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Moins de bouchons, moins de pollution, sans taxe kilométrique : le plan du PTB pour la mobilité à Bruxelles

« Les files et la pollution sont un véritable problème à Bruxelles, estime Raoul Hedebouw, porte-parole national du PTB, mais imposer une nouvelle taxe comme le propose le gouvernement Vervoort ne va pas tout résoudre. C’est une mesure antisociale et peu efficace. » Le parti de gauche propose un plan alternatif contenant quatre mesures pour faire diminuer réellement le trafic et la pollution dans et autour de Bruxelles.

Vendredi 18 décembre 2020

« L’enjeu est d'offrir aux Bruxellois et aux navetteurs des alternatives à l'utilisation de la voiture, qui sont à la fois sociales et durables, explique Raoul Hedebouw. La question de la mobilité est trop importante. Elle mérite un vrai débat de fond et nous voulons le mener. »

La taxe kilométrique est antisociale et inefficace

Selon l’étude d’impact du gouvernement bruxellois lui-même, la taxe kilométrique déboucherait sur une baisse limitée de 7,7 % du nombre de véhicules-kilomètres en semaine, et sur une augmentation même le week-end (de 3,2 à 4,7 %). Cela correspond à une petite partie des utilisateurs qui ont la possibilité effectivement d’adapter leur mobilité. Mais une grande majorité de navetteurs vont simplement voir leur facture augmenter, jusqu’à plus de 1 000 euros par an pour certains. De nombreux Bruxellois qui doivent utiliser quotidiennement leur voiture vont également être impactés financièrement.

« Le problème, explique Raoul Hedebouw, c’est que pour beaucoup de ces usagers, il n’y a simplement pas d’alternative. Les études montrent que les gens qui roulent en voiture à Bruxelles viennent surtout de zones de la périphérie mal desservies en transports en commun. Il y a aussi une partie des travailleurs qui n’a pas le choix à cause de contraintes professionnelles et/ou familiales. Taxer ne va rien résoudre. Cela va au contraire aggraver les difficultés que beaucoup de travailleurs touchés par la crise connaissent déjà. »

Le plan alternatif du PTB

Le parti de gauche propose un plan alternatif en quatre points pour s’attaquer réellement au problème de la mobilité dans et autour de Bruxelles.

  1. Un plan d’investissement ambitieux pour le chemin de fer, avec une priorité sur le RER ainsi que des parkings gratuits autour des gares. L’objectif doit être de doubler l’utilisation du train au niveau national.

  2. Quatre sociétés de transports en commun à Bruxelles (STIB-SNCB-De Lijn-TEC) dans un seul plan de mobilité. Assurer qu’un ticket ou un abonnement acheté chez un de ces opérateurs donne accès à tous les opérateurs à Bruxelles et dans la périphérie.

  3. Des solutions collectives pour le transport scolaire. Aujourd’hui, 40 % du transport vers les écoles se fait en voiture à Bruxelles. Il faut des alternatives collectives et encadrées pour ceux qui se rendent à l’école à pied, en vélo ou avec les transports publics.

  4. 15 nouvelles lignes de bus et tram rapides vers la périphérie de Bruxelles (voir Annexe) en plus du réseau RER. Au lieu d’investir dans l’élargissement du ring, il faut connecter aux transports en commun les zones autour de Bruxelles qui ne le sont pas.

« Pour que les gens abandonnent leurs voitures, il faut des alternatives performantes et accessibles, explique Raoul Hedebouw. Nous visons une baisse du trafic automobile de 20 à 30 % d'ici la fin de la législature, et encore plus à terme. Avec ce plan, nous proposons des alternatives à la fois sociales et durables pour les Bruxellois et les navetteurs, sans imposer de taxes antisociales. »

« Bien sûr, il faudra une approche et une collaboration interfédérale pour le réaliser, ajoute le porte-parole. Mais il n’y a pas d’autre solution si on veut améliorer la mobilité. Il est temps que les gouvernements de ce pays collaborent au lieu de se tirer dans les pattes. Si cela ne dépendait que de nous, il n’y aurait d’ailleurs qu’un seul ministre de la mobilité en Belgique. »

Téléchargez ici le plan complet.

