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Peter Mertens : « Pas de guerre contre le Venezuela »

Trump vient d’autoriser des attaques de la CIA sur le sol du Venezuela, sous prétexte que ce pays serait dirigé par un « régime narco-terroriste ». « Ce qui se passe aujourd’hui n’a rien à voir avec la lutte contre le trafic de drogue, déclare notre secrétaire général Peter Mertens. C'est une manœuvre politique cynique destinée à justifier une nouvelle agression — en violation du droit international. »

Lundi 20 octobre 2025

Peter Mertens.

Texte de Peter Mertens, secrétaire général du PTB.

« Les États-Unis se préparent à une guerre contre le Venezuela. Les préparatifs d’une invasion ont déjà commencé. Dans les Caraïbes, une impressionnante armada militaire patrouille actuellement : au moins huit navires de guerre, des bombardiers stratégiques, des avions de combat et plus de dix mille soldats ont été déployés. Cette démonstration de force a déjà fait ses premières victimes : lors d’attaques illégales de la part des États-Unis contre de petites embarcations, au moins 27 personnes ont été tuées.

Comme souvent dans l’histoire, un scénario bien connu se rejoue. Sous le faux prétexte d’une soi-disant "guerre contre la drogue", Washington justifie sa présence militaire. Mais nous connaissons ce scénario. En Colombie, au Mexique et ailleurs en Amérique latine, cette prétendue guerre n’a apporté ni sécurité ni paix, mais une vague de violence, d’expropriations et de déstabilisation.

Ce qui se passe aujourd’hui n’a rien à voir avec la lutte contre le trafic de drogue. Selon le Rapport mondial sur les drogues 2025 des Nations unies, le Venezuela ne joue pratiquement aucun rôle dans le circuit latino-américain de la drogue. Le pays ne connaît pas de culture illégale significative et n’est mentionné que dans environ 5 % des routes de trafic — contre 87 % pour des pays comme la Colombie et l’Équateur, via la côte pacifique. Même les documents américains le confirment.

Ce qui se déroule est une manœuvre politique cynique destinée à justifier une nouvelle agression — en violation du droit international. Comme l’explique le journaliste renommé Ignacio Ramonet, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, dans mon podcast Tout bascule :

"Trump nourrit des ambitions néocoloniales. Il veut s’emparer des immenses richesses du Venezuela — non seulement du pétrole et du gaz, mais aussi de l’or et d’autres métaux précieux."

C’est la vieille logique impérialiste qui continue de considérer l’Amérique latine comme l’arrière-cour des États-Unis.

Ce qui se joue aujourd’hui dans les Caraïbes n’est pas un simple conflit régional. C’est la question de savoir si nous allons, une fois encore, permettre qu’une grande puissance soumette des nations souveraines au nom de faux prétextes.

Peter Mertens

Secrétaire général

L’histoire est claire. Comme le rappelle à juste titre Het Nieuwsblad, la CIA a une longue histoire d’agressions et de (tentatives de) coups d’État contre des gouvernements d’Amérique latine qui refusent de se plier à la volonté de Washington : de la destitution du président Jacobo Árbenz au Guatemala, orchestrée au profit de la multinationale américaine United Fruit Company, au coup d’État contre Salvador Allende au Chili en 1973.

Aujourd’hui, cette même tactique se répète, cette fois contre le Venezuela. L’attribution du prix Nobel de la paix à l’opposante d’extrême droite María Corina Machado — admiratrice du Premier ministre israélien Netanyahu — sert de nouvel outil de propagande pour faire pression sur Caracas et justifier un changement de régime.

Pourtant, la grande majorité du peuple vénézuélien, quelle que soit son opinion sur le président Maduro, est claire : il veut la paix, la stabilité et le progrès social — pas la guerre.

De plus en plus de dirigeants latino-américains élèvent la voix contre cette menace.

Claudia Sheinbaum (présidente du Mexique), Luiz Inácio Lula da Silva (au Brésil) et Gustavo Petro (en Colombie) ont publiquement mis en garde contre cette nouvelle agression impérialiste des États-Unis. Leur message est sans équivoque : l’Amérique latine ne veut pas d’un retour aux sombres années des interventions militaires et des coups d’État orchestrés depuis Washington.

Ce qui se joue aujourd’hui dans les Caraïbes n’est pas un simple conflit régional. C’est la question de savoir si nous allons, une fois encore, permettre qu’une grande puissance soumette des nations souveraines au nom de faux prétextes.

Il est temps que l’Europe prenne clairement position contre cette nouvelle manifestation de la doctrine Monroe — contre les ambitions néocoloniales de Washington — et qu’elle se range du côté du peuple du Venezuela, de l’Amérique latine, et de la paix et de l’autodétermination partout dans le monde. »