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Dans chaque quartier, une maison médicale sociale

Consulter le médecin gratuitement ? Ce devrait être le cas partout, estime le PTB. Les maisons médicales constituent le modèle de l'avenir. Le PTB en veut une dans chaque commune du pays.

Jeudi 13 septembre 2018

Un mercredi matin, en 2018. Sarah vient sur rendez-vous pour s'inscrire à notre maison médicale de Médecine pour le Peuple, à Deurne (Anvers). La raison ? Elle est l'une des 900 000 Belges qui sont contraints de reporter leurs soins de santé pour des raisons financières. Sarah vient frapper à la porte de la maison médicale parce qu'elle peut y consulter le médecin sans payer. Sarah est une jeune trentenaire, elle travaille comme femme de ménage dans une école, 35 heures par semaine. Ce n'est donc pas évident de joindre financièrement les deux bouts.

Dans une maison médicale au forfait, Sarah peut consulter son médecin gratuitement.

Les maisons médicales au forfait, ou centres de soins de santé de proximité, sont des maisons médicales où les patients peuvent bénéficier de soins sans avoir à débourser un centime. Via la mutualité, la maison médicale reçoit un montant fixe (forfaitaire) par patient inscrit, quel que soit le nombre de fois que le patient se présente. À la maison médicale, le patient peut s'adresser directement au médecin, à l'infirmière, à la diététicienne, au psychologue... Il existe une collaboration intense entre les diverses disciplines et on travaille intensivement à la prévention.

Pas plus cher, mais mieux

Les centres de soins de santé de proximité travaillent souvent avec des patients qui connaissent des conditions de vie difficiles sur le plan social et financier, mais tout le monde peut s'y inscrire. Début décembre 2017, l'Agence Inter Mutualiste (AIM) publiait sa propre étude sur les coûts et la qualité des soins de santé dans les centres de proximité. Elle comparait 50 000 patients inscrits dans des centres de proximité et 50 000 autres issus du système de la médecine classique, à la prestation. Qu'apprend-on ? Les maisons médicales ne sont pas plus chères pour la société, elles sont gratuites pour le patient et elles dispensent en outre des soins de meilleure qualité que la médecine à la prestation. Ainsi, par exemple, on y renvoie moins souvent à des examens et à des spécialistes.

Sarah a de la chance : elle réside dans le rayon d'action d'un centre de proximité et elle peut donc s'y inscrire. Si elle avait habité quelques kilomètres plus loin, nous aurions dû la refuser – elle et bien d'autres.

Il y a actuellement 170 maisons médicales. Insuffisant pour servir les 550 communes.

Toutes les communes ou quartiers n'ont pas leur propre centre de proximité. Pour toute la Belgique, il y en a actuellement 170. Insuffisant pour servir les 550 communes et 11 millions d'habitants du pays et donner à chacun la possibilité de s'inscrire dans un tel centre. Jusque fin 2016, dans une province comme la Flandre-Occidentale, par exemple, il n'y avait pas encore le moindre centre de proximité.

Le modèle de l'avenir

Pour le PTB, les centres de soins de proximité – comme les maisons médicales de Médecine pour le Peuple – constituent le modèle de l'avenir. D'une enquête réalisée par le Réseau contre la Pauvreté auprès des organisations spécialisées dans la lutte contre la pauvreté, il ressort que ces dernières font des centres de proximité une priorité politique afin d'intervenir contre l'inégalité entre riches et pauvres. En menant une politique active, il devrait être possible, d'ici 2025, de faire soigner un million de personnes dans des centres de proximité.

Le PTB veut que plus une seule Sarah de ce pays ne soit encore obligée de reporter des soins de santé pour des raisons financières. Et, pour cela, des centres de soins de proximité sont indispensables dans chaque commune.

Nous défendons la mise sur pied de ce genre de centres de proximité : des maisons médicales où l'on peut aller chez le médecin sans argent, comme c'est le cas depuis 45 ans déjà à Médecine pour le Peuple.

 

Des médecins dans leur hamac ?

La ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block (Open Vld) préfère le système de la médecine libérale dans lequel le médecin ou thérapeute est payé à la prestation. Le patient paie alors plus s’il a besoin de davantage de soins. Cette liberté vaut surtout pour le médecin, dans ce cas, puisqu'il peut demander ce qu'il veut pour une prestation, alors que personne, en fait, ne choisit « librement » de tomber malade.

Ceux qui tirent profit du système du paiement à la prestation perçoivent le système forfaitaire surtout comme une menace. Les « médecins en hamac », tel était le surnom donné par le syndicat conservateur des médecins, l'ABSYM, aux docteurs qui travaillent dans une maison médicale. Alors que, jour après jour, ces médecins donnent le meilleur d'eux-mêmes pour dispenser une médecine de qualité, souvent dans des quartiers où il existe quantité de problèmes sociaux ayant un impact important sur la santé des patients qui viennent en consultation.

Sans argent chez mon généraliste, partout

Pour les 10,5 millions de Belges non inscrits dans une maison médicale, il importe aussi qu'ils puissent se rendre le plus tôt possible chez leur généraliste sans le moindre seuil financier. En 2015, Médecine pour le Peuple et le PTB lançaient la campagne « Sans argent chez mon généraliste ». Dans 15 des 28 États membres de l'UE, le généraliste est gratuit, comme au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Espagne, en Allemagne. Mais pas en Belgique. Au début de sa législature, Maggie De Block a imposé l'obligation du système du tiers payant pour les personnes avec une intervention majorée. Mais ce n'est pas sans inconvénients. Certains patients se sentent stigmatisés et le fait que deux réglementations coexistent est également source d'une surcharge administrative. Avec un tant soit peu de volonté politique, une généralisation du système du tiers payant serait facile à réaliser. Digitalement, il est possible de rendre la chose aisément utilisable pour les médecins. Le même système peut d'ailleurs être utilisé pour d'autres disciplines de première ligne, comme la kinésithérapie ou la dentisterie.