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Le comité d'actionnaires représentant Enodia officialisé... sans l'accord d'Enodia

Nouveau rebondissement dans l’affaire Enodia (ex-Publifin). Un nouveau comité a manifestement été créé ce lundi 25 novembre lors d'une réunion rassemblant une délégation des conseils d'administration d'Enodia et de Nethys. Problème : tous les administrateurs n’ont pas été prévenus. Notamment… Damien Robert, qui y représente le PTB.

Mardi 26 novembre 2019

Ce mardi 26 novembre, à 15h31, les administrateurs d'Enodia ont reçu par mail l'information selon laquelle Enodia et sa filiale Nethys annonçaient la création d'un comité d'actionnaires composé d'administrateurs d'Enodia et de Nethys. Ce même communiqué rajoute que « la création de ce comité d'actionnaires a été décidée lundi lors d'une réunion rassemblant une délégation des conseils d'administration d'Enodia et de Nethys ». Ce que le communiqué ne dit pas, c'est que l'ensemble des administrateurs d'Enodia n'ont pas été avertis de cette réunion, et encore moins invités à y participer. Pour Damien Robert, administrateur d'Enodia représentant le PTB, cette annonce sans consultation des acteurs concernés est un nouveau coup de canif dans la transparence : « Au lieu d'avancer vers plus de transparence et de contrôle des actionnaires publics, c'est tout le contraire qui se fait, en créant ce comité sans que les administrateurs qui représentent les actionnaires publics ne l'aient décidé. Ce genre de pratiques est inacceptable. Aucune leçon n'est tirée des scandales. »

Pour Damien Robert, la légitimité de ce comité d'actionnaires est clairement mise en question : « Ce comité est décidé sans l'accord de tous les administrateurs qu'il est censé représenter, il est donc illégitime. » Et l'administrateur du PTB de s'interroger : « Pourquoi agir en petit comité sans consulter tous les administrateurs concernés ? Comment est-ce possible que le ministre wallon des pouvoirs locaux Pierre-Yves Dermargne (PS) donne sa caution à ce genre de pratiques alors qu'il devrait être le garant du bon fonctionnement de l'intercommunale Enodia ? Le communiqué indique que ce comité d'actionnaires discutera des orientations stratégiques du groupes. Comment envisager cette discussion en dehors de la présence de tous les actionnaires, et notamment sans la présence de l'opposition politique que représente le PTB ? Est-ce pour pouvoir préparer la privatisation en toute tranquillité ? »

Le communiqué de presse, signé par Julie Fernandez Fernandez (présidente du conseil d'administration d'Enodia) et Laurent Levaux (président du conseil d'administration de Nethys), évoque l'importance de créer ce comité pour assurer « une parfaite collaboration et transparence entre les deux sociétés ». Or, pour Damien Robert, « la façon dont ce comité a été créé reflète tout le contraire de la transparence : une gestion en petit comité, qui se fait sans consulter l'ensemble des actionnaires publics concernés pour pouvoir organiser plus facilement la vente d'une partie des filiales ».

Ce comité d'actionnaires va aussi à l'encontre des conclusions de la commission d'enquête. Celles-ci demandaient un contrôle renforcé de la maison mère (l'intercommunale) sur ses filiales et donc, avant tout, sur Nethys. Cette orientation de la commission d'enquête a d'ailleurs fait l'objet de plusieurs recommandations qui ne sont pas mises en pratique. « En agissant dans ce sens, explique Damien Robert, Enodia tourne le dos à la transparence et laisse Nethys jouer un rôle qui n'est pas le sien. En effet, les seuls propriétaires sont les communes et la Province, ce sont donc leurs représentants qui doivent décider et diriger le processus, sans déléguer. Il n'y a aucune raison qu'un petit groupe joue un rôle si important pour décider de l'avenir de ces sociétés. C'est contraire à la transparence et aux recommandations de la commission. Pour le PTB, ce comité est donc illégitime. »

Et Damien Robert de conclure : « Les débats et les décisions concernant l'avenir de ses filiales doivent d'abord avoir lieu chez Enodia et pas dans ce petit comité. L'ensemble des scandales et l'absence quasi totale de transparence et de démocratie dans l'intercommunale et ses filiales doit pousser les représentants politiques à démocratiser les CA d'Enodia et de Nethys et à transformer ces sociétés et les filiales en Entreprises Démocratiques Publiques : des entreprises qui garantissent la transparence, la démocratie, la défense de l'intérêt général, notamment en renforçant le contrôle public et citoyen sur ces sociétés publiques. »