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Respect pour les soins, stop Arizona

La lutte sociale contre le gouvernement continue. De nombreux secteurs font entendre leur voix pour faire reculer ce gouvernement de casse sociale. La colère se fait aussi de plus en plus sentir dans le secteur des soins. Le 22 mai, les travailleurs et travailleuses des soins de santé et du non marchand seront dans la rue.

Vendredi 9 mai 2025

Une infirmière regarde l'objectif en croisant les bras

Le 7 novembre 2024, le personnel avait déjà massivement manifesté. Ils étaient 34 000, venus des hôpitaux, des maisons de repos, des crèches, des soins à domicile, des mutuelles... de tous les coins du pays. 

Le 31 mars, un grand nombre de travailleurs et travailleuses des soins ont participé à la grève nationale. 

Mais le gouvernement reste totalement sourd. À l’appel des syndicats, les travailleurs et travailleuses des soins manifesteront donc à nouveau à Bruxelles le 22 mai, encore plus nombreux et encore plus déterminés. Depuis la pandémie de coronavirus, le personnel des soins et ses syndicats n'ont cessé d'envoyer le même message : on ne peut plus attendre, non à la surcharge de travail... Les soins ont besoin de plus de moyens.

Sauver les soins de santé devrait être une priorité politique, mais au lieu de cela, le gouvernement Arizona (N-VA, MR, Les Engagés, Vooruit et CD&V) prend des mesures qui ne promettent pas grand-chose de bon.

Ce gouvernement veut économiser sur nos pensions et réduire le budget des soins de santé. Il choisit de dépenser des milliards en armements au détriment de la paix et de notre sécurité sociale.

La manifestation du 22 mai est l'occasion de se faire entendre, d'exiger le respect pour les soins et de stopper les mesures antisociales de l'Arizona.

Des soins de santé en plein infarctus

La charge de travail dans le secteur des soins a fortement augmenté ces dernières années. La discordance est de plus en plus forte entre la demande croissante de soins et la pénurie de moyens et de personnel soignant.

« Dans notre couloir, il manque trois collègues. À chaque shift, je travaille au moins une heure de plus et je remplace régulièrement des collègues malades. Quand je rentre le soir, je suis totalement épuisée », explique Elisa, aide-soignante dans une maison de repos.

Les prestataires de soins de santé doivent faire de plus en plus de travail avec moins de collègues, et ils travaillent de manière de plus en plus flexible. Cette situation entraîne souvent un niveau de stress élevé, un épuisement émotionnel et des arrêts de travail pour cause de maladie.

Même avant la crise du coronavirus, un soignant sur trois déclarait souffrir d'épuisement émotionnel. Nombreux sont ceux qui quittent le secteur, et plus nombreux encore sont ceux qui envisagent de le faire. Le nombre d'étudiants dans les filières de la santé continue également de diminuer. En conséquence, la pénurie de prestataires de soins s'aggrave encore.

Les établissements de soins de santé en Belgique sont dans une situation financière de plus en plus difficile. La cause : l’augmentation des coûts et les moyens financiers limités. Sur les 82 hôpitaux de notre pays, 49 sont dans le rouge. Les soins aux personnes âgées ont un besoin criant d’investissements indispensables. Mais le financement public continue de faire défaut. En conséquence, certains hôpitaux et maisons de repos et de soins sont confrontés à des déficits structurels et doivent procéder à de très dures coupes budgétaires. Ainsi, de nombreux hôpitaux économisent par exemple sur le personnel administratif et de soutien. D'autres s'orientent vers des fusions ou des privatisations, ce qui menace encore plus les conditions de travail.

Tout cela affecte également la qualité et l'accessibilité des soins pour la population.

Les délais d'attente augmentent : pour une place en maison de repos, un rendez-vous chez un spécialiste, une opération ou une imagerie médicale... les gens doivent attendre de plus en plus longtemps pour bénéficier des soins adéquats.

Les hôpitaux augmentent les prix pour ne pas être dans le rouge. Résultat : de plus en plus de personnes reportent les soins parce qu'elles n'en ont pas les moyens.

