Dossier | Les conflits d'intérêts dans les cabinets du gouvernement Vivaldi
Les récentes polémiques concernant les cabinets des ministres De Sutter et Gilkinet posent une question essentielle d’un point de vue démocratique, celui des conflits d’intérêts touchant les ministres et leurs conseillers. La composition des cabinets constitue typiquement un champ de liaisons dangereuses entre le monde politique et celui des affaires.
Ce dossier analyse la situation actuelle dans les cabinets ministériels de la Vivaldi et pointe les conflits d’intérêts auxquels sont exposés les Ministres et Secrétaire d’État dans l’exercice de leurs compétences.
Au vu des nombreux cas de « portes tournantes », il y a de quoi se questionner sur l’influence des intérêts privés quant aux décisions des Ministres fédéraux sur des sujets aussi importants que, par exemple : la politique énergétique, les liens avec les organisations patronales qui défendent le blocage des salaires, les lois liées au secteur des assurances, les dérogations octroyées aux pesticides, la politique de relance ou encore la réforme des pensions.
Ainsi, huit des douze membres du cabinet Van der Straeten travaillant sur les questions d’énergie viennent du secteur privé.
Le Premier ministre œuvre aussi au recyclage puisqu’il a fait de l’ancien économiste en chef de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) son « chief economist ».
Beaucoup moins écologique, David Clarinval se fait conseiller par un ancien lobbyiste de Phytofar… Faut-il y voir un lien avec les 64 dérogations octroyés pour l’emploi de pesticides alors que la Belgique n’en accordait que 14 en 2011 ?
Plusieurs collaborateurs au sein des cabinets des Finances et de la Justice, dont certains hauts placés, viennent du secteur diamantaire, loin d’être irréprochable en termes de fraude fiscale.
Au sein du cabinet Dermagne, plusieurs collaborateurs viennent du secteur des assurances… et défendent avec le Ministre un « partenariat public-privé » au même titre qu’Assuralia.
Le PTB réaffirme la nécessité de voter une loi de séparation entre les intérêts privés et l’État. Nous proposons de :
- Rendre publique la liste de chaque membre et collaborateur des cabinets ainsi que leur CV reprenant les expériences professionnelles des cinq années qui ont précédé leur emploi au cabinet.
- Rendre incompatible un emploi au sein d’un cabinet ministériel avec un mandat de directeur ou de membre d’un conseil d’administration, d’un comité ou d’un organe consultatif d’une entreprise publique autonome dépendant de l’État, d’une entreprise cotée en bourse, d’une entreprise multinationale ou d’une banque.
Cliquez sur un ministre pour voir les conflits d'intérêts au sein de son cabinet