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Depuis 2007, notre facture d’électricité explose, celle des multinationales ... diminue

Cherchez l'erreur : depuis 2007, un ménage moyen a payé 62% de plus pour l'électricité. Les multinationales paient, elles, ... 3% de moins. La libéralisation du marché de l'énergie a surtout été une bonne affaire pour les actionnaires.

Vendredi 29 mars 2019

La libéralisation du marché de l'énergie a fait de réels gagnants : alors que la facture d'électricité des ménages a très fortement augmenté, les grandes multinationales, elles, ont au contraire vu leur facture baisser. En 10 ans, l'écart de tarif entre les ménages moyens et les très grands utilisateurs d'énergie a doublé. C'est ce que montre une étude du PTB basée sur les chiffres européens.

En 2007, le marché belge de l'énergie a été entièrement libéralisé. Depuis, les prix de l'électricité ont flambé. La CREG, le régulateur fédéral de l'énergie, a calculé que, depuis 2007, la facture d'électricité d'un ménage moyen en Belgique avait augmenté d'au moins 62 %.

Les petits consommateurs paient même 72% de plus

Le service d'études du PTB a analysé plus en détails les chiffres des prix de l'électricité et a ainsi constaté que la libéralisation du marché de l'énergie n'avait pas fait que des perdants. Les grandes entreprises et les multinationales ont entièrement échappé aux très fortes augmentations : pour elles, cette dernière décennie, le prix de l'électricité est resté stable à un niveau très bas.

Téléchargez l'étude ici

Les différences sont étonnamment grandes. Un ménage belge moyen paie aujourd'hui 27 centimes d'euro par kilowatt/heure d'électricité (+ 62 % depuis 2007, comme indiqué par la CREG). Pour les ménages ayant une très basse consommation d'énergie, il s'agit là surtout des isolés, l'augmentation de prix depuis 2007 a été encore plus forte (+ 72 %). Ils paient aujourd'hui 42 centimes d'euro. Mais la libéralisation du marché de l'énergie a aussi fait des gagnants : pour les grandes entreprises et les multinationales, les prix de l'électricité ont continué à fluctuer autour d'une moyenne de 8 centimes d'euro. Par rapport à 2007, le prix a même un peu baissé, de 3 %.

Les ménages paient quatre fois plus chers que la grande industrie !

Les chiffres sont implacables : depuis la libéralisation, l'écart de facture entre les ménages et les grandes entreprises devenu quatre fois plus grand (27,3 centimes d'euro par kW/h contre 7,2 centimes d'euro, soit une différence de 20,1 centimes d'euro).

« Tel est le résultat quand on donne toutes les clés de la gestion de l'énergie à une multinationale comme Engie-Electrabel : une facture d'énergie exorbitante pour les isolés et les ménages, alors que les multinationales, elles, voient leur facture diminuer, dénonce Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB.

Autre constat : c'est surtout depuis l'entrée en fonction du gouvernement Michel que le prix de l'électricité pour les grands consommateurs industriels a fortement baissé : entre fin 2014 et début 2018, le prix de l'électricité est passé de 9,35 à 7,19 centimes d'euro, ce qui représente une baisse de 23 %.

Pour les grandes entreprises, l'énergie est même parfois gratuite

« Nous nous souvenons tous des belles promesses au début de la libéralisation : de l'énergie meilleur marché, un approvisionnement sûr et bon marché et une transition vers l'énergie verte. Or que constatons-nous aujourd'hui ? Des risques de black-out en hiver, peu d'énergie renouvelable et des factures qui explosent. Les ménages se saignent aux quatre veines, alors que les tout gros utilisateurs ne sont, eux, pas du tout touchés. »

Ce deux-poids-deux-mesures a atteint son sommet à la mi-mars lorsque les prix d'électricité pour les gros consommateurs sont devenus négatifs, c'est-à-dire que les entreprises ont été payées pour consommer de l'électricité !

Réduisons la TVA sur l'énergie de 21 % à 6 %

« Quand le marché de l'énergie a été libéralisé, cela a été applaudi par toutes les banques et par les partis politiques, du PS au MR en passant par Ecolo et le cdH, souligne Raoul Hedebouw. Aujourd'hui, c'est le consommateur qui paie la facture. La libéralisation du marché de l'énergie n'a été profitable qu'au porte-monnaie des actionnaires. »

Il est donc temps de faire d'autres choix politiques.

À court terme, le parti de gauche demande des mesures urgentes pour que la facture d'énergie des ménages redevienne payable. Un point important à cet effet est la réduction du taux de TVA sur l'énergie de 21 % à 6 %. « C'est la logique même. Le chauffage et l'énergie constituent un droit de base et non produit de luxe taxé à 21 % comme le caviar ou le champagne », observe Raoul Hedebouw.

Le PTB plaide également pour que, à court terme, les pouvoirs publics instaurent des prix maximum. Au lieu de l'imbroglio actuel dans les tarifs d'énergie, le parti de gauche veut limiter l'offre à un seul tarif par fournisseur et garantir des prix fixes qui ne peuvent être adaptés qu'une fois par an.

Le PTB veut aussi s'attaquer aux coûts exorbitants facturés pour l'électricité verte. « Nous voulons retirer les coûts de l'électricité verte de la facture d'énergie. Au lieu de reporter le coût des subsides aux panneaux solaires sur les consommateurs, nous voulons qu'Electrabel & co portent les charges les plus lourdes. Nous voulons aussi mettre fin aux profits usuraires fournis par les panneaux solaires commerciaux. Il est inacceptable que de gros industriels comme Fernand Huts & co engrangent des millions d'euros pour leurs parcs de panneaux solaires sur le dos du consommateur. »

Ayons les leviers de notre avenir entre nos mains

Le PTB plaide également pour que le secteur de l'énergie redevienne un secteur public : « Nous voulons que les leviers de notre avenir reviennent dans nos propres mains, l'énergie est trop importante pour être laissée au marché, explique Raoul Hedebouw. Dans une révolution verte, il n'y a pas de place pour Electrabel & co. Au lieu d'Engie, EDF et autres, nous voulons une entreprise publique de distribution d'énergie, aux mains de la société et sous contrôle démocratique. C'est seulement de cette manière que nous pouvons remplacer le chaos du marché par le développement planifié d'un système d'énergie durable. »