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500 travailleurs du gardiennage défient l'arrogance patronale devant le siège de l’Otan

« Ça fait 20 ans que je suis permanent dans le gardiennage, et je n'ai jamais vu une mobilisation pareille dans le secteur. » Voilà ce que lançait ce 22 octobre au matin un permanent, lors du rassemblement qui a réuni 500 agents de gardiennage à l’appel du front commun syndical devant les portes de l’Otan, à Bruxelles.

Mardi 22 octobre 2019

À l'appel des organisations syndicales, 500 agents de gardiennage s'étaient massés entre 5h et 9h du matin devant le siège de l'Otan à Haren, dans la périphérie de Bruxelles. Ils parlent des langues différentes, mais tous se comprennent et leurs avis convergent. En effet, cette action fait suite à la rupture des négociations sectorielles.

« Il y a un vrai ras-le-bol dans le secteur, confie un délégué. Ça fait 8 ans que je travaille et je n'ai pratiquement pas vu mon salaire augmenter. Sans compter qu'on est de plus en plus considérés comme des pions par les directions : ils nous déplacent où ils veulent, quand ils veulent. Le gardiennage, c'est simple : on est hyper flexibles et le client est roi. Et, pendant ce temps là, le patronat compte les billets. »

Depuis le début du mois de juin, les syndicats négocient avec les patrons de meilleures conditions de travail, plus de respect et, surtout, un meilleur salaire.
Pour l’instant, en vain. Les représentants patronaux du secteur restent sourds aux exigences et refusent d’aller au-delà du plafond ridicule de 1,1 % d’augmentation salariale qui a été fixé. Les travailleurs ne se laissent pas faire, d’autant qu’à cela s’ajoutent les faibles compensations liées au travail du samedi et du dimanche. Actuellement, les primes sont de 15 % pour le travail du samedi, 20 % pour le travail du dimanche, 30 % pour un jour férié et 22,5 % pour le travail de nuit. Dans de nombreux autres secteurs, la prime du dimanche équivaut pourtant à 100 % du salaire.

Le travail d'agent de sécurité est aussi loin d’être évident. Les shifts sont souvent long (parfois jusqu’à 12h) et les horaires flexibles et décalés.

Une mobilisation exceptionnelle

À l'aéroport de Charleroi, il y avait beaucoup de files. À Zaventem, seules 4 lignes sur 25 étaient ouvertes. Des managers ont dû faire le travail des agents. Hier soir, c'était le branle-bas de combat dans les états-majors des entreprises tellement il y avait « des trous » (des shifts non remplis).

« D'un côté, nous sommes désolés pour les passagers, poursuit le délégué. Mais en même temps, avec des conditions de travail comme les nôtres, on n'est plus capables de faire notre métier correctement. Et ça aussi, ça doit être entendu. »

Si les négociations, qui reprennent le 23 octobre, n'aboutissent pas, les organisations syndicales iront vers d'autres actions.

Le PTB soutient la mobilisation des travailleurs

Des militants du PTB étaient présents en soutien à la mobilisation.

  • La flexibilité doit rester l'exception et non devenir la norme. Nous travaillons pour vivre, nous ne vivons pas pour travailler. Or les conditions de travail dans le gardiennage autorisent de travailler jusque 12h/jour, 48h/semaine et 180h/mois sans que cela soit considéré comme des heures supplémentaires.

  • Il faut une vraie liberté de négocier les salaires, et non pas rester enfermés dans le carcan de la loi de 1996 qui impose une « norme salariale ». Les témoignages des agents montrent que même une augmentation de 1,1% n'est pas suffisante pour amener les primes de samedi, de dimanche et jours fériés au niveau des autres secteurs. Le PTB demande la suppression de la loi de 1996.