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La crise sanitaire ne doit pas servir de prétexte pour rendre les travailleurs plus flexibles : le PTB retarde l’adoption de nouvelles mesures

À la demande expresse du patronat, la Vivaldi entend imposer de nouvelles mesures de flexibilité face au variant Omicron dans les entreprises. Les prépensionnés et les personnes en crédit-temps sont, par exemple, incitées à retourner au travail. Des mesures dites « d’urgence », mais qui, deux ans après le début de la crise, tendent à se répéter. Le PTB appelle à mettre fin à cette politique de démantèlement du droit du travail et parvient à retarder le vote sur l’adoption de ces nouvelles mesures. « Une honte », selon le patronat, qui s’est empressé de manifester son mécontentement sur les réseaux sociaux.

Vendredi 4 février 2022

C’est devenu une habitude au parlement fédéral depuis le début de la crise sanitaire : aujourd’hui, la Vivaldi vient encore de déposer en urgence un projet de loi visant à imposer plus de flexibilité dans le monde du travail. Le quota d’heures de travail étudiant est augmenté, les personnes en pension anticipée ou en congé thématique sont incitées à retourner au travail et les chômeurs temporaires pourront être « transférés » d’un patron à un autre. Voici quelques-unes des attaques prévues contre le monde du travail et les acquis sociaux des travailleurs.

Ces mesures ne ciblent pas spécifiquement les entreprises ou les secteurs les plus impactés. Non, tous les secteurs sont concernés, indépendamment de la réalité sur le terrain et des besoins des travailleurs. C’est le fruit d’une volonté patronale qui ne vise qu’à imposer la flexibilité partout où ça lui est profitable, sans que l’impact de la crise ne le justifie. Sans surprise, aucune organisation syndicale n’a donné son feu vert à la mise en place de ces mesures généralisées.

La Vivaldi prétend mettre un point d’honneur à respecter la concertation sociale. Pourtant, une fois de plus, lorsque des positions syndicales sont opposées aux demandes patronales, le gouvernement se range du côté des employeurs. C’était déjà le cas lorsqu’il a imposé le blocage des salaires, et ça l’est encore aujourd’hui avec ces mesures.

Face à la colère du monde du travail et du PTB, la Vivaldi se justifie par le fait que cette flexibilité est mise en place sur base volontaire. Mais on sait comment fonctionnent les rapports de pouvoir au sein des entreprises… On nous explique également que ces mesures sont temporaires. Ça fait deux ans qu’on nous répète ce même argument. Pourtant, le patronat, avec la complaisance du gouvernement, parvient encore à imposer son agenda. On connaît bien cette méthode : c’est la stratégie du choc. Elle vise à profiter d’un moment de crise pour démanteler les droits et acquis sociaux. L’objectif : pérenniser les politiques libérales et en finir avec notre modèle social.

Le 2 février dernier, le député PTB Gaby Colebunders s’est opposé aux mesures visant à remettre au travail les prépensionnés, personnes en crédit-temps et autres travailleurs épuisés par le travail et l’ultra-flexibilité. Il a réussi à repousser le vote d’une semaine, retardant, par la même occasion, l’entrée en vigueur du texte. Il a également plaidé pour la mise en place de mesures structurelles pour faire face aux difficultés liées aux pénuries et à la surcharge de travail. Des problèmes mis en avant par la pandémie, mais qui existaient déjà avant.

Piqué au vif, le patronat s’est empressé d’exprimer sa colère sur les réseaux sociaux. Le numéro 1 d’Unizo (l'Union des entrepreneurs indépendants en Flandre et à Bruxelles), Danny Van Assche, ira même jusqu’à qualifier notre action de « honte » sur Twitter.

« Les mesures indispensables pour faire face à l'importante pénurie de personnel ne seront pas approuvée par la Chambre des représentants demain, mais seulement la semaine prochaine, à cause du PTB. C'est une HONTE. Est-ce que c'est rendre service aux salariés que de ne pas pouvoir amener plus de mains là où il y a trop de départs ?

« Cela met en évidence que le patronat, main dans la main avec la Vivaldi (mais aussi avec tous les autres partis de la classe politique, en fait) ne peut pas faire ce qu’il veut quand il le veut avec le PTB comme parti d’opposition, estime Gaby Colebunders. On a envoyé un signal fort. »

Selon le député, il y a d’autres réponses à apporter que l’ultra-flexibilité face à cette crise sanitaire et face aux problèmes liés à l’emploi : « La priorité, c’est de renforcer le personnel qui travaille dans les secteurs critiques (soins, enseignement…), d’augmentation les salaires pour rendre certaines professions plus attractives, d’améliorer les conditions de travail et de facilier l’accès aux dispositifs de conciliation vie privée-vie professionnelle pour faire face à l’usure et à la pénibilité au travail. »

« Ce n’est qu’en mettant en place des mesures positives et véritablement en faveur des travailleurs qu’on parviendra à lutter contre les pénuries et à améliorer la qualité de l’emploi, conclut Gaby Colebunders. Et ça, qu’on se trouve en pleine crise comme aujourd’hui ou non. »