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Le rapport final de la commission Covid est un coup dans l’eau : Le PTB soumet 50 recommandations alternatives

La commission parlementaire qui évalue la gestion politique de l’épidémie de coronavirus dans notre pays vote son rapport final aujourd'hui. « Nous soumettons 50 recommandations alternatives, car le texte sur la table est un coup dans l’eau », réagit Sofie Merckx, la députée PTB qui a suivi la commission Covid pendant un an. Selon le parti de gauche, les deux grands absents de ce rapport sont la refédéralisation des soins de santé et l'investissement dans un système de santé public et préventif fort.

Mardi 13 juillet 2021

La leçon la plus importante qu’il nous faut tirer des auditions est sans conteste que la présence de neuf ministres de la Santé dans notre pays a coûté des vies. Cela a été « un facteur de mort », résume Erika Vlieghe. L'infectiologue a récemment été soutenue dans ce sens par le directeur de l'UZ-Brussel, Marc Noppen, qui affirme que l'inertie politique dans notre pays « a littéralement coûté des vies ».

Mais si cela ne tenait qu’aux partis traditionnels, absolument rien ne serait fait pour changer cette structure étatique complexe. « Au contraire, ils mettent encore plus de monde autour de la table, déplore Sofie Merckx : un commissaire et des gestionnaires de crise. »

Marc Noppen a récemment écrit un livre dans lequel il dénonce l'absurdité de la scission des soins de santé. « Mais si cela ne tient qu’aux partis traditionnels, Noppen pourra encore se voir dire qu'il ne peut pas emmener des patients des hôpitaux flamands dans une maison de repos bruxelloise. Nous recommandons ce qui est une évidence pour les deux tiers de la population : refaire des soins de santé une seule compétence fédérale. C'est logique, efficace et économe. » 

Sofie Merckx regrette qu'une réforme approfondie des soins de santé soit un tabou pour les autres partis. Les experts qui ont participé à la commission Covid pour évaluer la gestion de la crise sanitaire ont mis le doigt là où le bât blesse : « Notre système de soins de santé n'est pas conçu pour gérer une crise de cette ampleur, car il est entièrement axé sur le curatif. Il n'y a pas suffisamment de structures préventives dans notre pays capables de faire face à une telle crise. »

La députée de gauche soumet donc une série de recommandations pour changer de cap : « Au cours des auditions, plusieurs experts tels que le microbiologiste Emmanuel André et l'épidémiologiste Wouter Arrazola De Onate ont souligné la nécessité d’un système de soins de santé préventif fort. Nous soumettons donc la recommandation d'investir dans les soins de première ligne et d’en faire le cœur du système de soins de santé. »

Voici les dix fers de lance du PTB en quelques mots : 

  • Refédéraliser les soins de santé.

  • Passer à un système de santé public et préventif.

  • Investir dans des soins de première ligne solides. La première ligne constitue un maillon essentiel lorsqu’il s’agit d’endiguer une épidémie. Aujourd'hui, on manque de coopération et le paiement à la prestation encourage beaucoup de soins curatifs et trop peu de soins préventifs.

  • Investir dans des services de santé publics fédéraux et locaux forts. Les administrations sanitaires ont dû affronter la crise alors qu’elles étaient en sous-effectif. La recherche de contacts sur le terrain s’appuyant sur des callcenters commerciaux n’est pas efficace. Pour mener à bien des projets de prévention à grande échelle, nous avons besoin de services de santé capables d’entrer en action, dotés d'agents de prévention locaux et d'équipes de soins sur le terrain.

  • Maximiser le soutien sur le plan social. Le gouvernement a mené une politique répressive de sanctions et d'amendes, mais cela n'arrête pas un virus. Les experts internationaux s'accordent à dire que les gens ne doivent pas perdre de revenus lorsqu’ils sont en quarantaine.

  • Rompre avec la logique de rentabilité des hôpitaux. Avant la crise, les hôpitaux étaient déjà aux prises avec un sous-financement structurel. Nous devons nous attaquer aux racines de ce système malade : passer du paiement à la prestation au financement groupé par patient.

  • Investir dans les héros et héroïnes des soins de santé. Au lieu d'imposer des mesures de réquisition, le gouvernement doit œuvrer à une revalorisation de l'ensemble du personnel soignant, par des augmentations de salaire et l’amélioration des conditions de travail.

  • Impliquer les acteurs de terrain et les syndicats dans les décisions politiques. Le groupe d'experts GEES ne comptait qu'une seule personne issue du secteur social. Il faut impliquer les personnes de terrain qui ont les connaissances et le savoir-faire, car elles savent mieux que quiconque ce qui est nécessaire.

  • Fournir une stratégie de santé publique fondée sur les besoins. Les masques, les tests, les vaccins... À chaque fois, le gouvernement s’en est remis à des multinationales. Nous avons besoin de politiques de santé fondées sur les besoins des personnes, et non une logique mercantile.

  • Nous avons besoin de pouvoirs publics proactifs, qui interviennent et font primer la santé sur le profit. Le gouvernement a accordé une confiance aveugle au libre marché, mais celui-ci s'est avéré incapable de répondre aux besoins les plus essentiels. Les pouvoirs publics doivent prendre les rennes, et prendre des décisions dans l’intérêt de la santé de la population.