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Décret Paysage : une réforme qui exclura les étudiants précaires

Le PTB dénonce la réforme du décret Paysage annoncée par la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR). « La ministre Glatigny et la majorité PS-MR-Ecolo apportent une mauvaise réponse au réel problème de l'allongement de la durée des études. Au lieu d’aider les étudiants ayant plus de difficultés à réussir, cette réforme va les exclure plus rapidement », avertit Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au Parlement de la Communauté française.

Mardi 14 septembre 2021

Entré en vigueur en 2014, le décret Paysage a pour conséquence d'augmenter le nombre d'échecs et d'années d'étude pour les étudiants. « Avec la réforme que prépare aujourd’hui la ministre Glatigny, les étudiants devront réussir leurs 60 premiers crédits en deux ans, ce qui fait tomber le couperet beaucoup plus vite », explique Alice Bernard.

« S’il est nécessaire de s’attaquer à l’allongement de la durée des études, cette réforme est une mauvaise réponse au problème. Elle remet encore la responsabilité de l'échec sur les étudiants. Une étude de l’Académie de Recherche et d'Enseignement supérieur (ARES), qui rassemble tous les acteurs du secteur, montre en effet que l’échec est lié à la condition socio-économique.(1) Ce sont les étudiants précaires qui échouent le plus. Il est beaucoup plus difficile de se concentrer sur ses études quand on n’a pas un bon cadre de vie ou qu’on est obligé de combiner étude et travail. A l’heure actuelle, 1 étudiant sur 3 doit le faire pour payer ses études »(2), continue la députée PTB.

Pour lutter contre l'échec scolaire, il faut en premier lieu s’attaquer à ses causes. « Pour que les étudiants puissent se concentrer sur leurs études et pas sur leurs factures, la ministre doit d’abord s’attaquer à la précarité, au manque d’aide à la réussite et au manque de moyens dans l’enseignement supérieur pour financer ces mesures. Les aides ponctuelles aux services sociaux ne suffisent pas, il faut des mesures structurelles comme la réduction du minerval à maximum 175 euros et le doublement des budgets d’aide à la réussite. Les 6 millions que la ministre veut ajouter aux 83 millions actuels ne suffiront pas », insiste Alice Bernard.

« La vision de la ministre reste élitiste. Pour le PTB c’est inacceptable, après plus d’un an de crise covid, d’explosion de la précarité et de mois de mobilisation de milliers d’étudiants. Une majorité d’entre eux s’opposent d’ailleurs à la réforme, comme le montre une enquête de la FEF.(3) La ministre et le gouvernement PS-MR-Ecolo doivent revoir leur copie », conclut la cheffe de groupe PTB.

 

  1. Analyse de la réussite par les crédits, ARES, 06/10/2020

  2. Etude BDO-Sonecom sur la précarité étudiante

  3. Le Soir, 31/05/2021