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Commission spéciale au Parlement wallon : « De quoi les partis traditionnels ont-ils si peur ? » 

La commission spéciale du Parlement wallon est lancée aujourd’hui. Qu’en attendre ? Pour Germain Mugemangango, chef du groupe PTB, pas grand chose, si elle n’évolue pas vers « une vraie commission d’enquête ». Pour le PTB, il faut écouter les acteurs de terrain, mettre en place un dépistage généralisé dans les maisons de repos, et bien d’autres choses. Explications.

Lundi 31 août 2020

En Belgique, on a dépassé la barre des 10 000 décès liés au coronavirus, dont deux tiers en maisons de repos. Le Soir du vendredi 28 août titrait : « La surmortalité chez les plus de 65 ans est deux fois plus importante dans les maisons de repos ». Ce lundi 31 août, la Meuse consacrait deux pages au sujet, sous le titre « Covid-19 : on a laissé mourir nos vieux ». « Les derniers chiffres montrent que, contrairement à ce qu’on peut entendre du côté du Parlement wallon, on n’a pas “fait le job” comme l’ont prétendu des députés de la majorité. Que cette crise ait été mal gérée, c’est un fait », réagit Germain Mugemangango, alors que la commission spéciale du Parlement wallon sur la gestion de la crise sanitaire vient de débuter.

Une commission dont la forme déplait au parti de gauche. « Nous voulions une commission d’enquête et non une commission spéciale. C’est une tragédie sans précédant. Pour Publifin, les tunnels bruxellois, etc. on a eu droit à une commission d’enquête, et pas ici. Ce n’est pas logique. Qu’est-ce que les partis au pouvoir veulent cacher ? Une commission d’enquête permet de faire la lumière sur tout ce qui a dysfonctionné, d’avoir accès aux documents nécessaires et surtout à convoquer des ministres fédéraux, comme Maggie De Block – ministre fédérale de la Santé – ou Philippe De Backer – ministre chargé du matériel dans la lutte contre le coronavirus. Pendant la crise, le gouvernement wallon PS-Ecolo-MR, et surtout Christie Morreale (ministre de la Santé, PS) et Elio Di Rupo (ministre-président wallon), n’ont pas cessé de dire que c’était la faute du fédéral. Et quand il faut faire la lumière, ils refusent d’entendre le fédéral ? C’est absurde. D’ailleurs, les ministres MR disent déjà qu’ils ne veulent pas de ministres fédéraux. Comme Jean-paul Wahl, chef de groupe libéral, qui a déclaré ce w-e dans la Libre : “Chercher si des fautes ont été commises, nous serons peut-être amenés à le faire un jour, mais pas maintenant.” C’est du sabotage. C’est la preuve qu’ils ne veulent pas que la lumière soit faite. »

Les infirmières prennent leurs responsabilités, pas les ministres

En Flandre, une commission du même type a eu lieu au Parlement régional local et s’est déjà tenue. Résultat ? « Des recommandations vagues, aucune recherche des responsabilités. Depuis juillet on demande que les responsables régionaux et fédéraux de tout le pays prennent leurs responsabilités. Ils ont envoyé les infirmières, les aide-soignantes, les médecins, etc. au front, en première ligne, sans arme. Ces travailleurs ont pris leurs responsabilités. Et ces ministres qui gagnent 11 000 euros net par mois ne veulent pas se déplacer pour répondre à des questions ? Eux ne veulent absolument pas prendre leurs responsabilités... »

Des responsabilités qui sont diluées entre les différents niveaux de pouvoir...« Avec les réformes institutionnelles, on se retrouve avec neuf chaines de commandements, avec neuf ministres de la Santé. Les partis traditionnels ont décidé qu’en cas de risque, personne n’avait le pouvoir de décider. On voit le résultat. »

Noyer le poisson ?

« Nous voulons une commission d’enquête sur les maisons de repos, on se retrouve avec une commission spéciale qui va aborder plein de sujets, donc aucun de manière vraiment sérieuse. On va noyer le poisson. »

Début août, Christie Morreale demandait un dépistage généralisé automatique chaque mois. Trois semaines après (!), elle dit que ce n’est pas nécessaire. « Ce n’est pas sérieux. Aujourd’hui, en Wallonie, il faut qu’il y ait deux cas positifs pour qu’un dépistage des résidents et du personnel soit réalisé. On l’a vu dans une maison en Flandre, d’un seul cas, cela s’est transformé à 18 en un rien de temps. Il faut agir vite, tout le monde le répète, dont Médecins sans frontière, venu en renfort dans nos maisons de repos (!), qui a rendu un rapport détaillé sur les choses à mettre en place. Même des élus des partis de la majorité vont à l’encontre des recommandations du gouvernement wallon : à Charleroi et à Namur, tous les résidents et le personnel des maisons de repos gérées par le CPAS sont testés de manière préventive. A Charleroi, le président du CPAS est PS, à Namur, Ecolo. En gros, la ville gérée par le chef de Christie Morreale, le président du PS Paul Magnette, désavoue la ministre wallonne de la Santé... » La conscience du danger est donc bien là, y compris dans les partis traditionnels. Mais de là à répondre aux questions des députés et à expliquer honnêtement aux citoyens la façon dont ils ont gérés la crise ? Pas question...

Et le PTB avance des pistes pour que la situation dans les maisons de repos s’améliore et éviter qu’une nouvelle catastrophe ne se produise : « Il faut dépister massivement, comme Médecine pour le Peuple, réseau des maisons médicales liée au PTB, le fait depuis des semaines maintenant. Il faut partir de l’avis des acteurs de terrain, qui se trouvent en première ligne depuis le début. Et il faut améliorer le suivi des contacts, en le confiant aux mains du public et non de quelques opérateurs privés. »