Les fusions entraînent la fermeture d'hôpitaux ou de services plus petits. Des maternités aux services d'urgence, les soins essentiels à proximité du domicile – qui sont d’une grande importance pour de nombreuses personnes – disparaissent l’un après l’autre.

Les mensonges et les promesses creuses de l'Arizona

Pour convaincre leurs militants des bonnes intentions de ce gouvernement de casse sociale, les présidents des partis de l'Arizona ont annoncé des milliards d’euros d'investissements dans les soins de santé. Mais ils ne savent que trop bien que personne ne veut de leurs mesures antisociales.

Selon les tableaux budgétaires pour la période 2025-2029, les coupes dans le secteur de la santé s'élèveront à près de 2 milliards d'euros. L'Arizona prévoit pour cela d’abaisser la norme de croissance actuelle (c'est-à-dire le pourcentage auquel le budget des soins de santé augmente pour faire face, entre autres, à la croissance démographique et au vieillissement de la population) de 2,5 % à 2 %, pour ne la relever à 3 % qu’en 2029.

Ces mesures d’austérité ont des conséquences durables pour le secteur des soins de santé. Les besoins du personnel et des patients seront soumis à une pression accrue.

L'Arizona promet dans son accord de gouvernement – sous la pression des syndicats – qu'il y aura un accord social pour le secteur non marchand. Mais un accord social sans budget ne laisse pas beaucoup de place aux investissements réels ou aux améliorations structurelles.

De plus, les mesures antisociales actuellement sur la table continuent de jeter de l'huile sur le feu. Les attaques de l'Arizona contre les pensions sont un coup dur pour les soins de santé. Avec le malus pension, vous perdez 5 % sur votre pension pour chaque année de départ anticipé avant 67 ans. Ceux qui n'atteignent pas une carrière de 35 années effectivement travaillées, en raison d'un travail à temps partiel ou d'une période de maladie, par exemple, vont être touchés par cette mesure. Or, dans le secteur des soins, beaucoup n'atteignent pas cette condition de carrière de 35 années, en particulier les femmes.

Amber, qui travaille dans un hôpital au service des soins intensifs, explique : « à cause des mesures de l'Arizona, je vais devoir travailler trois ans de plus. Je ne peux pas me permettre de perdre 15 % de ma pension si je pars à 64 ans. »

L'Arizona veut aussi limiter les aménagements (ou crédit-temps) de fin de carrière. Sept personnes sur dix qui y ont droit aujourd'hui, n'y auront plus droit à l'avenir.

Pour Myriam, infirmière dans un hôpital de jour, l’aménagement de fin de carrière fait la différence entre continuer à travailler ou tomber malade. « Travailler à temps partiel me coûterait trop cher, c’est pourquoi l’aménagement de fin de carrière est intéressant. Il limite les pertes », explique-t-elle.

Même l'index, malgré toutes les promesses, n'est pas garanti par le gouvernement. Les syndicats ont mis en lumière que le salaire du personnel de santé n’allait être indexé qu'après 3 mois au lieu d'un. Une perte qui s'élève à 175 euros par indexation. Un montant qui se serait élevé à 1 750 euros ces quatre dernières années, selon les calculs de la CSC-CNE.

L'Arizona s'attaque également au indemnités pour prestations irrégulières, qui sont pourtant essentielles et sous-payées dans les soins de santé. La suppression de l'interdiction du travail de nuit, du travail le dimanche et les jours fériés met ces indemnités existantes sous pression, alors qu’elles devraient être augmentées dans le secteur des soins pour rendre ce secteur à nouveau attractif.

Toutes ces mesures antisociales ne feront qu'aggraver les problèmes. Les mesures de ce gouvernement vont continuer à pousser le personnel de santé à bout, alors que le secteur figure déjà parmi ceux qui comptent le plus grand nombre de malades de longue durée. Les personnes en arrêt maladie seront de plus en plus pénalisées et devront reprendre le travail plus tôt. C'est donc un cercle vicieux qui s'installe.

