pacte menacerait la souveraineté des Etats et signifierait l’ouverture des frontières est-elle exacte ?

Rien n'est moins vrai. Le Pacte, par ailleurs, non-contraignant, « réaffirme le droit souverain des Etats de définir leurs politiques migratoires nationales » et a par exemple pour objectif de « renforcer l’action transnationale face au trafic de migrants », « gérer les frontières de manière intégrée, sûre et coordonnée » et de « coopérer en vue de faciliter le retour et la réadmission des migrants ».

Que dit le Pacte sur le fait de s'attaquer aux causes des migrations ?

« Nous nous engageons à créer des conditions politiques politiques, économiques, sociales et environnementales permettant aux individus de vivre dans leur propre pays sans violence, de manière productive et dans des conditions viables, et de réaliser leurs aspirations personnelles, en veillant à ce que poussés par le désespoir et la dégradation de leur situation, ils ne cherchent pas à aller faire leur vie ailleurs en recourant à la migration irrégulière », affirme le Pacte de l’ONU.

Que dit le Pacte sur la nécessaire coopération ?

« Le présent Pacte mondial établit un cadre de coopération juridiquement non contraignant […]. Il favorise la coopération internationale en matière de migration entre tous les acteurs compétents, sachant qu’aucun Etat ne peut gérer seul la question des migrations, et respecte la souveraineté des Etats et les obligations que leur fait le droit international. »

S’attaquer aux causes des migrations doit être une priorité

En 2011, tous les autres partis traditionnels, y compris la N-VA et le Vlaams Belang d'ailleurs, votaient en faveur des bombardements en Libye. Le PTB était le seul parti à s'y opposer. Le résultat on le connaît : ce pays, qui était l'un des pays les plus développé d'Afrique et qui accueillait d'ailleurs des milliers de réfugiés de ce continent, a sombré. Il est encore aujourd'hui ravagé par la guerre et partagé entre bandes armées rivales et différentes autorités autoproclamées du pays.

Trois ans plus tard, ces mêmes partis envoyaient nos F-16 bombarder en Irak. Theo Francken (N-VA) et Filip Dewinter (VB) fanfaronnaient. Les interventions militaires occidentales dans le Moyen Orient n'ont pourtant amené que du chaos et envoyé des millions de gens sur les routes de l'exil. Le PTB était à nouveau seul à dénoncer ces bombardements.

Pour le PTB, il ne peut y avoir de solution aux crises migratoires que si nous nous attaquons aux causes : les guerres menées par la Belgique et ses alliés, les traités de commerce en faveur des multinationales européennes qui détruisent l’économie locale en Afrique, le réchauffement climatique dont les multinationales occidentales sont les principales responsables.

S'attaquer aux causes est pourtant le grand tabou du débat politique sur les migrations. Tabou que ni la N-VA ni le VB ne veulent lever car cela remettrait en question leur participation aux guerres de l'OTAN, leur manque d'ambition pour faire face au dérèglement climatique ...

Or, le Pacte ouvre au moins le débat sur les causes des migrations et sur ce qu'il faut entreprendre pour que les gens puissent vivre dignement dans leur propre pays et ne pas être poussé à le quitter.

Il n'y a pas de solution sans coopération

Aucun pays au monde n'a à devoir supporter seul une crise migratoire suite à un conflit ou à une catastrophe naturelle. C'est pourtant le cas actuellement. Le Liban, par exemple, doit accueillir avec ses 6 millions d'habitants 1,5 million de réfugiés syriens.

Faire face au défi des migrations ne pourra être résolu que par une véritable coopération internationale. Le PTB est en faveur de l’organisation d’une conférence internationale annuelle sur les migrants, sous l’égide de l’ONU, combinant les réponses d’urgence, la répartition des migrants lors de conflits ou de catastrophe, le soutien aux pays d’accueil, la préparation du retour des réfugiés et l’anticipation des réfugiés climatiques des décennies à venir.

Ce besoin de coopération internationale est rappelé par le Pacte, même s'il est formulé de manière insuffisante, puisqu'il est immédiatement précisé que le cadre de cette coopération sera non contraignant.

