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Le mouvement climatique tient tête

Le blocage de la loi climat n’a pas découragé les milliers de manifestants climatiques qui ont envahi les rues de Bruxelles et Liège aujourd’hui. Avec plus de 15.000 participants à travers le pays, le mouvement climatique maintient la pression et le climat tout en haut de l’agenda politique. Maisil est clair que les réponses que nous cherchons ne se trouvent pas dans la politique d'aujourd'hui.

Dimanche 31 mars 2019

Avec près de 10.000 personnes à Bruxelles et 7.000 à Liège, le mouvement climatique continue de tenir tête. Les jeunes et moins jeunes présents aujourd’hui entendent bien maintenir la pression sur le politique pour qu’une politique climatique à la hauteur de la crise voit le jour. Une importante délégation de gilets jaunes avait également rejoint la marche climatique sous le slogan « Fin du monde, fin du mois, même combat ! » afin de revendiquer une politique climatique ambitieuse et sociale. Car l’urgence climatique reste bien là. Avec la politique actuelle, la Belgique manquera largement les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’elle s’est fixée au sein de l’Union Européenne. Des objectifs pourtant largement insuffisants. Au lieu des 60 % préconisés par le monde scientifique, la Belgique s’est fixé comme objectif de réduire ses émissions de 35 % d’ici 2030.

Les réponses ne se trouvent pas dans la politique d'aujourd'hui

« Il serait absurde que la Belgique accepte un objectif trop lourd au niveau européen. Evitons d’être le dindon de la farce » affirme la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB). La FEB et le Voka – les deux organisations patronales les plus puissantes en Belgique – ont démontré l’absence d’ambition qu’elles avaient pour sauver le climat, hormis lorsqu’il s’agit d’envoyer la facture aux citoyens. « Les employeurs en font déjà assez. Il faut désormais regarder vers les ménages. Là, il y a encore beaucoup de marge » affirmait le Voka il y a quelques semaines tandis que la FEB proposait de supprimer l’indexation des salaires pour sauver le climat.
Et elles ont pu compter sur l’oreille attentive des partis de l’ex-majorité jeudi dernier. La N-VA, le CD&V et l’Open-VLD s’opposaient à la révision de la Constitution nécessaire pour adopter la loi climat. Le MR pliait in extremis devant l’ampleur du mouvement tout en sachant que l’Open-VLD, le CD&V et la N-VA bloqueraient de toute façon l’adoption de la loi. Les libéraux ont en effet bien compris que toute politique climatique ambitieuse entre en conflit avec les profits des multinationales.

Le fédéralisme qui organise la concurrence entre les Régions a également montré qu’il est une arme puissante en faveur du statu-quo. « Quatre ministre, mais zéro politique » est d’ailleurs un des slogans utilisés par les jeunes. Lors de la COP21 à Paris en 2015, la Belgique envoyait quatre ministres, mais sans accord. A Katowice en décembre 2018, la ministre Marghem était la seule à s’y rendre, mais sans accord également. Et au sommet de Luxembourg, aucun des quatre ministres belge n’était présent...

Tenir tête

Le 2 décembre dernier, 65.000 personnes battaient le pavé pour réclamer une politique ambitieuse. Les écoliers, inspirés par la suédoise Greta Thunberg et emmenés par Anuna De Wever et Kyra Gantois, prenaient la rue pour ne plus la quitter pendant 13 (!) semaines. Entre-temps, les étudiants et les travailleurs rejoignaient le mouvement le 15 mars, à l’occasion d’une ‘global strike’ au niveau mondial pour sauver le climat. La première grève climatique couverte par des organisations syndicales était née. Plusieurs milliers de travailleurs répondirent présent au rendez-vous. La question climatique avait quitté le milieu des activistes climatiques pour investir chaque foyer. Partout, depuis les écoles jusque dans les entreprises en passant par les campus étudiants, on débat à présent de la question climatique. Après que le gouvernement ai ignoré le climat pendant 4 ans, le mouvement climatique l’a à présent imposé tout en haut de l’agenda.
300 multinationales en Belgique sont responsables de 40 % des émissions de gaz à effet de serre. Elles n’ont pas l’intention de voir leurs profits diminuer et la FEB et le Voka sont là pour défendre leurs intérêts auprès de l’oreille attentive du gouvernement. Aucune climatique ambitieuse ne sera possible sans s’attaquer aux gros pollueurs, et le blocage de la loi climat a permis de démasquer l’hypocrisie des partis qui préfèrent défendre les multinationales.
Ce n’est qu’un début et déjà plus rien ne sera comme avant. La question climatique ne pourra à présent plus être ignorée. De nombreux obstacles se mettront cependant en travers du chemin pour une politique climatique ambitieuse. Pour contraindre les multinationales polluantes, le mouvement devra devenir encore plus massif. Encore plus radical. Et s’inscrire dans la durée. Comme le dit Greta Thunberg, « nous sommes venus ici pour vous faire savoir que le changement arrive, que vous le vouliez ou non. Le VRAI POUVOIR appartient au PEUPLE ».

Retrouve ici la révolution climatique du PTB

Discours de Greta Thunberg à Berlin « Nous vivons dans un monde étrange. Là où toute la science unie nous dit que nous sommes à environ 11 ans de la mise en place d'une réaction en chaîne irréversible au-delà du contrôle humain qui sera probablement la fin de notre civilisation comme nous le savons. Nous vivons dans un monde étrange où les enfants doivent sacrifier leur propre éducation afin de protester contre la destruction de leur avenir. Là où les gens qui ont contribué le moins à cette crise climatique sont ceux qui vont être touchés le plus. Là où les politiciens disent que c'est trop cher pour sauver le monde, tout en dépensant des milliards d'euros pour subventionner les combustibles fossiles.Nous vivons dans un monde étrange où personne n'ose regarder au-delà de nos systèmes politiques actuels, même s'il est clair que les réponses que nous cherchons ne se trouvent pas dans la politique d'aujourd'hui.Nous sommes maintenant à la croisée des chemins de l'histoire. Nous sommes en train d'échouer, mais nous n'avons pas encore échoué. On peut encore réparer ça. C'est à nous de jouer. »