Les quatre mesures


1. 50 milliards d’investissements sur 10 ans : une SNCB refinancée comme clé de voûte

L’utilisation du train multipliée par deux à l’échelle nationale d’ici 2030

Le chemin de fer est indispensable pour garantir une offre structurante de transports publics à l’échelle nationale. Une politique ambitieuse permettrait de doubler la fréquentation du chemin de fer tant au niveau national que dans et autour de Bruxelles à l’horizon 2030. Pour y arriver, le PTB veut renouer avec les ambitions du plan d’investissement 2013-2025 (avant les coupes du gouvernement Michel), et investir 50 milliards en 10 ans. C’est trois fois plus ambitieux que les 18 milliards prévus aujourd’hui sur 10 ans. Le PTB demande :

  • l’accélération du chantier RER

  • la réouverture de gares et de lignes

  • la gratuité des parkings des gares et l’accessibilité aux PMR

  • la hausse des fréquences et des amplitudes horaires sur l’ensemble du réseau

  • que la SNCB reste publique, et retrouve sa structure unifiée

Mettre en œuvre un plan d’investissement de dix ans pour le rail belge comme axe central du plan de relance post-crise.


2. Intégrer l’offre de la STIB-TEC-SNCB-De Lijn à Bruxelles et en périphérie

Une diminution de 5 % du trafic automobile à Bruxelles 

L’offre des quatre sociétés de transport en commun n’est pas bien intégrée à Bruxelles et dans sa périphérie. Cela crée parfois des doublons alors que certaines zones sont moins bien desservies. Mieux intégrer l’offre de transports en commun existante à Bruxelles et en périphérie et la rendre accessible à l’ensemble des voyageurs avec un ticket/abonnement d’un seul opérateur permettrait de réduire de 5 % le trafic automobile dans et autour de Bruxelles.

Coût nul pour l’intégration : les véhicules sont déjà en circulation. Mais négociations nécessaires avec les entités régionales et fédérales.


3. Offrir des solutions collectives pour le transport scolaire

- 5% à - 10% de trafic automobile aux heures de pointe

40 % des déplacements vers les écoles se font en voiture. Cela constitue 100 000 déplacements en heures de pointe. Des alternatives, à pied, en vélo ou en transports en commun pour les déplacements vers les écoles bruxelloises permettraient de faire baisser le trafic automobile de 5 à 10 % durant les heures de pointe. Cela diminuerait ainsi les besoins en automobile et réduirait l’exposition des enfants à la pollution de l’air.

Coût faible pour le transport scolaire : engagement de coaches et stewards, dont les emplois pourraient être financés dans le cadre des politiques d’emploi post-covid.


4. Développer les infrastructures alternatives à la voiture en périphérie plutôt que d’élargir le ring

- 15% de trafic automobile entre Bruxelles et la périphérie

Améliorer l’offre alternative à la voiture est le premier levier pour réduire le trafic automobile autour de Bruxelles. En plus du RER ferroviaire, la mise en place de 15 lignes de bus et trams rapides en sites propres et de pistes cyclables rapides permettrait de sortir des routes 15 % des déplacements qui ont lieu dans l’espace métropolitain. C’est tout l’inverse du projet d’élargissement du ring qui agira comme un aspirateur à voitures.

Coût : un cofinancement de 1,5 à 2 milliards d’euros via les Régions et le fédéral. Une partie du budget prévu pour l’élargissement du ring peut être réorientée dans ce réseau de mobilité métropolitain.

 

Annexe : Les 15 nouvelles lignes de bus et trams rapides vers la périphérie