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Victoire pour le droit de grève : Volvo Car condamné pour avoir licencié illégalement des grévistes

Le tribunal du travail a condamné ce 12 juillet Volvo Car Gent pour le licenciement illégal de neuf employés au début de l'année dernière. Après une grève spontanée contre la forte augmentation de la charge de travail, Volvo a licencié les employés, malgré des années de service et des évaluations positives. Quatre employés ont déposé plainte et ont obtenu gain de cause. Volvo va devoir verser aux travailleurs entre 20 000 et 24 000 euros d'indemnisation. Le PTB exige une réelle protection contre le licenciement au moyen d'une « Loi Volvo »

Vendredi 12 juillet 2019

Le 31 janvier 2018, une grève spontanée éclate chez Volvo Car, à Gand. La direction menace de licenciement les employés qui ont participé à la grève. Après quelques heures, tout le monde est de retour au travail, mais neuf employés sont quand même été licenciés le jour même.

Ces travailleurs étaient chez Volvo Car depuis des années et n'avaient que des évaluations positives. Selon la multinationale, ils « ne correspondaient plus au profil ». Quatre travailleurs, Ekrem, Muharrem, Mustafa et Nil, ont décidé de ne pas accepter leur licenciement. Cela a pris un an et demi, mais le tribunal a fini par leur donner raison. Volvo Car est reconnu coupable de licenciement illégal pour raison d’activité syndicale.

Violation du droit de grève

Le tribunal du travail a jugé que cette action de Volvo constitue une violation du droit de grève. L'action sociale n'est pas un motif de licenciement, même si elle concerne une action spontanée. Les actions qui ne se déroulent pas par l'intermédiaire du syndicat relèvent également du droit de grève.

En outre, le tribunal fait référence à une grève importante survenue en 2017 chez Volvo Car Gand après une augmentation de la charge de travail. 58 % des travailleurs avaient alors voté contre la proposition de la direction. Le tribunal estime donc que Volvo Car était au courant du mécontentement du personnel à l'égard de la charge de travail élevée. L'action spontanée du début de 2018 n'est pas sortie de nulle part.

« Nous sommes très heureux que le tribunal ait clairement condamné Volvo, a réagi Ekrem Büser, un des travailleurs concernés. La participation à une grève ne peut être un motif de licenciement. »

Un précédent important

Le fait que le tribunal ait condamné Volvo Car constitue un précédent important. C'est important pour les quatre travailleurs qui ont dû se battre pendant un an et demi pour bien faire les choses. C'est également important pour les autres travailleurs qui ont été licenciés injustement et pour les dizaines d'autres qui ont été sanctionnés par Volvo. C'est aussi un précédent important pour les travailleurs du reste du pays. Ils savent maintenant qu'ils ne peuvent pas être mis à la porte parce qu'ils participent à des actions sociales sur le terrain.

« Aujourd'hui, le tribunal a jugé que Volvo a violé la législation anti-discrimination et s'est rendu coupable de discrimination syndicale », a déclaré Ekrem Büser. C'est donc aussi un signal pour les autres entreprises de notre pays qui voudraient intimider les employés de cette façon.

Tom De Meester, conseiller communal du PTB à Gand et député flamand, s’est dit réjoui de ce jugement : « Les multinationales ne peuvent pas licencier des personnes simplement parce qu'elles mènent des actions. L'action sociale n'est pas un crime. Le droit de grève n'est pas un chiffon de papier. C’est cela qu’a confirmé le tribunal. »

David contre Goliath

Volvo a cru pouvoir abuser de son pouvoir en décidant de licencier du personnel parce qu'il a osé résister à une charge de travail élevée. Que pouvaient bien faire quelques travailleurs face à une grande multinationale qui réalise des milliards de profits chaque année ? Volvo essayait clairement d'intimider la main-d'œuvre et d'établir un climat dans laquelle les travailleurs ont peur de perdre leur emploi et ne participent donc pas à des actions sociales. Pourtant, quatre travailleurs ont décidé de ne pas se laisser faire et de résister à Volvo. Tom De Meester souligne le courage de ces quatre ouvriers : « Ils ont eu tout à fait raison, et leur courage est aujourd'hui récompensé. Ce qui semblait presque impossible au début s'est quand même produit, David l'a emporté sur Goliath. Celui qui lutte peut gagner. »

Une « Loi Volvo » est nécessaire

Malgré ce jugement positif, la protection des travailleurs dans de telles situations reste très limitée dans notre pays. Les quatre travailleurs de Volvo ont droit à six mois de salaire, mais n'ont pas retrouvé leur emploi. Le PTB propose donc une « Loi Volvo » visant à interdire les abus de la loi sur le licenciement. Concrètement, le PTB veut un mécanisme contraignant par lequel les entreprises qui sont condamnées sont obligées de réintégrer les employés illégalement licenciés. Le PTB déposera une telle proposition au Parlement. Parce que s'il est possible pour les multinationales de licencier les travailleurs qui osent l’ouvrir, on revient à l’arbitraire du 19e siècle.