Le gouvernement wallon

Le gouvernement wallon a annoncé des économies structurelles de 268 millions d'euros pour 2025. Les soins de santé ne seront pas épargnés. Les communes perdent 30 millions d'euros de financement, ce qui signifie moins d'argent pour le personnel de nos maisons de repos publiques.

En parallèle, le gouvernement s'apprête à promouvoir la « silver economy », dans laquelle les maisons de repos seront détenues par de grands groupes commerciaux. Cela va mener à une dégradation des conditions de travail et de vie des résidents, ainsi qu'une augmentation des prix, alors que 75 % des personnes âgées n'ont déjà pas les moyens de payer le coût d'une maison de repos. Les crèches publiques sont également victimes de ces coupes, alors qu'elles manquent déjà cruellement de places et de personnel.

Deux visions se font face

La vision de l'Arizona est celle du chacun pour soi : une vision de société où les gens sont livrés à eux-mêmes, où les services publics sont réduits à néant et où la porte est grande ouverte à la commercialisation et à la privatisation, où le personnel soignant est un poste de dépenses sur lequel il faut faire des économies.

Avec le PTB, nous défendons une société où l'attention portée les uns aux autres est centrale, où nos enfants, les personnes âgées et les malades reçoivent les soins de qualité dont ils ont besoin, et où le personnel soignant a la possibilité de fournir ces soins, avec suffisamment de mains au chevet des malades, de manière à tirer satisfaction de son travail.

Cela commence par le respect de notre sécurité sociale. Ce système doit être suffisamment robuste. Avec des mesures telles que le prolongement du blocage des salaires et des attaques contre l'indexation de nos salaires bruts, l'Arizona va saigner la sécurité sociale. Il est donc essentiel d'établir une norme de croissance qui garantisse que le financement des systèmes de soins de santé suive l’augmentation des besoins.

Un système de sécurité sociale exsangue entraînera moins d'investissements, voire des économies, dans les soins de santé, alors que des investissements importants sont nécessaires pour faire face aux défis futurs. Sans eux, le secteur continuera à se tarir.

Nous devons également respecter le personnel de santé, non seulement en paroles mais aussi en actes. Cela implique un plan d'investissement massif pour sauver les soins de santé. Respecter les salaires, avec une rémunération juste en adéquation avec la responsabilité, la charge de travail physique et émotionnelle élevée et la flexibilité requise. Mais aussi respecter les conditions de travail, avec une réduction de la charge de travail et une amélioration de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. En offrant aussi de la formation et du soutien, en respectant les pensions, en élargissant les aménagements de fin de carrière et, enfin, en reconnaissant les soins comme un métier pénible, pour rendre possible la pension après 35 années de carrière.

Il s'agit là de conditions fondamentales pour conserver le personnel actuel et rendre le secteur attrayant pour les nouveaux talents.

Nous devons et pouvons gagner

Ça suffit ! Personne ne doit être laissé pour compte : ni les enfants, ni les personnes âgées, ni les jeunes, ni les personnes handicapées, ni les soignants. Les soins sont un travail humain. Avec de meilleurs salaires et des emplois viables, nous rendrons les soins de santé attrayants. Ensemble, nous pouvons changer cette situation. Ensemble, rendons les soins à nouveau humains !

En 2025, les soins de santé ont besoin de nouveaux investissements, c'est ainsi que nous assurerons leur pérennité. Il s'agit d'investissements non seulement pour les travailleurs, mais aussi dans la qualité des soins dont nous aurons tous besoin à l'avenir.

En 2018, nous avons empêché la pension à points grâce à la résistance sociale. Sous la pression du mouvement social, le gouvernement commence déjà à plier. Le ministre Jambon (N-VA) fait déjà les premières concessions : les courtes périodes de maladie ne seront plus sanctionnées. Certains partis au pouvoir affirment déjà qu'aucune période de maladie ne doit être sanctionnée.

En 2020, un accord social majeur dans le domaine des soins de santé a été conclu à l'issue d'actions syndicales importantes. Aujourd’hui encore, sous la pression, la limitation de la durée du chômage pour les personnes qui suivent une formation dans le domaine des soins a été supprimée. La lutte sociale entraîne des victoires.