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Une multinationale vend un médicament contre le corona 400 fois plus cher que son coût de production : stop au hold-up

2000 euros. C'est ce que coûte un traitement de Remdesivir, un médicament prometteur dans la lutte contre le coronavirus. Pourtant, il ne coûte que 5 euros à produire. « La multinationale Gilead a mis sur pied un véritable hold-up », dénonce Sofie Merckx, médecin et députée fédérale du PTB. Ce mardi 18 août, elle interpellera au parlement la ministre de la Santé, Maggie De Block.

Mardi 18 août 2020

« Gilead profite sans scrupules de la crise sanitaire mondiale pour augmenter le prix du médicament à plus de 2 000 euros, soit pas moins de 400 fois le prix de production réel, pointe Sofie Merckx. Nous devons mettre un terme à ce hold-up pharmaceutique. Cela demande du courage politique, mais ce n'est pas impossible. Cela peut se faire par l'application de licences contraignantes. »

La société pharmaceutique américaine pousse le vice jusqu’à qualifier ce prix de « prix d'ami », qu’elle estime « bien inférieur au prix du marché ». « Ils ne se basent pas sur les coûts de production du médicament pour établir ce prix, mais sur ce que nous sommes prêts à payer, comme collectivité, pour un médicament aussi essentiel », poursuit Sofie Merckx.

L’industrie pharmaceutique use pour ce faire du droit des brevets, qui permet à une entreprise d’empêcher les autres de commercialiser leur médicament ou un médicament semblable. « Le fait que les entreprises pharmaceutiques en abusent pour pratiquer des prix excessifs est totalement inacceptable, surtout quand on sait qu'une grande partie de la recherche sur le Remdesivir a été subventionnée par des fonds publics. C'est toujours la même chose : la collectivité investit, mais ce sont les actionnaires qui empochent les bénéfices. Nous ne pouvons plus rester les bras croisés », estime la députée PTB qui siège dans la commission santé à la Chambre.

Le PTB demande donc à la ministre Maggie De Block de prendre des mesures urgentes : « Avec le système des licences contraignantes, l’autorité publique peut briser le monopole de l’entreprise et, en échange d'une juste compensation, donner aux producteurs de génériques le droit de fabriquer le médicament et de le rendre largement disponible. C'est d’ailleurs exactement ce que les experts de notre pays recommandent dans le cadre du plan national de lutte contre la pandémie. Cette année, le Canada, le Chili et l'Équateur ont également pris des mesures pour rendre possible l'octroi de licences contraignantes. »

Dans notre pays, l'initiative d'une telle licence revient aujourd'hui aux entreprises pharmaceutiques ellse-même. « Nous avons introduit une proposition de loi pour modifier la législation, mais, en attendant, la ministre doit se réunir avec l'industrie des génériques pour lancer la procédure. »

Le PTB estime qu'il est grand temps de mener le débat en profondeur sur les prix des (futurs) traitements et vaccins contre le coronavirus. Marc Botenga, député européen du parti de gauche, est ainsi à l’initiative d’une pétition européenne de grande envergure. « Right2cure est une collaboration unique entre une douzaine de partis de gauche de toute l'Europe, au sein du groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE/NGL) au Parlement européen. Dans cette pétition, nous demandons à la Commission européenne d'offrir des garanties pour que les vaccins et les (futurs) traitements contre le coronavirus soient considérés comme relevant de l’intérêt général et soient disponibles gratuitement pour tous. Il s'agit d'une question de justice et d'une question cruciale pour la santé publique. Nous ne pouvons pas permettre à l'industrie pharmaceutique fasse du profit sur la pandémie », conclut Sofie Merckx.