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Nouvelle offensive contre Gaza, causée par le cynisme électoral de Netanyahou, avant la Grande Marche du Retour 

La violence touche à nouveau la Palestine. Israël a une nouvelle fois bombardé la bande de Gaza. Les Palestiniens se préparent à manifester massivement samedi pour la « Grande Marche du Retour », qui a pour principal message de réclamer le droit au retour des réfugiés palestiniens qui ont été chassés de leurs foyers dans les territoires volés par Israël pendant la guerre de 1948.

Vendredi 29 mars 2019

Les écoles israéliennes autour de la bande de Gaza ont été fermées, de même que tous les postes-frontière. Les pêcheurs ne peuvent plus sortir en mer, les produits alimentaires ne peuvent plus entrer dans la bande de Gaza, bien que la population dépende de l'aide humanitaire provenant de l'extérieur. Des tonnes de roquettes et d'équipement militaire ainsi que des troupes ont été déployées autour de la frontière avec Gaza. Tout indique qu'Israël prépare une grande offensive. Plusieurs observateurs mettent en garde contre une nouvelle guerre.

Le déclencheur direct

L'escalade de la violence survient suite à un énième acte de répression sanglante par l'armée israélienne : le week-end précédent, des soldats avaient abattu trois manifestants palestiniens. Il y a ensuite eu des tirs de roquettes par la force aérienne israélienne dans la bande de Gaza. Puis une roquette tirée depuis le territoire palestinien a détruit une maison au nord-est de Tel-Aviv, faisant sept blessés israéliens.

Le Premier ministre Netanyahou a écourté sa visite aux États-Unis et a immédiatement averti : « Nous réagirons avec force et le Hamas doit savoir que nous n'hésiterons pas à attaquer et à lancer toutes les offensives nécessaires. » Des sources militaires israéliennes ont indiqué que la roquette avait été tirée depuis une base du Hamas située au sud de Gaza. Le Hamas a nié avoir ordonné ce tir et déclaré qu'il s'agissait d'un tir accidentel par un individu. Lundi, un cessez-le-feu semblait pouvoir être obtenu avec l'intercession de l'Egypte, mais les bombardements ont continué avec la même intensité dans la nuit de lundi à mardi.

Élections

Ce n'est pas un hasard si cette escalade se produit maintenant : des élections se tiendront dans deux semaines en Israël et l'aile droite du champ politique israélien reproche au Premier ministre Netanyahou d'être trop « mou » avec les Palestiniens. Netanyahou est donc en mauvaise posture et il risque de perdre les élections du 9 avril. C'est pourquoi il veut faire une démonstration de force. Il est inquiétant de constater qu'un tenant de la ligne dure comme Netanyahou n'est même plus considéré aujourd'hui comme appartenant à l'aile droite israélienne.

Sur la rive ouest du Jourdain, les colons protestent depuis quelques mois contre la prétendue mollesse du gouvernement israélien en attaquant des véhicules palestiniens. Ces dernières années, la fascisation de la société israélienne n'a cessé de s'étendre. L'an dernier, Israël a instauré une loi d'apartheid, qui stipule qu'Israël est l'État-nation exclusif du peuple juif et que les Palestiniens ne peuvent y être que des citoyens de second rang.

Les plus de 600 000 colons israéliens ont le vent en poupe. Pendant des années, ils ont reçu carte blanche de Netanyahu pour construire davantage de colonies. Depuis que les États-Unis ont reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, ils se sentent encore renforcés. Lors de la visite de Netanyahou aux États-Unis la semaine dernière, Trump a en plus déclaré que le Golan syrien était un territoire israélien. Une nouvelle victoire pour l'expansionnisme d'Israël. Et, de manière inquiétante, l'opinion publique israélienne est de plus en plus du côté des colons.

Anniversaire de la Grande Marche du retour

Le 30 mars est la date du premier anniversaire de la Grande Marche du retour. Il y a un an, plusieurs mouvements de la base palestinienne avaient appelé à de grandes mobilisations à la frontière avec Israël. Ils avaient installé des camps de tentes et manifesté chaque vendredi, manifestations qui se poursuivent jusqu'aujourd'hui. La répression israélienne a été extrêmement brutale. Des tireurs d'élite israéliens ont à plusieurs reprises ouvert le feu sur des manifestants innocents. Depuis, Israël tente de repolir son image en organisant toutes sortes d'événements internationaux, comme des courses cyclistes ou le festival Eurovision de la chanson qui aura lieu dans quelques semaines. Toutefois, le 18 février dernier, une commission spéciale d'enquête des Nations unies a conclu que les troupes de sécurité israéliennes avaient abattu 189 manifestants, pour la plupart non-armés, lors des protestations dans le cadre de la Grande Marche du Retour. Le rapport de cette commission stipule une nouvelle fois noir sur blanc que la violence constitue une violation du droit international, à l'exception de deux types de circonstances. Dans le cas présent, les enquêteurs des Nations unies parlent explicitement de crimes de guerre et de possibles crimes contre l'humanité. Pourtant, cela n'a quasiment pas été rapporté dans la presse, et ces faits n'ont pas fait l'objet d'une condamnation de la part de nos gouvernements européens.

Une nouvelle guerre ?

Après la destruction totale de Gaza lors de la guerre de 2014, chacun redoutait la suivante. Celle-ci a jusqu'à présent pu être évitée, surtout parce que Gaza ne pourrait plus supporter de nouvelle guerre. Même en temps de paix, les hôpitaux n'arrivent plus à fonctionner à cause du blocus.

Mais les Gazaouis pourraient bien devenir une énième fois les victimes de la politique israélienne, surtout dans le bras de fer politique qui est à l'œuvre face à l'imminence des élections, et sous l'œil approbateur de l'ange gardien nord-américain.

Nous condamnons l'attitude de nos propres chefs de gouvernement qui ferment trop souvent les yeux et modèrent leur discours sur les droits de l'homme afin de conserver de bonnes relations avec Israël et avec les États-Unis.

Le PTB soutient de population palestinienne et sa lutte pour ses droits fondamentaux

  • Le PTB soutient l'appel de BDS, une initiative pacifique lancée par 171 organisations palestiniennes et largement soutenue dans le monde. La plateforme BDS demande le Boycott, le Désinvestissement et des Sanctions contre Israël tant que celui-ci continue à enfreindre la droit international.
  • Le PTB exige des sanctions contre la politique d'occupation israélienne. Les États ont le devoir de tout faire pour qu'Israël respecte le droit international, comme l'a encore rappelé en 2004 la Cour internationale de justice.
  • Le PTB a déposé à cet effet une résolution au Parlement fédéral et demande une nouvelle fois que celle-ci soit mise à l'agenda.

Une prison à ciel ouvert

La bande de Gaza est qualifiée de plus grande prison à ciel ouvert au monde. Les près de deux millions de Gazaouis sont pour la plupart des enfants et petits-enfants des Palestiniens qui ont été contraints de fuir leurs terres il y a septante ans, chassés par les Israéliens. Ils vivent aujourd'hui entassés dans une étroite bande de terre, entièrement entourée par la mer d'un côté, et par des murs et hautes barrières, de l'autre. 95 % des gens n'ont pas accès à l'eau potable. Gaza est contrôlé de toutes parts par Israël, qui a placé la bande de territoire sous blocus total, tant terrestre qu'aérien. Rien ne peut entrer à Gaza ou en sortir sans contrôle israélien. Les conditions de vie sont plus que déplorables et la tension, hautement inflammable.