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Le PTB dénonce l’annexion de territoires palestiniens par Israël

Ce 1er juillet, Israël s’apprête à annexer des territoires palestiniens en Cisjordanie. Il s’agit d’un projet très grave qui va accentuer les tensions sur le terrain en enterrant toute possibilité d’une solution à deux États avec le risque de déstabiliser définitivement la région.

Dimanche 28 juin 2020

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "exhorte Israël à renoncer à ses plans d'annexion" en Cisjordanie qui constitueraient "une violation des plus graves au droit international". Il souligne qu'une annexion serait "dévastatrice pour la solution à deux Etats". "L'annexion unilatérale par Israël d'une partie quelconque de la Cisjordanie occupée fermerait effectivement la porte à une reprise des négociations et détruirait les perspectives d'un État palestinien viable et la solution à deux États. Ce serait catastrophique pour les Palestiniens, les Israéliens et la région", écrit-il. 

Mille députés européens dont 82 Belges (parmi lesquels les députés du PTB, les Verts, PS-SPA, libéraux et démocrates-chrétiens) dénoncent le "potentiel déstabilisateur dans la région" et appellent à "agir résolument" pour "empêcher" le projet israélien controversé d’annexion de territoires de la Cisjordanie occupée.

Israël veut annexer plusieurs colonies ainsi que la vallée de Jourdain

À partir du 1er juillet, le gouvernement israélien veut procéder à l’annexion d’une nouvelle partie de la Cisjordanie, à savoir plusieurs colonies ainsi que la vallée du Jourdain. Une décision unilatérale qui est totalement illégale. Selon le droit international, Israël doit, au contraire, évacuer les Territoires occupés palestiniens. Les colons israéliens se sont installés illégalement dans les territoires palestiniens dès 1967. Aujourd'hui, ils sont 390.000 en Cisjordanie et 200.000 à Jérusalem-Est. Et le gouvernement israélien veut tout simplement annexer ces colonies en Cisjordanie, comme il a déjà annexé Jérusalem-Est.

Nabil Boukili, député fédéral du PTB, déclarait à ce propos au parlement le 25 juin dernier : « L’idée de la reconnaissance d’un État palestinien (Gaza, Jérusalem Est et la Cisjordanie), au côté de l’État d’Israël était l’issue annoncée par les accords d’Oslo. Une issue qui était soutenue et approuvée par toutes les parties au conflit et par l’ensemble de la communauté internationale. Israël a abusé de ce processus de négociations pour cacher la colonisation ininterrompue de plus en plus de terres prévues pour un futur État palestinien, rendant ainsi presque impossible sa création. » En effet, de la Cisjordanie, il ne reste pour les Palestiniens que des bouts de territoires séparés et entourés par l'armée israélienne.
De plus, si Israël passe à l'acte, cela risque de créer un dangereux précédent pour les relations internationales. 

La fin d’une solution à deux États : vers un État d'apartheid

Le président américain Donald Trump avait promis un plan de paix, appelé pompeusement « Deal du siècle » et début 2020, ce plan est sorti. Ce plan prévoit notamment :

- Jérusalem comme capitale éternelle et indivisible d'Israël (alors que les Palestiniens réclament Jérusalem-Est comme leur capitale, conformément au droit international) ;
- L'annexion de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée ;
- L'abolition du droit au retour des réfugiés palestiniens.

Le plan de Trump prévoit aussi la création d’un État palestinien sur le territoire restant de la Cisjordanie - environ la moitié de ses 5.655 km². Il s’agit d’un territoire morcelé et pour passer d’une zone à une autre, les Palestiniens sont obligés de traverser des territoires contrôlés par les Israéliens. Un pseudo-État invivable avec ses 3 millions d’habitants, qui le sera encore plus après l’annexion par Israël de la région fertile de la vallée du Jourdain. Ce plan permet donc à Israël d’annexer des territoires palestiniens tout en évitant d’accorder la citoyenneté aux habitants de ces territoires dans l’idée de ne pas mettre en péril la majorité démographique juive.

Les Palestiniens ont, sans surprise, rejeté ce plan pour lequel ils n'avaient d'ailleurs pas été consultés. Par contre, les principales demandes israéliennes ont, quant à elles, été reprises. Ce plan est rédigé unilatéralement. Le droit international y est complètement absent et l’esprit d'Oslo, qui prévoyait un accord et des négociations entre les partis, piétiné.

L’Union Européenne et la Belgique réagissent

En février dernier, Josep Borrell, le Haut-représentant européen pour les Affaires étrangères, avait prévenu Israël que « si des démarches en vue d’une annexion devaient être effectuées, la chose ne se ferait pas impunément ». Le ministre belge des Affaires étrangères Philippe Goffin a explicitement soutenu cette déclaration. 
 
Le 18 mai, par contre, jour de l'inauguration du nouveau gouvernement israélien Netanyahou-Gantz, le ton a déjà changé. Bien que Borrel a exprimé les « graves préoccupations » à propos du plan du gouvernement israélien en vue d’annexer d’importantes parties de la Cisjordanie, les menaces de mesures ont totalement disparu : « Nous pressons instamment Israël de s’abstenir de toute décision unilatérale qui aboutirait à l’annexion du moindre territoire palestinien occupé et qui serait en tant que tel contraire aux lois internationales ». En même temps, il exprime le désir de « continuer à travailler de manière constructive et approfondie avec le gouvernement israélien ».

Le Parlement belge a, quant à lui, adopté ce 25 juin, une Résolution qui condamne le projet d’annexion. Cette résolution a obtenu un très large soutien. Les parlementaires du PTB l'ont adopté, de consort avec les autres groupes politiques – à l'exception de la N-VA et du Vlaams Belang. Cette résolution a malheureusement ses limites car, bien qu’elle demande des “mesures proportionnées”, celles-ci ne sont pas contraignantes.

Assez de paroles, des actes

Ce qui agace Nabil Boukili : « Il n’y a plus de processus de paix. Cela fait des décennies que la Belgique et l’UE expriment des condamnations verbales de ces actes de colonisation et d’agressions. Mais Israël s’en moque. Et continue chaque fois de plus belle sa politique de faits accomplis. Ce qu’il faut maintenant, c'est des actes, des sanctions, pas des paroles. L’UE a, comme partenaire économique principal d’Israël, les moyens de le faire ! Continuer à se contenter de seules paroles, c’est encourager l’impunité. »