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Vers une école plus élitiste, de moins bonne qualité et avec moins d’enseignants : les 3 mensonges MR-Engagés démasqués

Le dernier conclave budgétaire du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est une gifle pour toute la communauté scolaire. Alors que les écoles tirent déjà la langue, le gouvernement annonce encore 86,7 millions d’euros d’économies, et comme d’habitude avec le gouvernement MR-Engagés, les premières victimes sont les élèves et le personnel enseignant. Des mesures d’économies qui servent de prétexte pour mettre en place leur vision politique élitiste de l’enseignement.

Vendredi 31 octobre 2025

Une enseignante fait "top-là" avec un élève dans une classe

Une école de plus en plus chère et de moins en moins accessible

Jusqu'à présent, les élèves de la maternelle à la 3e primaire reçoivent leur « kit scolaire de rentrée gratuit » avec le matériel dont ils ont besoin en classe : latte, crayons, etc. Avec le MR et les Engagés, terminé. Ce sont  les familles qui vont devoir mettre la main à la poche. 20 millions d’euros pour les politiques de gratuité scolaire disparaissent d’un coup de baguette magique. La Ligue des familles estime que le coût de la rentrée scolaire augmentera en moyenne de 104 euros par élève. Un quart des économies que le gouvernement veut réaliser repose directement sur le budget des familles. Exit aussi les repas gratuits aux élèves.

Et c’est aussi l’accès à la culture qui est attaqué avec la fin de la gratuité pour les enfants qui sont inscrits dans les académies et écoles d’art. À force d’économies et d’exclusion, l’école devient de plus en plus inégalitaire. Ce ne sont pas les enfants des ministres ou les grands patrons qui souffriront de la fin de ces mesures bien évidemment, mais les enfants de toute la classe travailleuse.

Ces mesures sont à ajouter aux réformes déjà passées par ce gouvernement en décembre 2024 : des fermetures de 7e années d’options qualifiantes ont laissé des centaines d’élèves sur le carreau, fait perdre des centaines d’autres emplois et exclu des élèves majeurs de l’enseignement obligatoire… Contrairement à ce qu’il déclare, ce gouvernement s’attaque clairement au caractère universel de l’accès à l’école.

La qualité des apprentissages sacrifiée sur l’autel de l’idéologie libérale

Autre promesse du gouvernement : offrir une école de qualité. Pourtant, ici aussi, leur budget fera tout le contraire. En s'attaquant aux enseignants du secondaire supérieur, c'est à l'école dans son ensemble que s'attaque le gouvernement. Augmenter la charge de travail de 10 % d'une partie du personnel aura des conséquences en cascade sur tous les niveaux d’enseignement, et bien entendu, également sur les élèves. Leurs enseignants, déjà bien chargés, le seront encore plus et il est assez évident que le temps consacré à chaque élève sera diminué. Et donc, la qualité des apprentissages en sera impactée négativement. 

De plus, cette augmentation de 10 % de la charge pour les uns va provoquer le départ de 10 % du personnel du secondaire supérieur. Les syndicats parlent de 1 500 équivalents temps plein voués au mieux à la relégation, au pire à la disparition. Les effets en cascade se feront ressentir à d'autres niveaux d'enseignement et, bien sûr, ce seront les moins anciens, les plus jeunes donc, qui en seront les premières victimes.

Ne soyons pas dupes et les enseignants ne le sont pas non plus. Le but est clair : diviser pour mieux régner. Aujourd'hui c’est aux enseignants du secondaire supérieur qu’on s'en prend. Et les enseignants le savent, la prochaine fois, vous rajouterez 2 heures à d'autres. Le plan global est clair : alourdir la charge de travail de tous. Et ça, le corps enseignant le voit bien et le refuse à juste titre. C'en est tellement énorme que ça en devient insultant, mesdames les ministres ! 

Autre mesure qui impactera la qualité des apprentissages : les budgets des écoles et des bâtiments scolaires ne seront pas indexés. Pourtant la vie coûte plus cher pour tout le monde, pour les écoles aussi. Ne pas leur octroyer les moyens nécessaires à leur fonctionnement, c'est mettre les élèves en danger dans des bâtiments toujours plus vétustes. Une enseignante témoigne : « Trois élèves ont quitté l’école en ambulance avant les vacances, un châssis de fenêtre leur est tombé dessus. Une autre semaine c’est un tableau qui est tombé, sans compter les toilettes insalubres dans de trop nombreuses écoles… » Avec MR-Engagés, les écoles devront encore revoir à la baisse leurs projets pédagogiques innovants, leurs sorties scolaires et autres activités pour développer l’esprit des enfants. Ce n’est pas notre vision d’une école de qualité.