Défendre les droits des uns pour éviter qu'on restreigne les droits de tous

Il y a également un bilan à faire des politiques menées ces dernières années : des migrants se retrouvent privés de droits élémentaires comme celui d'avoir accès à des soins de santé de base. Ils sont contraints de dormir dans la rue et d'accepter n'importe quel boulot sous-payé au noir pour survivre. Les droits des migrants sont attaqués de partout par les partis de droite, en particulier la N-VA et le Vlaams Belang. Des enfants sont à nouveau mis en centre fermé malgré le traumatisme que cela crée. Alors que, chaque année, des milliers de réfugiés meurent noyés en Méditerranée, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken s’oppose aux missions de sauvetage en Méditerranée.

De même, ce dernier a renvoyé des migrants soudanais sans vérifier quel risque ils encouraient dans leur pays. Dans son livre ‘Continent Sans Frontière’, Francken estime que la politique belge et européenne est trop « figée par les règles de droit internationales et européennes » et trop « rigoureusement contrôlée par les cours de justice européennes ». Selon lui, l'interdiction de la torture ou de traitements inhumains et dégradants ne devrait pas pouvoir être invoquée en matière migratoire, en particulier lorsqu’il s’agit d’expulser des migrants.

Pour le PTB, il faut au contraire respecter ces droits élémentaires et les conventions internationales existantes. Car une fois qu'on considère certains personnes comme des humains de seconde et troisième catégorie, on est parti pour restreindre les droits pour tous.

Le Pacte migratoire ne crée aucun nouveau droit pour les migrants. Par contre, il réaffirme les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et rappelle certains droits élémentaires. Le Pacte affirme par exemple qu’il faut « protéger les enfants non accompagnés ou séparés de leur famille », « protéger les droits et l’intérêt supérieur de l’enfant en prévoyant diverses mesures de substitution autres que la rétention administrative », « organiser des opérations de recherche et de sauvetage pour sauver des vies » ou encore de « s’abstenir de précéder au rapatriement de migrants lorsqu’ils courent un risque réel et prévisible de perdre la vie, d’être soumis à la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Ce sont justement les droits que la N-VA veut remettre en question.

Pourquoi une telle campagne contre le Pacte ?

Le Pacte de l'Onu sur les migrations n'amène donc pas de nouveaux droits pour les migrants. Il n'est pas non plus un Pacte de « frontières ouvertes » comme le disent le Vlaams Belang ou la N-VA. Pourquoi dès lors ces partis le présentent-ils comme une menace pour la souveraineté des États et en faveur de l’ouverture des frontières ?

« Par sa campagne de haine et division, la NVA tente de faire oublier qu'ils ont voté le saut d'index, qu'ils ont voté la pension à 67 ans, qu'ils ont voté la chasse aux malades de longues durées, qu'ils ont voté la TVA de 6 à 21% sur l'électricité ... le pacte de l'ONU a bon dos pour faire oublier tout ça. Nous ne sommes pas dupes et ne nous laisserons pas diviser  » affirme le parlementaire et porte-parole du PTB Raoul Hedebouw.

ette manière de détourner la colère des gens est également la recette utilisé par Steve Bannon, l’idéologue de l’extrême-droite américaine et ex-conseiller de Donald Trump pour le faire élire comme président des États-Unis : se forger une image anti-establishment, présenter les crises sociales et démocratiques comme les conséquences de la perte d’autonomie nationale, présenter les migrants comme la source de tous les problèmes et faire de la migration un sujet central, et enfin mener une campagne agressive où tout est permis, y compris les fake news.  

Cette recette est aussi à la base de la campagne mensongère menée par l’extrême-droite dans toute l'Europe contre ce Pacte. L'effet sera ainsi immédiat : faire encore plus pression sur les droits humains élémentaires qu'il rappelle.

Pour le PTB, il s'agit donc de défendre le Pacte migratoire pour ce qu'il est : un instrument qui ouvre des pistes pour répondre aux questions des migrations, entre autre le fait d'agir sur les causes ou la nécessité d'avoir une coopération internationale, et qui rappelle des droits élémentaires que l'alt-right européenne veut justement remettre en question. Il est donc logique de l'approuver en refusant toute note interprétative qui serait contraire aux droits humains élémentaires et aux Conventions qui les consacrent.