Stop au vol des pensions – et cinq autres raisons de manifester le 25 juin
Depuis son entrée en fonction, le gouvernement Arizona a lancé un programme de casse sociale infect. Mais ils se heurtent à un mouvement de résistance qui s'inscrit dans la durée. Le 25 juin prochain, on se retrouve à Bruxelles pour lancer un nouvel avertissement avant de se revoir à la rentrée.

Des ministres aux pensions maximum s'attellent à casser notre droit au repos. Eux, qui gagnent 10 000 euros par mois, bloquent nos salaires et s'en prennent aux primes de nuit. Et alors qu'ils prétendent qu'il n'y a jamais d'argent pour le social parce qu'il faut mettre de l'ordre dans le budget, ils s'apprêtent à dépenser des milliards supplémentaires pour la guerre. Mais leur casse sociale se heurte à un mouvement de résistance qui s'inscrit dans la durée. Le 25 juin prochain, on se retrouve à Bruxelles pour lancer un nouvel avertissement avant de se revoir à la rentrée, quand le gouvernement va tenter de faire voter ses plans au parlement.
1. Stop au malus pension, car à 67 ans, tous les métiers sont pénibles
Le corps humain n’est pas fait pour travailler si longtemps. Que ce soit le dos, les genoux ou la tête : après une vie de travail, on a droit au repos. Mais le ministre des Pensions Jan Jambon (N-VA) ne l’entend pas de cette oreille. Depuis son fauteuil de ministre, il veut introduire un malus sur nos pensions. Bientôt, tout le monde risquera cette sanction : 5 % de pension en moins pour chaque année où vous partez avant 67 ans. Soit jusqu’à 25 % de perte sur la pension que vous avez acquise.
C’est ainsi que Jambon veut forcer tout le monde à travailler plus longtemps pour moins de pension. Les femmes et les métiers pénibles sont les premiers touchés. La prépension est supprimée, les aménagements de fin de carrière réduits. Alors que tout le monde sait que travailler jusqu’à 67 ans est tout simplement infaisable pour beaucoup de gens. Ce gouvernement doit montrer du respect pour la classe travailleuse. Tout le monde a droit au repos après une vie de labeur.
2. On mérite des salaires dignes. Sauvons notre pouvoir d’achat
Nos salaires sont bloqués depuis des années. Et ce gouvernement a décidé de prolonger ce blocage, alors que les entreprises engrangent toujours plus de bénéfices. L’Arizona organise ainsi le recul de notre pouvoir d’achat de la classe travailleuse, au profit direct des actionnaires.
Non seulement les salaires ne peuvent pas augmenter, mais en plus, le gouvernement veut maintenant couper dans les primes du travail de nuit et de week-end. Aujourd’hui, le travail de nuit est reconnu de 20h à 6h. Ils veulent le limiter de 0h à 5h, sans possibilité de négocier des dérogations au niveau des secteurs ou des entreprises. Une véritable attaque contre le pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs qui ont besoin de ces primes pour boucler leurs fins de mois. Ils oublient que c’est la classe travailleuse qui crée la richesse.
3. Sans lutte, les politiciens ne pensent qu’à eux-mêmes
Les politiciens disent que nous devons tous nous serrer la ceinture – mais surtout pas eux-mêmes. « On aligne les pensions des politiciens sur celles de la population », a déclaré Theo Francken (N-VA) quand l’Arizona prétendait s’attaquer à leurs propres privilèges. En réalité, ils conservent la plupart de leurs avantages, et touchent toujours 125 000 euros d’indemnités de sortie, en plus de leur haut salaire et de leurs frais.
Les ministres gagnent 20 000 euros par mois, ainsi que plus de 1 000 euros pour leur logement et leurs frais de ménage. « Je ne participe pas au nivellement vers le bas », a déclaré le ministre-président du gouvernement flamand Matthias Diependaele (N-VA) lorsqu’on l’a interpellé au parlement. Mais ils ne parlent jamais de « nivellement vers le bas » lorsqu’il s’agit de nous faire travailler plus longtemps pour moins de pension, ou de bloquer nos salaires. Apparemment, cette logique ne s’applique qu’aux privilèges des politiciens. Dans leur bulle, ils ne ressentent pas les effets de leurs propres mesures.
