Qu’est-ce qui est déjà décidé par rapport à nos pensions ?
Nous recevons beaucoup de questions sur ce qui a déjà été effectivement décidé par le gouvernement De Wever concernant les pensions. Kim De Witte, spécialiste pensions et député PTB, donne un aperçu en cinq points.
Regarder l'extrait de Tou Bascule #7 avec Kim De Witte :
1. Rien n’a encore été définitivement décidé.
Les décisions définitives seront prises par le Parlement en décembre 2025. Le programme de gouvernement contient un certain nombre d’intentions, mais un tel accord n’est jamais entièrement appliqué. Le gouvernement Michel–De Wever (2014-2019) voulait introduire une pension à points avec un malus pension, mais cela n’a pas abouti grâce à la pression du mouvement social.
2. Le gouvernement actuel veut à nouveau faire travailler tout le monde plus longtemps pour moins de pension.
Selon la Commission d’étude sur le vieillissement, les travailleurs salariés perdraient 9 % de leur pension et les fonctionnaires 12 %, même s’ils travaillent plus longtemps. Ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas travailler plus longtemps perdraient encore bien plus.
3. Sous la pression de la résistance sociale ce printemps, le gouvernement a retiré cet été quatre mesures de l’accord de gouvernement :
- Les courtes périodes de maladie ne donneront pas lieu à un malus pension.
- Les périodes de chômage temporaire ne donneront pas non plus lieu à un malus.
- Les crédit-temps de fin de carrière à partir de 55 ans, que le gouvernement voulait supprimer, seront finalement maintenus.
- Les longues périodes de maladie entraîneront moins rapidement un malus. Il y aura une soi-disant « correction maladie » pour atténuer l’impact du malus pension.
4. Cependant, la “correction maladie” serait minimale.
Quelqu’un qui a été gravement malade et qui, pour cette raison, aurait dû travailler cinq ans de plus, devrait encore travailler… quatre ans de plus. C’est bien sûr totalement inacceptable. Que la N-VA et le MR proposent ce genre d’idées ne surprendra personne. Mais que les Engagés, Vooruit et le CD&V y adhèrent, c’est une pure trahison de leur visage social.
5. En plus de ce qui précède, le gouvernement veut obliger tout le monde à travailler au moins un an de plus, en modifiant le calcul d’une année de carrière. Il veut aussi supprimer les pensions de ménage et de divorce et limiter la pension de survie, ainsi que les régimes pour les métiers pénibles dans le secteur privé et public. Et il est prêt à aller encore plus loin dans la casse de nos pensions – travailler jusqu’à 70 ans et plus – pour offrir encore plus de cadeaux aux actionnaires et à l’industrie militaire.
Donc, pour toutes celles et tous ceux qui tiennent un tant soit peu au droit au repos et à la liberté dans l’automne de notre vie : soyez présents le 14 octobre à Bruxelles ! « Uni, le peuple ne peut être vaincu », disait Daens il y a cent cinquante ans. Cela reste totalement vrai aujourd’hui. »