Il pleut dans nos écoles

Les témoignages à propos de l’état des bâtiments scolaires sont très nombreux. Voici quelques témoignages que nous avons reçus : 

« Notre école était au départ prévue pour 800 ou 900 élèves. Ils sont maintenant plus de 1500, donc nous manquons de place. Régulièrement, des collègues doivent aller voir la liste des profs absents pour avoir un local pour donner cours. »

« Notre chauffage tombe en panne régulièrement. L’école est parfois fermée plusieurs jours quand il fait trop froid. »

« Dans notre école, nous nous sommes habitués aux pannes d’électricité. Une classe est restée sans lumière pendant l’hiver dernier. Lors de la première heure de cours, les élèves sortaient leur téléphone et éclairaient leur cours avec leur lampe de poche parce qu’ils n’y voyaient rien. »

« Il pleut dans la salle des profs et dans plusieurs classes. L’eau s’infiltre jusque dans le système électrique. Conclusion des autorités : laissez pourrir le toit jusqu’à ce que le chantier devienne prioritaire. »

« Le bâtiment que j’occupe avait été désaffecté dans le but de le démolir, mais on m’y a affecté par manque de place. Les fenêtres sont faites de simple vitrage et l’une a été comblée par du plexi. Lorsque j’ai fait remarquer à ma direction que la perte énergétique devait être énorme, on m’a répondu qu’il valait mieux ne pas remplacer la vitre, pour permettre une aération contre une saturation de l’air en amiante… »

L’école manque de bras, MR-Engagés lui coupe les jambes

Aujourd’hui la pénurie est telle que les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’ont parfois pas cours de maths, de néerlandais ou de sciences pendant des mois par manque de profs. Et que va faire la majorité MR-Engagés ? Leurs mesures aux différents niveaux de pouvoir vont aggraver le manque de profs devant la classe... Regardons : ils retardent l'âge de la pension et diminuent la pension jusqu’à 500 euros net par mois. Ils augmentent le nombre d'heures qu'un enseignant doit travailler, alors qu'on sait qu'en moyenne, les profs travaillent déjà environ 46 heures par semaine d’après une étude de la VUB. Augmenter de 10 % les horaires, sans augmenter le salaire : c'est comme ça qu'on va attirer plus de profs ? Cerise sur le gâteau, ils veulent supprimer le statut de prof nommé, un des derniers éléments « attractifs » de la fonction.

En bref : ils découragent les futurs profs, qu’ils font travailler plus d'heures, pour une pension plus petite.

Par ailleurs, les futurs enseignants, qui sortiront en 2027 sous la nouvelle formation des enseignants, risquent de déchanter. Malgré une année d’études supplémentaire, leur rémunération ne sera que très légèrement revalorisée. Autrement dit, un an de plus à se former pour une bouchée de pain en plus sur la fiche de salaire — un constat amer pour ceux qui espéraient un véritable alignement entre niveau de qualification et reconnaissance salariale, de quoi en décourager plus d’un. Sans parler du fait que, comme on l’a évoqué plus haut, au vu de l’effet en cascade des mesures qui sont sur la table, les débuts de carrière seront chaotiques et offriront peu de perspectives de stabilité à court terme.

La suppression du statut au profit d’un CDI dit « E » coûtera plus cher à l’État (dixit leur propres experts !) tout en fragilisant davantage les débuts de carrière. À cela s’ajoute la réforme fédérale des pensions : un jeune enseignant perdra jusqu’à 450 euros par mois pour une carrière complète dans l’enseignement. Comme si cela ne suffisait pas, les malades seront également visés, leurs droits étant une nouvelle fois réduits. Viendront-ils donner cours tout en étant malades ?

En somme, loin de renforcer le système éducatif, ces mesures creusent la crise et découragent celles et ceux qui souhaiteraient encore s’y engager. On a déjà de plus en plus de mal à trouver de nouveaux enseignants, le gouvernement achève de creuser le problème en augmentant toutes les difficultés qui pèsent déjà sur le métier. MR-Engagés ne vont pas résoudre la pénurie, ils vont la creuser ! 

Une autre école est possible

Le gouvernement MR–Engagés nous ment : sous couvert de modernisation, il construit une école élitiste qui ne fonctionne que pour les enfants de Mme Degryse ou de M. Bouchez — ceux dont les salaires de ministres et de députés permettent de pallier les manquements d’une école publique sous-financée.

Or, l’école n’est pas une dépense : c’est un investissement dans l’avenir, dans nos enfants, dans la société. Et c’est un choix politique possible. Nous voulons une école qui fasse briller tous les talents, pas seulement ceux qui en ont les moyens. Une école réellement gratuite, où les fournitures, les repas et les activités ne dépendent pas du portefeuille des parents. Une école où les profs ont le temps d’enseigner, avec des moyens humains et matériels suffisants, un vrai soutien pédagogique et une reconnaissance à la hauteur de leur engagement.

Mais pour cela, il faut s’attaquer aux racines du problème : la loi de financement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui étrangle nos politiques publiques et empêche tout investissement durable. Tant que cette loi ne sera pas révisée, l’austérité restera la règle, et nos écoles continueront de s’appauvrir.

Investir dans l’enseignement, c’est choisir la solidarité plutôt que la résignation. C’est refuser que l’éducation devienne un luxe. C’est construire une société où chaque enfant, d’où qu’il vienne, a les mêmes chances de réussir et de s’épanouir.