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Journée mondiale de la santé mentale : « Reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle »

Notre pays est en passe de compter un demi-million de malades de longue durée, soit le double par rapport à 2010. Près de 40% de ces malades de longue durée souffrent de troubles mentaux. « Ce n'est pas surprenant, car deux tiers des travailleurs belges subissent un stress négatif au travail », explique Kim De Witte, spécialiste du PTB sur la question et auteur du nouveau livre « Ils nous rendent fous » (à paraître fin octobre aux éditions EPO).

Samedi 9 octobre 2021

À l'occasion de la Journée mondiale pour la santé mentale, Kim De Witte plaide pour la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle. « En un rien de temps, le stress au travail et le burn-out ont pris des proportions immenses. Les employeurs sont tenus de souscrire une assurance contre les accidents du travail pour leurs employés, mais le burn-out n'est pas un accident et ne relève donc pas de cette loi. L'épuisement professionnel ne figure pas non plus sur la liste des maladies professionnelles. »

Une Commission indépendante d'experts mise en place par l’ancienne ministre de la Santé Maggie de Block a examiné la loi sur les maladies professionnelles en 2017 et 2018. Dans son rapport, la Commission préconise la reconnaissance du burn-out en tant que « maladie liée au travail » et estime que sa reconnaissance en tant que maladie professionnelle ne doit pas être exclue.

« Une reconnaissance en tant que maladie professionnelle contribue à une meilleure prévention contre le burn-out, poursuit Kim De Witte. C'est ce que montrent les recherches menées dans d'autres pays, où les employeurs se sentent plus responsables et prennent des mesures. »

Au lieu d'investir davantage dans la prévention, nos gouvernements préfèrent les contrats intérimaires via des agences de placement spécialisées pour « travailleurs malades », les interventions rapides des organismes régionaux pour l’emploi envers « les malades » ou les coachs pour remettre les « malades » au travail. Mais où sont les mesures qui s’imposent aux employeurs ? Où sont les directives relatives au travail adapté pour les travailleurs âgés, pour les travailleurs qui reviennent d'un burn-out ?

La reconnaissance implique une intervention dans les frais de la victime. Ces coûts vont du diagnostic, du conseil, du soutien individuel et des consultations avec les prestataires de soins de santé aux coûts des consultations multidisciplinaires sur le retour au travail.

La Lettonie a inclus le burn-out dans sa liste de maladies professionnelles. Huit autres pays européens ont prévu une compensation pour l'épuisement professionnel : Danemark, Estonie, France, Hongrie, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie et Suède. Qu'est-ce qu'on attend ?