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Non, le PTB ne s’est pas « auto-exclu » des négociations à Bruxelles

Le PTB se serait-il « auto-exclu » en couplant un soutien à un accord côté francophone à un accord côté néerlandophone en Région bruxelloise ? Pas du tout. Quelques éclaircissements sont nécessaires pour bien comprendre la prise de position du PTB, parti unitaire et bilingue, dans la situation complexe bruxelloise.

Mercredi 5 juin 2019

La formation d'un gouvernement régional à Bruxelles est un exercice un peu particulier, vu le caractère paritaire et bilingue du gouvernement. En dehors du ministre-président régional (Rudi Vervoort, PS, en ce moment), il y a deux ministres et un secrétaire d'État francophones et deux ministres et un secrétaire d’État néerlandophone.

Depuis de nombreuses années, la tradition de négociations est un peu particulière.

C'est sur la base du collège électoral francophone (72 élus) qu'un accord politique est conclu entre partis francophones, et c'est sur la base du collège néerlandophone (17 élus) qu'un accord est conclu entre partis néerlandophones. Séparément, donc.

Ce n’est qu’ensuite qu’un accord commun est conclu entre francophones et néerlandophones. Ce n'est donc pas la même mécanique que pour le gouvernement fédéral, où partis francophones et néerlandophones négocient ensemble depuis le début. Cette tradition bruxelloise explique pourquoi il y a très souvent des majorités asymétriques selon le rôle linguistique. Ainsi, le MR n'est plus au pouvoir depuis 2004 en Région bruxelloise, alors que l'Open VLD est aux manettes depuis lors avec Guy Vanhengel. Groen a déjà été au pouvoir sans Ecolo, et vice-versa.

Nous voilà en 2019, et l'émergence du PTB, qui présentait une liste dans chaque collège électoral en Région bruxelloise : avec dix élus dans le collège francophone et un élu dans le collège néerlandophone. Depuis 1989, le PTB, comme parti unitaire, s'est toujours opposé en Région bruxelloise à ces listes sur base communautaire et défend pour les élections régionales des listes bilingues. Dans cette même logique, il a présenté une liste bilingue à la Chambre mais a été obligé, vu la loi actuelle, à présenter deux listes pour la Région. Dans cette même logique, il défend que les élus dans le collège francophone et l'élu dans le collège néerlandophone voteront ensemble sur les matières régionales.

Le PTB s'est rendu le 28 mai aux consultations organisées par Groen (Elke Van den Brandt) pour le côté néerlandophone et le 4 juin à celles organisées par le PS (Laurette Onkelinx et Rudi Vervoort) pour le côté francophone avec les mêmes priorités : logement, mobilité, éthique politique... Cette situation inédite bouscule évidemment les habitudes des partis classiquement au pouvoir.

Groen, par la voix de sa leader bruxelloise Elke Van den Brandt a annoncé le vendredi 31 mai qu'il entamait des négociations avec le sp.a et l'Open VLD.

Elle a donné le signal (par SMS) qu'elle veut rouvrir la porte au PTB côté néerlandophone si le PTB fait partie de la majorité du côté francophone.

Et, évidemment, vu le rapport de forces du côté néerlandophone, le PTB ne demanderait pas un poste ministériel côté néerlandophone. Elke Van den Brandt comprend cette situation d'autant plus que les deux partis - Groen et Ecolo - ont conclu un accord pour aller ensemble au gouvernement bruxellois pour éviter les situations du passé.

C'est dans ce sens que le PTB a défendu qu'il serait soit en soutien d'une majorité (avec un bon accord évidemment) dans les collèges francophone et néerlandophone, soit dans l'opposition des deux côtés. Nous sommes cohérents. Ce n'est rien de plus, rien de moins.

Si des forces politiques utilisaient cette situation pour justifier une non-poursuite de négociations avec le PTB, ce serait un prétexte de mauvaise foi pour ne pas débattre du fond des dossiers mis sur la table par la gauche authentique. Nous sommes un, wij zijn één.