4. Pour une vraie taxe des millionnaires. Les épaules les plus larges doivent porter les charges les plus lourdes
On nous dit qu’il n’y pas « pas d’argent », mais Arizona refuse de toucher aux super-riches. Pire : une amnistie fiscale est prévue pour les fraudeurs fortunés. Le tax shift du gouvernement Michel coûte déjà 8 milliards d’euros par an à notre sécurité sociale – un cadeau aux actionnaires. Et ce gouvernement y ajoute encore 1,5 milliard.
Pourquoi ne pas aller chercher l’argent là où il se trouve ? Chez les millionnaires. C’est ce que Vooruit avait aussi promis pendant la campagne électorale. Mais le résultat est décevant. Leur soi-disant taxe sur les plus-values devait faire contribuer les super-riches. Et qu’en est-il ? Celles et ceux qui ont une épargne-pension et les travailleurs avec une assurance groupe risquent de payer l’addition. Les millionnaires, eux, ne contribuent quasiment pas. Si c’est cette mesure que Vooruit veut brandir comme un trophée, ils feraient mieux de revoir leur copie : qu’ils mettent en place une vraie taxe des millionnaires.
5. De l’argent pour les soins, l’enseignement et les pensions, pas pour la guerre
Pendant des années, les partis du gouvernement nous ont répété que nous vivions au-dessus de nos moyens, qu’il fallait économiser sur les salaires et les pensions pour équilibrer le budget. Pas d’argent pour l’enseignement ou les soins. Les malades et les demandeurs d’emploi devaient être « responsabilisés ».
Mais maintenant, ils trouvent en un claquement de doigts des milliards pour les armes et les avions de combat : 4 milliards supplémentaires rien que cette année. Certains rêvent même d’un budget de défense à 5 % du PIB (soit plus de 20 milliards d’euros en plus par an) – une folie budgétaire pure et simple.
Ils sacrifient toute notre sécurité sociale sur l’autel d’une dangereuse économie de guerre. L’Europe dépense déjà trois fois plus que la Russie en armement – et ils en veulent encore plus ? Plus d’armes, cela ne peut mener qu’à une course aux armements, où tous les pays dépenseront toujours plus pour la défense sans pour autant être plus en sécurité. La classe travailleuse et les générations futures en paieront le prix. Il faut une politique de paix, pas d’investissements dans les armes.
6. On peut gagner. Ensemble, on les fait reculer !
Nous n’acceptons pas les plans de l’Arizona. Et nous sommes nombreux à refuser la société qu’ils veulent nous imposer. Cela rend le gouvernement nerveux – surtout Les Engagés et le CD&V. Ils avaient promis des mesures progressistes pendant la campagne, et ils font maintenant exactement l’inverse. Aucun programme de parti ne parlait de supprimer l’index ou d’instaurer un malus pension. Le gouvernement n’a aucun mandat pour enlever des milliards d’euros des poches de la classe travailleuse.
Chaque semaine apporte une nouvelle mesure synonyme de recul pour les travailleurs, les pensionnés, les malades ou les demandeurs d’emploi. Mais grâce aux fortes mobilisations, ils ont déjà dû faire quelques concessions : pas de sanction pour certaines périodes de maladie dans le calcul de la pension, pas de retour du jour de carence (premier jour de maladie non payé), pas de suppression du complément pour certains temps partiels, etc. Et l’accord de Pâques n’a toujours pas été appliqué, sous la pression des protestations. Le gouvernement va encore tenter de trouver un accord cet été. La manifestation du 25 juin est donc le moment pour mettre la pression avant qu’ils se mettent d’accord.
Une mobilisation réussie sera également le meilleur tremplin pour préparer la rentrée, quand le gouvernement tentera de faire voter ses plans au parlement et transformer ses projets en lois. Et on sera au rendez-vous, puisque les syndicats ont déjà annoncé une manifestation le 14 octobre.
D’après un sondage de la chaîne publique flamande VRT, la majorité des Flamands, Wallons et Bruxellois soutiennent les actions syndicales. Si nous continuons à faire pression sur le gouvernement, nous pouvons gagner. Comme en 2018 avec la pension à points, abandonnée après un an de luttes. Comme avec le « fonds blouses blanches » gagné en 2019 après des mois d’actions. Comme avec la loi anti-manifestations, qui a disparu en 2023 après plusieurs mobilisations.